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SAINT-AMANT (Antoine Girard, sieur de)

Publié le 10/05/2019

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SAINT-AMANT (Antoine Girard, sieur de), poète français (Quevilly, près de Rouen, 1594-Paris 1661). Né d'une famille protestante, fils de marin, il voyagea jusqu'en Amérique et aux Indes. Installé à Paris vers 1619 (où il se lia

 

avec Théophile de Viau et Boisrobert), il se convertit au catholicisme (1627) et fréquenta conjointement le salon de Mme de Rambouillet et les cabarets libertins. Au service du duc de Crépi qu'il suivit en Italie (1633), il accompagna ensuite le comte d'Harcourt dans ses navigations autour de l'Europe et dans son voyage en Angleterre (1644). Il participa à l'expédition de Catalogne (1647) et se rendit en Pologne, en tant que secrétaire des commandements de la reine Marie de Gonzague (1650). Son œuvre, marquée par l'influence de Gôn-gora et de Marino, comprend des poèmes bachiques (les Goinfres, le Melon, le Cidre) — dont la théorie est formulée dans le Passage de Gibraltar (1640) —, des vers d'un lyrisme mythologique, qui rappellent l'auteur de Y Adonis (Solitude, 1618), ou d'inspiration fantastique (les Visions), des poèmes satiriques (Rome comique, 1643). Il travailla des années à une idylle héroïque en 12 parties, Moïse sauvé, publiée en 1653 et qui illustre principalement la poésie descriptive.

 

Esprit curieux (il rencontra Peiresc, Galilée et Campanella), jouisseur (ce n'est que dans les dernières années de sa vie qu'il se lie avec le janséniste duc de Liancourt), il exerça une influence considérable sur ses contemporains : la poésie, pour lui, est d'abord une peinture vivante destinée à amuser et à charmer, mais la gaieté doit s'allier à la virtuosité dans le maniement de la langue. Il affirma hautement son dédain du grec et du latin (qu'il ignorait) au bénéfice des langues vivantes (il connaissait admirablement l'anglais, l'espagnol et l'italien) et condamna l'imitation servile. « Suivre sa nature », c'est obéir tantôt à sa raison, tantôt à sa fantaisie, tantôt user de la langue archaïque et populaire, tantôt se complaire dans un jeu raffiné de poète virtuose. Bref, un esprit libre et moderne, en qui certains ont cru découvrir une inquiétude déjà romantique.

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