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SAINT-JUST Louis Antoine Léon

Publié le 13/10/2018

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Les avis ont toujours été partagés sur la personne et sur l'action de Saint-Just. Pure figure et martyr de la Révolution ou « tigre altéré de sang », « monstre peigné »? Mais il est certain que les Discours et rapports de ce « jeune homme atroce et théâtral » (Sainte-Beuve) échappent le plus souvent aux défauts de la rhétorique de l’époque. La netteté de la pensée et la pureté du style se traduisent dans des formules lapidaires restées inoubliables : « On ne peut régner innocemment. [...] Les malheureux sont les puissances de la terre. [...] Le bonheur est une idée neuve en Europe [...] ».

 

Deux textes de Saint-Just, publiés après sa mort, permettent de mieux connaître ses idées politiques : De la nature, de l’état civil, de la cité ou les Règles de l'indépendance du gouvernement (publié en 1951, par Albert Soboul, et dont la date de rédaction reste discutée) et Fragments sur les institutions républicaines (publiés pour la première fois en 1800, et dont A. Soboul a donné une édition intégrale en 1948). Les Fragments, rédigés en 1793-1794, ébauchent les grandes lignes d’une république idéale, composée de paysans vertueux et de soldats héroïques. On pense, en les lisant, au mot prêté à Danton sur Saint-Just : « Je n’aime point cet extravagant. Il veut apporter à la France une république de Sparte, et c’est une république de Cocagne qu’il lui faut ». La force terrible de celui qui voulait parvenir à la vertu par la terreur venait de ce qu’il prenait ses rêves au sérieux : « Le jour où je serai convaincu qu’il est impossible de donner au peuple français des mœurs douces, énergiques, sensibles et inexorables pour la tyrannie et l’injustice, je me poignarderai ». L’histoire lui a épargné ce soin.

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