Devoir de Philosophie

Qu'est-ce que la Littérature ? Pourquoi l'étudier ? Comment l'étudier ?

Publié le 15/02/2012

Extrait du document

Le mot « littérature «, galvaudé par l'espèce « gendelettre « et l'engeance « bas-bleu «, ne jouit pas de l'estime universelle. Le philosophe épris de l'idée pure, le savant enchaîné au fait positif dédaignent parfois les écrits où dominent le sentiment et la fantaisie. « Bah! disent-ils avec un haussement d'épaules, ce n'est jamais que de la littérature, de la « connaissance empirique «. La maman, qui a rêvé grand pour son fils, jette les hauts cris lorsque le bachelier frais émoulu, questionné sur ses projets d'avenir, lui déclare : «Je veux me lancer dans la littérature.« Et le papa, mis au courant de ce dessein aventureux, cite à son rejeton le mot féroce d'un écrivain : « La littérature, une belle branche, oui... pour se pendre! ... « ....

« pare les litteratures etrangeres a la litterature nationale et observe leurs reactions mutuelles.

La Critique litteraire analyse et apprecie les ouvrages; elle eclaire et guide le lecteur.

Sous peine de rester etroite et etriquee, elle dolt appuyer ses jugements sur l'histoire litteraire.

Ii fut tin temps on elle s'evertuait a &con- vrir des taches dans le soleil; absorb& par cette recherche, elle se privait du plaisir de comprendre et de e gaiter de tres belles choses m (La Bruyere). Elle se pique maintenant d'être savante et sympathique.

Ce double caractere n'engendre pas, neanmoins, une ennuyeuse uniformite.

Tel critique n'envi- sage dans les oeuvres que le cote artistique; tel autre ne s'interesse qu'aux idees, en dilettante; un troisieme exige que l'art et la pens& s'inclinent deviant la morale; it en est qui ne jugent que d'apres ]'impression du moment, quittes a se dejuger plus tard; i1 en est qui, au contraire, fondent leurs juge- ments sur des principes invariables.

Ce departement de in Litterature s'am- plifie et se diversifie de plus en plus.

Point de journal ou de revue qui n'ait son critique litteraire, souvent double d'un critique theatral. Le theoricien travaille en etroite liaison avec le critique et l'historien.

L'on tend, malheureusement, a se passer de ses services.

La theorie litteraire n'est plus guere etudiee a part, et a perdu la place d'honneur qu'on lui reservait dans I'ancienne e rhitorique m.

C'est a elle, pourtant, que convient le mieux le nom de t belles-lettres m, humaniores littera : les lettres les plus humaines, les e humanites m.

Elle s'applique, en effet, a degager les lois qui president la naissance des chefs -d'oeuvre; elle formule des preceptes relatifs aux divers genres litteraires; elle etudie les procedes dont se servent les grands ecrivains pour exprimer leur pensee.

Sans doute les e figures m de pens& et de style, les e regles m des genres ont trop preoccupe jadis les maitres de francais, elles ne meritent pas cependant le dedain actuel, a peu pres general.

Les pre- mieres nous aident a voir clair en notre esprit, les secondes ne sent le plus souvent que les suggestions du bon sens, ]'adaptation des moyens a la fin, et restent e l'itineraire du genie ».

Quant aux principes generaux, touchant la clarte, Ia correction, la propriete des termes, ce sent les lois memes de la pens& et du langage; ils s'imposent a quiconque tient une plume. Cette definition complexe nous a déjà permis d'entrevoir l'utilite des etudes litteraires.

Bien dirigees, - et nous expliquerons ce que nous entendons par IA, - elles sent une ecole incomparable pour la formation de l'esprit et l'edu- cation du c(eur; tine initiation et la vie, un apprentissage au noble métier d'homme; elles ont, en outre, une valeur pratique incontestable.

Elles enrichissent l'esprit, en lui apprenant e les mots, les phrases, les choses ) ; elles l'assouplissent, en le soumettant a de multiples exercices; elles l'affinent, en lui revelant les subtilites de la pensee et du langage, l'art des nuances; elks forgent cette piece importaute et delicate : le jugement; elks eveillent et developpent le gout, qui discerne le Beau du laid, comme le juge- ment distingue le Vrai du faux; elles nourrissent et fortifient l'esprit lout entier, en lui offrant la e substantifique moelle ) : ce que la pensee humaine produit de plus solide, de plus dense, de plus exquis dans tous les siecles; dies lui ouvrent d'immenses perspectives sur tons les horizons de in vie intel- lectuelle; elles le conduisent a la source inepuisable des idees generales.

Elles doivent aussi contribuer a l'education du sentiment.

Si la philosophie et les sciences suffisent, a la rigueur, pour apprendre a penser juste, voire ecrire clairement et correctement, elles ne sauraient pretendre se substituer aux Lettres dans la formation du cceur.

Celles-ci seules, deposent dans l'Ame ce ferment dilatant : la sympathie.

e Je suis homme, disait Terence, et rien de ce qui est humain ne m'est etranger.

» « Le plus grand plaisir de l'homme, affirme l'austere Bossuet, c'est l'homme.

) Bien n'est plus propre que Ia line- rature, a mettre le coeur d'un seul en contact avec celui de tous les autres hommes, vivants et morts.

