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REVERZY Jean : sa vie et son oeuvre

Publié le 01/12/2018

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REVERZY Jean (1914-1959). Né à Balan (Ain), interne des hôpitaux de Lyon en 1939, il doit démissionner en août 1940 pour « attitude non conforme ». Il entre dans la Résistance en 1942. En 1945, il exerce comme médecin généraliste dans un quartier populaire de Lyon. Il rompt avec son milieu d’origine petit-bourgeois : le catholique devient athée, activement anticlérical; le monarchiste se tourne vers l’extrême gauche. Dès 1952, il sait sa mort prochaine et part pour un voyage de trois mois en Polynésie : la mer, la mort — particulièrement la mort des médecins — vont inspirer une œuvre romanesque courte, inachevée. En 1954, il publie le Passage (prix Théophraste-Renaudot) : plus de 100 000 lecteurs assurent le succès de ce roman, pour lequel Reverzy dit avoir emprunté à Conrad la technique du conte, la figure de Palabaud (le héros médecin) et le final. En 1956, le public boude Place des Angoisses. Quelques mois avant

« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)PASSAGE (Le).

Roman de l'écrivain fran­ cais Jean Reverzy (1914-1959), publié en 1954.

Palabaud, le héros de cette œuvre, n'a rien d'un personnage exceptionnel, mais il a essayé sérieuse­ ment de réaliser un rêve de sa jeunesse.

La ren­ contre déterminante qu'il a faite enfant fut celle de la mer, pendant des vacances, en Bretagne.

Dès lors, il a su qu'il partirait, qu'il quitterait le vieux continent où les hommes ont si mal organisé leur vie.

Et il est parti.

Qu'est-il devenu ? Insti­ tuteur stagiaire à Bora- Bora, puis patron de bistrot-restaurant à Raïatera.

Mais ce n'est pas là-dessus qu'on peut juger de la réussite ou de l'échec de la vie d'un homme.

Le tout est de savoir si l'on a trouvé, entre naître et mourir, des conditions acceptables d'existence.

Palabaud a trouvé aux îles son paysage d'élection et une simplicité de mœurs qu'il aimait.

Il est revenu dans sa ville natale pour y mourir.

Ce sont les médecins qui l'ont persuadé de regagner la France.

Il erre dans la ville qui lui est devenue une ville étrangère.

Il s'abando11ne.

Il est rongé vivant par la maladie qui lui durcit le foie.

Et quand il meurt, que peut-on dire ? La vie n'a d'autre justification qu'elle-même.

La splendeur de la vie peut seule la faire accepter.

Quand cette splendeur nous échappe, comment pourrions-nous com­ prendre le monde ? Reverzy ne pose même .

pas la question tant il est assuré de la réponse.

Le Pas­ sage est un livre d'athéisme parfait.

Palabaud ne se révolte pas.

Il y a des pages remarquables sur son détachement progressif, sur l'écart q11i grandit entre le monde des vivants et son monde de malade, un monde qui n'a plus le même rythme ni les mêmes couleurs.

Le monde se décolore avant de disparaître.

On voit les deux sens que peut prendre le titre : passage dans le monde et passage hors du monde.

Le livre ne débouche pas sur le désespoir.

mais sur une sérénité acquise sur les chemins qui mènent à la mer.. »

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