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Rene Depestre Minerai Noir (analyse détaillée) - Commentaire littéraire

Publié le 20/03/2022

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« ''Minerai noir " de Rene Depestre René Depestre naît le 29 août 1926 à Jacmel (Haïti).

Orphelin de père quand il a 10 ans, il a été élevé par sa grand-mère maternelle. Il n'a que 19 ans quand paraît son premier recueil : Étincelles. Il participe au mouvement révolutionnaire qui conduit au renversement du président Elie Lescot. Mais lorsque l'armée prend le pouvoir, il est arrêté, emprisonné et exilé en France où il poursuit ses études, en fréquentant parallèlement dans l'immédiat après-guerre les poètes et artistes surréalistes. Sa participation active à la décolonisation l'amène à des prises de position qui conduisent à son expulsion. Il vit actuellement dans le sud de la France. Minerai Noir » est un receuil paru en 1956 après la Seconde Guerre Mondiale, René Depestre aborde le sujet du massacre de l’Afrique lors de sa colonisation.

Dans cette œuvre, l’auteur évoque le déplacement de la colonisation des Indiens vers celle des Africains et dénonce la cupidité des colonisateurs.

→ traite naigriere Dans son texte , René Depestre exprime un sentiment de fraternité et de solidarité envers le lecteur. Au début de l’œuvre il justifie la colonisation de l’Afrique : l’épuisement de sang indien a entrainé le déplacement de la colonisation indienne vers la colonisation africaine.

→ racisme Ce poème propose un parallèle cruel mais fort entre l’or et les corps des esclaves noirs.

Comme l’Homme blanc a extrait l’or, en le pillant aux Indiens d’Amérique, il se doit de trouver une nouvelle ressource, un nouveau minerai : les esclaves Noirs.

Les corps dans ce poème suivent le même traitement que celui qu’ils ont subi dans l’Histoire : ils sont déshumanisés, transformés en matériel qu’on transporte, qui sert à construire les biens de consommation et de production pour les occidentaux : batterie de cuisine, jouets pour enfants et même cloches d’Église, pour souligner le soutien tacite (et même explicite) du Vatican à la traite négrière. Le parallèle n’est pas fait avec n’importe quel matériau, René Dépestre compare les esclaves noirs avec de l’or : les deux sont précieux, beaux mais perdent de leur beauté originelle pour devenir un instrument de parure et d’échange des sociétés esclavagistes.

L’évocation du mot « grisou » fait référence au charbon, autre minerai noir, puisé dans le sol pour alimenter la Révolution Industrielle. Aujourd’hui on pourrait prolonger ce poème en comparant les corps noirs au pétrole, extraits, puisés pour alimenter la marche folle de la société capitaliste. Pendant longtemps l’Homme noir a été vu comme monnaie d’échange ou comme outil de production, c’est ce que rappelle ce poème.

La posture de l’auteur est sarcastique et ne condamne pas l’Homme noir à être une victime à vie, parce qu’un minerai a une valeur.

Le charbon ne peut pas prendre conscience de sa propre valeur mais les Noirs si.

Ils se sont révoltés, ont réussi à faire basculer la situation.

Mais le combat n’est certainement pas terminé, comme les mineurs de charbon ont pris conscience de leur force, se sont organisés en émeutes, en révoltes, en grève, dans la perspective d’un changement radical de leur situation, les Noirs doivent continuer de suivre le même processus.

Se penser en classe, car prolétaires et noirs ont pendant longtemps été indissociables.

C’est pourquoi le racisme ne s’en va pas aussi facilement.

La couleur noire est liée au prolétariat aux États-Unis ou dans les anciennes sociétés esclavagistes.

C’est dans ce sens qu’on parle de race sociale.

Le discours moraliste qui vise à dire que la couleur de peau n’a pas d’importance, que nous devrions tout simplement l’oublier est fallacieux.

Notre couleur de peau, noire, nous impose un destin.

On porte la mémoire (même si tout le peuple noir n’a pas la même Histoire), sur notre peau, dans nos artères, du destin de nos ancêtres, de leur traitement et de leur utilisation comme moyens de production et comme machines à faire tourner le capitalisme et la société industrielle de l’esclavagisme jusqu’à la colonisation.

Encore aujourd’hui, le corps noir est utilisé dans les mines du Congo, par exemple, qui servent à alimenter les téléphones des occidentaux.

Des corps noirs se battent et meurent pour la France, protègent les supermarchés, sont envoyés en usine, subissent la violence de la police.

La couleur Noire n’est pas simplement une couleur de peau, elle est un témoignage, un rappel des conditions de vie passées et actuelles de. »

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