Et quel &lice de sentir son cur battre a l'unisson de tant de ceeurs nobles et genereux! En outre, les Lettres, sans appareil scientifique, nous aident A lire dans notre propre cceur, a decouvrir le mecanisme complique de notre sensibilite -et nous enseignent pratique- ment ce que nos classiques nommaient la t logique des passions ).

Cor- neille, maitre en grandeur d'aine, Racine peintre subtil de la passion, continuent a projeter la lumiere de leur genie -sur les forces contradic- -Wires qui s'agitent en nous.

Et l'on petit soutenir, sans crainte d'un de- pare les littératures étrangères à la littérature nationale et observe leur:; réactions mutuelles.

La Critiqùe littéraire analyse et apprécie les ouvrages; elle éclaire et guide le lecteur.

Sous peine de rester étrojte et étriquée, elle doit appuyer ses jugements sur l'histoire littéraire.

Il fut un temps où elle s'évertuait à décou­ vrir des taches dans .le soleil; absorbée par cette recherche, elle se privait du plaisir de comprendre et de «goûter de très belles choses» (La Bruyère).

Elle se pique maintenant d'être savante et sympathique.

Ce double caractère n'engendre pas, néanmoins, une ennuyeuse uniformité.

Tel critique n'envi­ sage dans les œuvres que le côté artistique; tel autre ne s'intéresse qu'aux idées, en dilettante; un troisième exige que l'art et la pensée s'inclinent devant la morale; il en est qui ne jugent que d'après l'impression du moment, quittes à se déjuger plus tard; il en est qui, au contraire, fondent leurs juge­ ments sur des principes invariables.

Ce département de la Littérature s'am­ plifie et se diversifie üe plus en .plus.

Point de journal ou de revue qui n'ait son critique littéraire, souvent doublé d'un critique théâtral.

Le théoricien travaille en étroite liaison avec le critique et l'historien.

L'on tend, malheureusement, à se passer de ses services.

La théorie littéraire n'est plus guère étudiée à part, et a perdu la place d'honneur qu'on lui réservait dans l'ancienne « rhétorique ».

C'est à elle, pourtant, que convient le mieux le nom de «belles-lettres», humaniores litterœ : les lettres les plus humaines, les «humanités».

Elle s'applique, en effet, à dégager les 1ois qui président à la naissance des chefs-d'œuvre; elle formule des préceptes relatifs aux divers genres littéraires; elle étudie les procédés dont se servent les grands écrivains pour exprimer leur pensée.

Sans doute les «figures» de pensée et de style, les «règles » .des genres onf trop l?réoccupé jadis les maîtres de français, elles ne méritent pas cependant le dedain actuel, à peu près général.

Les pre­ mières nous aident à voir clair en notre esprit, les secondes .ne sont le .plus souvent que les suggestions du bon sens, l'adaptation des moyens à la fin, et restent « l'itinéraire du génie ».

Quant aux principes généraux, touchant 1a elarté, la correction, la propriété des termes, ce sont les lois mêmes de la pensée et du langage; ils s'imposent à quiconque tient une plume .

.

.

.

Cette définition complexe nous a déjà permis d'entrevoir l'utilité des études littéraires.

Bien dirigées,- et nous expliquerons ce que nous entendons ~ar là, - elles sont une école incomparable pour la formation de l'esprit et l'edu­ cation dtl cœur; une initiation à la vie, un apprentissage au noble mefier d'homme; elles ont, en outre, une valeur pratique incontestable.

· Elles enrichissent l'esprit, en lui apprenant « les mots, les phrases, les choses»; elles l'assouplissent, en le soumettant à de multiples exercices; elles l'affinent, en lui révélant les subtilités de la· pensée et du langage, l'art des nuances; elles forgent cette pièce importante et délicate : le jugement; elles éveillent et développent le goût, qui discerne le .Beau du laid, comme le juge­ ment distingue le Vrai du faux; elles nourrissent et fortifient l'esprit tout entier, en lui offrant la «substantifique moelle » : ce que la pensée· .humaine produit de plus solide, de plus dense, de plus exquis dans tous les sièèles.; elles lui ouvrent d'immenses perspectives sur tous les horizons de la vie intel~ lectuèlle; elles le conduisent à la source inépuisable des idées générales.

Elles doivent aussi contribuer à l'éducation du sentiment.

Si la philosophie et les sciences suffisent, à la rigueur, pour apprendre à penser juste, voire à écrire clairement et correctement, elles ne sauraient pretendre se substituer aux Lettres dans la formation du_cœur.

Celles-ci seules.

déposent dans l'âme ce ferment dilatant : la sympathie.

«Je suis homme, disait Tér,ence, et rien de ce qui est humain :ne m'est étranger.» «Le plus grand plaisir de l'homme, affirme l'austère Bossuet, c'est l'homme.» Rien n'est plus propre que la litté­ rature, à mettre le cœur d'un seul en contact avec celui de tous les autres hommes, vivants et morts.

Et quel délice de sentir son cœur battre.

à l'unisson de tant de cœurs nobles et généreux! En outre, les Lettres, sans appareil scientifique, nous aident à lire dans notre propre cœur, à découvrir le mécanisme compliqué de notre sensibilité et nous enseignent pratique­ ment ce qt;e nos classiques nommaient la « logique des passions ».

Cor:­ neille, maitre en grandeur d'âme, Racine peintre subtil de la .passion, -continuent à proj.eter la 'lumière de leur génie -sur les forces contradic· toires qui s'agitent en nous.

Et l'on.

peut soutenir, sans crainte d'un dé-. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles