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SCÈVE (Maurice)

Publié le 16/05/2019

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SCÈVE (Maurice), poète français (Lyon v. 1500 -id. v. 1560). On sait peu de chose de sa jeunesse et de sa formation. Peut-être connut-il, vers 1520, un premier amour malheureux (auquel on trouve quelques allusions dans la Délie] suivi d'une retraite dans un monastère. En 1533, il est en Avignon, où il poursuit des études de droit ; il y découvre le tombeau présumé de la Laure de Pétrarque. De retour à Lyon, il publie en 1535 (sur la commande, peut être, d'un libraire) la Déplorable Fin de Flanette, roman traduit d'un ouvrage espagnol de Juan de Flores, lui même imité de la Fiammetta de Boccace. Peu originale, la conception de l'amour qui s'y exprime demeure dans la tradition médiévale ; l'ouvrage, au reste, n'eut que peu de succès. C'est à sa victoire dans le (pseu-dojconcours de blasons organisé de Ferrare sous l'égide de Marot (1536) — Scève composa pour l'occasion cinq blasons, parmi lesquels son Blason du sourcil, auquel la duchesse Renée de France accorda la palme de la réussite — que le poète dut sa première notoriété.

La même année, à l'occasion de la mort du Dauphin, il publie, dans un recueil collectif procuré par les soins de son ami Dolet, une élégie et quatre épigrammes latines, deux huitains français et une églogue allégorique, Arion. Sans doute vit-il à cette époque, comme dans les décennies suivantes, du préceptorat : il eut probablement, parmi ses élèves, sa future dame de cœur, Pemette du Guil-let. En 1537 et 1539, il prend part au traditionnel pèlerinage lyonnais de l'île-Barbe ; en 1540, il est chargé d’organiser, sur le plan artistique, la réception dans la cité d’Hippolyte d'Este, nommé archevêque de Lyon. En 1544, la publication de Délie, objet de plus haute vertu lui assura une gloire définitive. Recueil de 449 dizains décasyllabiques entrecoupé d'emblèmes. Délie est le premier canzoniere français. Comme chez Pétrarque, principal modèle de Scève, une expérience réelle se profile en filigrane dans l’ouvrage : les relations amoureuses qui lièrent le poète à sa consœur Pemette du Guillet et peut-être (comme le présume V. L. Saulnier) à une autre femme, Françoise Péchaud. Mais cet arrière-plan autobiographique s'efface devant l'aventure spirituelle et l'expérience initiatrice singulières 

« La même année, à l'occasion de la mort du Dauphin.

il publie.

dans un recueil collectif procuré par les soins de son ami Dolet.

une élégie et quatre épigrammes latines, deux huitains français et une églogue allégorique.

Arion.

Sans doute vit·il à cette époque.

comme dans les décennies suivantes.

du préceptorat : il eut probablement.

parmi ses élèves.

sa future dame de cœur, Pernette du Gu.il­ let.

En 1537 et 1539.

il prend part au traditionnel pèlerinage lyonnais de l'Île­ Barbe ; en 1540.

il est chargé d'organi­ ser.

sur le plan artistique.

la réception dans la cité d'Hippolyte d'Este.

nommé archevêque de Lyon.

En 1544, la publi­ cation de Délie, objet de plus haute vertu lui assura une gloire définitive.

Recueil de 449 dizains décasyllabiques entre­ coupé d'emblèmes.

Délie est le premier canzoniere français.

Comme chez Pétrarque, principal modèle de Scève, une expérience réelle se profile en lili­ grane dans l'ouvrage : les relations amoureuses qui lièrent le poète à sa consœur Pernette du Guillet et peut-être (comme le présume v.

L.

Saulnier) à une autre femme, Françoise Péchaud.

Mais cet arrière-plan autobiographique s'effa­ ce devant l'aventure spirituelle et l'expé· rience initiatrice singulières qui s'y ins· crivent : la quête d'une nouvelle vie par-delà la mort à travers laquelle doit nécessairement passer l'amant (la série « des mortz, qu'en moy tu renovelles » ).

D'origine pétrarquiste, le thème de la "vie dans l'autre» par la mort à soi-même puise une nouvelle vigueur dans la plus récente métaphysique de l'amour élaborée par Marsile Ficin : « Chaque fois que deux êtres s'entourent d'une mutuelle bienveillance, l'un vit dans l'autre et l'autre vit dans l'un » (Commentaire sur le Banquet).

Mais ce que Ficin évoque comme une sereine béatitude est vécu.

dans la Délie, comme une douloureuse épreuve.

Écartelé entre le désir de revivre et la peur de se perdre, entre l'espoir d'une nouvelle naissance et l'effroi de l'autodestruction, l'amant vit une situation tragique à laquelle il n'est de remède que le consentement à son singulier destin : vouê à une contra­ diction insurmontable et de tous les instants.

il doit vivre à la fois la vie et la mort, la souffrance et la joie.

l'unité et la séparation.

Si le poète de Délie se résigne à une situation aussi tragique, c'est qu'à ses yeux l'amour est une voie qui, à travers la sou .ffrance, ouvre l'accès à la plus haute réalisation de l'homme et à l'accomplissement total de ses facultés; c'est en quoi l'expérience de Délie rejoint en profondeur celle du futur Micro­ cosme : elle est. »

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