RICTUS (Gabriel Randon de Saint-Amand, dit Jehan)

RICTUS (Gabriel Randon de Saint-Amand, dit Jehan), écrivain français (Boulogne-sur-Mer 1867-Paris 1933). Modeste employé de la Ville de Paris, il se produisit dans les cabarets des Quatz'Arts (1896) et du Chat noir (1896-97). Ses poèmes, en argot faubourien, chantent la misère du monde, à grand renfort d'exclamations : partout, « c'est 1' désespoir présent qui beugle ». Il les rassembla dans les Soliloques du pauvre (1895), recueil superbement illustré par Steinlen, et que suivirent les Doléances (1899), les Cantilènes du malheur (1902), le Cœur populaire (1914), la Pipe cassée (1926). On lui doit aussi un roman autobiographique [Fil de fer, 1906), une comédie [Dimanche et Lundi férié ou le Numéro gagnant, 1905) et deux pamphlets contre F. Sarcey (1895) et Ed. Rostand (1903). Cet ennemi de l'ordre bourgeois, ce fervent ami de Léon Bloy, ce bohème du Lapin agile devint maurrassien à la fin de sa vie.