ROY Claude : sa vie et son oeuvre

ROY Claude (né en 1915). Lié dans sa jeunesse à l’Ac-tion française (il écrit, à cette époque, sous le pseudonyme de Claude Orland) et proche, alors, de Thierry Maulnier et de Robert Brasillach, Claude Roy adhéra, pendant la Résistance (1943), au parti communiste. Il en sera exclu en 1957 en raison de son attitude critique lors du soulèvement de Budapest. Il est donc, avec Roger Vailland, auquel il ressemble par plus d’un trait, l'une des plus brillantes incarnations de l’intelligentsia communiste du temps de l’Occupation puis de la IVe République. On croyait possible alors de concilier l’audace culturelle et morale avec l’orthodoxie stalinienne. On suggérait que, dans toute œuvre classique, si elle est bien lue, se discernent quelques rayons de progressisme et que le communisme léniniste est seul à même d’intégrer et d’actualiser les valeurs traditionnelles.

La vaste culture de Claude Roy explique la diversité de son œuvre. Il est, en effet, l’auteur de poèmes nourris d’Apollinaire, de Supervielle et d’Éluard : /’Enfance de l'art (1942), Claire comme le jour (1943), le Poète mineur (1949), Un seul poème (1954), Sais-tu si nous sommes encore loin de la mer? (1979), A la lisière du temps (1985), le Voyage d'automne (1987), le Noir de l'aube (1990), les Pas du silence (1993); de traductions de poèmes du chinois, le Voleur de poèmes (1991); de romans : La nuit est le manteau des pauvres