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SAINT POL ROUX (Paul Roux, dit)

Publié le 10/05/2019

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saint paul

SAINT POL ROUX (Paul Roux, dit), poète français (Saint-Henry, près de Marseille, 1861 - Brest 1940). La vie et l'œuvre de ce philosophe-poète tiennent entre ces deux professions de foi : « L’homme me paraît n'habiter qu'une féerie d'indices vagues, de légers prétextes, d'énigmes » (les Reposoirs de la procession, 1893) ; « Du jour où le monde entier, sur le conseil d’un humble poète, consentira à voir Dieu et à l'exiger, Dieu se répandra parmi le monde » (Féeries intérieures, 1907). Attiré par le symbolisme (il collabora au premier numéro du Mercure de France), voire

 

l'ésotérisme (le Sâr Péladan vit en lui un des adeptes de son mysticisme esthétique), il finira par l'écoute des forces élémentaires de la nature et du rythme familier de la vie quotidienne : son « idéoréalisme » ou « magnificisme » (Manifeste du magnificisme, 1895) assimile la parole poétique au Verbe divin et se donne pour tâche de « dématérialiser le sensible pour pénétrer l'intelligible ». Mais, plus que son théâtre (l'Àme noire du prieur blanc, 1893 ; la Dame à la Faulx, 1899 ; Fumier, 1914) ou ses vers oraculaires (Golgotha, 1884; la Flamme, 1885), c'est le livret de Louise, qu'il écrit (1900) pour Charpentier, qui lui assure une notoriété oblique et lui permet de se retirer en 1905 dans un manoir breton où il vivra la destinée qu'il s'était prédite dès 1889 dans le Bouc émissaire : lui qui avait dénoncé la violence politique dans la Supplique du Christ (1933) verra sa fille, Divine, violée par les Allemands, sa maison et ses manuscrits brûlés (notamment les textes de deux pièces, le Tragique dans l'homme et Sa Majesté la Vie) ; il n'a plus qu'à mourir à l'hôpital de Brest, ayant tout accepté comme l'issue voulue par Dieu, dont il se disait « continuateur ».

 

Méconnu, Saint-Pol-Roux a cependant été salué comme un précurseur par les surréalistes (notamment pour sa conception de l'image et de la métaphore) et le banquet qui fut offert au poète en 1925 à la Closerie des lilas, après un hommage qui venait de lui être rendu dans les Nouvelles littéraires, est un épisode significatif des premières manifestations du mouvement animé par André Breton (qui avait dédié Clair de Terre à Saint-Pol-Roux). Au cours du banquet, l'atmosphère devait dégénérer par suite de la présence de deux personnalités, Lugné-Poe et Rachilde, dont la germanophobie était connue. Les surréalistes, violents dénonciateurs de la guerre et du traité de Versailles, trouvaient insupportables leurs propos, en particulier celui, prêté à Rachilde, selon lequel « une Française ne peut pas épouser un Allemand ». Ils venaient, au même moment, de publier une lettre ouverte à Claudel, où, après avoir copieusement injurié le destina-

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