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René-Guy Cadou (1920-1951) POÈMES D'AMOUR A HÉLÈNE

Publié le 14/08/2014

Extrait du document

amour

 

Je t'attendais ainsi qu'on attend les navires

Dans les années de sécheresse quand le blé

Ne monte pas plus haut qu'une oreille dans l'herbe

Qui écoute apeurée la grande voix du temps

5 Je t'attendais et tous les quais toutes les routes Ont retenti du pas brûlant qui s'en allait Vers toi que je portais déjà sur mes épaules Comme une douce pluie qui ne sèche jamais

Tu ne remuais encor que par quelques paupières 10 Quelques pattes d'oiseaux dans les vitres gelées Je ne voyais en toi que cette solitude

Qui posait ses deux mains de feuille sur mon cou

Et pourtant c'était toi dans le clair de ma vie

Ce grand tapage matinal qui m'éveillait

15 Tous mes oiseaux tous mes vaisseaux tous mes pays

Ces astres ces millions d'astres qui se levaient

Ah que tu parlais bien quand toutes les fenêtres Pétillaient dans le soir ainsi qu'un vin nouveau Quand les portes s'ouvraient sur des villes légères 20 Où nous allions tous deux enlacés par les rues

 

Vous ferez de ce poème un commentaire composé. Vous étudierez notamment par quels procédés le poète associe l'évocation du monde à celle de la femme aimée dont il célèbre la présence.

A. Appropriation de la femme

1. Du passif à l'actif

 

Il y a d'abord une appropriation progressive de la femme. Le premier quatrain est marqué par l'attente, c'est-à-dire par une action passive, dans laquelle la femme est en position d'objet. Même action passive dans le second quatrain, malgré le mouvement qui « s'en allait / Vers toi « (v. 6 et 7) : par conséquent la femme n'est plus dans la même position. Dès le troisième quatrain, elle devient en effet sujet — « Tu ne remuais encor... « —, sans pour autant que les verbes soient mar­qués par cette évolution. Enfin, l'éveil du quatrième quatrain permet un passage définitif à la position de sujet — « tu parlais bien « (v. 17) —, et à de véritables actions — se lever, parler, aller.

amour

« Corrigé DIFFICULTÉS -CONSEILS -PROPOSITIONS •René-Guy Cadou est né en 1920 à Sainte-Reine-de-Bretagne, pour mourir prématurément en 1951.

Instituteur en Loire-Atlantique, il appartient au groupe de poètes connus sous le nom d' « École de Rochefort», influencés par Max Jacob.

Son principal recueil, Hélène ou le règne végétal, a été publié en 1952-1953, à titre posthume, chez Seghers.

Suggestions •Vous pouvez bien sûr lire le recueil en question, qui est d'un abord aisé.

• Relevez les nominations métaphoriques de la femme, et analysez comment la femme et le réel sont le plus souvent mêlés.

Plan Le libellé du sujet ne peut servir à l'organisation générale du devoir, bien qu'il en indique l'un des axes.

Il faudra donc approfondir l'étude, c'est-à-dire à la fois chercher ce qui permet ce mélange de la femme et du monde, et ce qu'en sont les conséquences.

Documentation - Un recueil des poètes de !'École de Rochefort est publié chez Seghers.

Il pourra servir d'introduction agréable à une partie de la poésie du xxe siècle.

Plan détaillé Introduction Composé de cinq quatrains* d'alexandrins*, ce poème de René-Guy Cadou célèbre la femme aimée, Hélène, dans une progression conti­ nue.

On examinera successivement les étapes de cette progression, puis la fusion qui s'opère entre la femme et le monde, avant de voir comment l'amour permet une véritable appropriation du réel.

Développement 1.

Une structure progressive A.

L'évolution du temps et des saisons 1.

L'été et l'hiver Le texte suit une progression temporelle assez nette, du premier au cinquième quatrain.

On remarque d'abord, dans les deux premiers 128. »

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