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REGNARD Jean-François : sa vie et son oeuvre

Publié le 29/11/2018

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REGNARD Jean-François (1655-1709). De Regnard nous connaissons quelques comédies, telles le Joueur, le Légataire universel. L’auteur pourtant s’efface de nos mémoires et déserte la scène du Français qu’il n'avait cessé d’occuper depuis la fin du Grand Siècle. Entre la comédie classique et la comédie de Marivaux, Regnard semble en posture difficile : à la charnière d’un siècle dont l’apogée est derrière lui et d'un xviiie siècle encore à naître. Cependant la lecture de son œuvre éblouit par sa démonstration de virtuosité verbale, et les récits de voyages de ce bel aventurier, des rives d’Alger à celles de l’Arctique, offrent, à mi-chemin du roman et du récit d'explorateur, un plaisir non négligeable.

 

Une vie d'aventures et de plaisirs

 

Né à Paris, Regnard est issu d'une famille de commerçants aisés; sa mère (dont il hérite en 1693) veille sur sa fortune; aussi vivra-t-il toujours dans l’aisance. Il reçoit une éducation classique, et manifeste des talents précoces de rimeur. Mais bientôt il commence une vie de voyages : le premier (1674-1675) le conduit en Italie et peut-être à Constantinople; le second en fait la proie des pirates barbaresques (octobre 1678); vendu à Alger, il est durement traité par le tagarin Achmet Talem; il est libéré contre une rançon de 12 000 livres avec son compagnon d’infortune, M. de Fercourt (mai 1679). 11 romancera ces événements dans la Provençale (devenu Zelmis, il y est amoureux de la belle Elvire, femme de M. de Prades). En avril 1681, il repart avec Fercourt, cette fois vers l’Europe du Nord : les Flandres, la Hollande; le Danemark et Copenhague où ils saluent le roi Christian V. Ils parviennent à la cour de Suède, où le roi Charles XII leur suggère de parcourir la Laponie : ce qu’ils font, et ce qui nous vaut le meilleur récit de ses Voyages — composés vers 1682-1683 — dont la publication posthume (1731), peu avant l’expédition Mauper-tuis, ajouta à sa gloire.

 

En 1682, il revient à Paris pour y adopter une vie sédentaire; la charge de trésorier de France (1683) lui donne accès à la noblesse de robe, tout en lui laissant d’importants loisirs, qu'il consacre à la littérature : récits de voyages et surtout, de 1688 à 1709, production théâtrale. En 1699, il achète la terre et le château de Grillon, acquiert la charge de lieutenant des eaux et des chasses de la forêt de Dourdan (1700), dont il devient grand bailli d’épée en 1704. Devenu haut magistrat du lieu, ce seigneur campagnard partage sa vie entre l’écriture et une existence de bon vivant (fêtes, concerts avec ses amis tels que Dancourt, Dufresny, Gacon, La Thorillière) qui semble avoir hâté sa mort.

 

A l’exception d’une tragédie (Sapor), les grands succès de Regnard appartiennent tous au genre comique. Sa première production, destinée au Théâtre-Italien, se compose d’une dizaine d’arlequinades en prose, mêlées de vers et d’ariettes, parmi lesquelles Arlequin, homme à bonne fortune (1690), sur un thème de Baron, qui

« met en scène la rusée Colombine, sa sœur Isabelle et l'industrieux Arlequin; scènes de farce et de séduction s'achèvent dans un exotisme oriental proche du Bour­ geois gentilhomme.

Citons encore Mezzetin aux Enfers (1693) et, en collaboration avec Dufresny, la Baguette de Vulcain (1693) et la Foire Saint-Germain (1695), pièce à tiroirs. »

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