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Serge Boimare

Publié le 31/10/2012

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CONFERENCE ACADEMIQUE : « L'enfant et la peur de l'apprendre « Serge Boimare : ancien instituteur spécialisé, enseignant psychopédagogue et directeur de CMP à Paris. Pour les élèves en très grande difficulté scolaire, tous les psy reconnaissent l'importance de l'activité intellectuelle quelles que soient les difficultés psychiques et scolaires de l'élève. Il s'agit des élèves « intouchables « en très grande difficulté, qui refusent de se confronter à l'apprentissage et restent dans l'évitement, adoptant différentes stratégies de fuite. La question est : pourquoi et comment des élèves normalement ou moyennement intelligents et curieux en arrivent ils à de telles difficultés d'apprentissage ? Pour eux, la difficulté d'apprentissage n'est pas liée à une logique du manque ( manques de compétences, de méthodes, de savoir-faire, de motivation...) mais elle est liée à une logique du dérèglement. Logique du dérèglement = quand l'élève - dans une situation d'apprentissage donnée - se trouve envahi par des émotions, troubles, réactions affectives qui l'empêchent d'apprendre. Et dans ce cas, tout soutien scolaire ou remédiation traditionnelle en petit groupe pour refaire les mêmes exercices, réexpliquer inlassablement, refaire des exercices de même type...ne sert absolument à rien. C'est de la « parodie d'apprentissage «. En effet, ces élèves ne veulent pas apprendre ou « apprendre à apprendre «. Alors que faire et comment , quand toutes les recettes pédagogiques classiques ne marchent pas, ou avant de parvenir à utiliser avec eux ces recettes là ? Les envoyer consulter un psy n'est pas dans ce cas la meilleure solution : il faut, en effet, que ces élèves investissent d'abord une dimension intérieure pour que le psy puisse travailler avec eux. Donc, si ce n'est pas le psy, c'est l'enseignant qui doit d'abord amorcer quelque chose. 1 On revient donc à la question : comment faire avec les jeunes qui n'ont pas acquis les bases d'une scolarité primaire à savoir « les fondamentaux « ? Et pourquoi en sont-ils là ? Il leur manque les 3 maîtrises de bases de l'apprentissage : o Maîtrise de la compréhension : ils ont « une compréhension en îlots « : ils comprennent et retiennent des éléments par-ci par-là, dans un texte par exemple, mais pas l'idée principale, le sens global ou le fil conducteur, la logique interne du texte... o Maîtrise du langage : difficulté par rapport à l'écrit : orthographe, grammaire et syntaxe de base... o Maîtrise du discours : enchaîner des idées, des arguments l'un à l'autre pour rédiger... Comment faire travailler les élèves quand ces maîtrises ne sont pas acquises ? o Les intéresser, savoir poser des énigmes pour transmettre et faire passer le savoir. o Les nourrir de culture : utiliser la médiation de la culture traditionnelle, contes, récits mythologiques... o Les faire parler : passer beaucoup par l'oral. Pourquoi les procédures traditionnelles d'apprentissage ne marchent-elles pas ? Il faut se demander quel est le fonctionnement intellectuel de ces élèves en grande difficulté et donner ainsi du sens à leur difficulté. Et pour cela, il ne faut pas raisonner en termes de lacunes, de « manques « ... mais se placer du point de vue de « la logique du dérèglement &r...

« 2 On revient donc à la question : comment faire avec les jeunes qui n’ont pas acquis les bases d’une scolarité primaire à savoir « les fondamentaux » ? Et pourquoi en son t-ils là ? Il leur manque les 3 maîtrises de bases de l’apprentissage : • Maîtrise de la compréhension : ils ont « une compréhension en îlots » : ils comprennent et retiennent des éléments par -ci par -là, dans un texte par exemple , mais pas l’idée principale , le sens global ou le fil conducteur, la logique interne du texte … • Maîtrise du langage : difficulté par rapport à l’écrit : orthographe, grammaire et syntaxe de base… • Maîtrise du discours : enchaîner des idées, des arguments l’un à l’autre pour rédiger… Comment faire travailler les élèves quand ces maîtrises ne sont pas acquises ? • Les intéresser, savoir poser des énigmes pour transmettre et faire passer le savoir. • Les nourrir de culture : utiliser la médiation de la culture traditionnelle, contes, récits mythologiques… • Les faire parler : passer beaucoup par l’oral. Pourquoi les procédures traditionnelles d’apprentissage ne marchent -elles pas ? Il faut se demander quel est le fonctionnement intellectuel de ces élèves en grande difficulté et donner ainsi du sens à leur difficulté.

Et pour cela, il ne faut pas raisonner en termes de lacunes, de « manques » … mais se placer du point de vue de « la logique du dérèglement » qui produit l’empêchement de penser et donc la peur d’apprendre. L’empêchement de pense r c’est ne pas pouvoir s’appuyer sur des capacités réflexives pour penser .

Ces capacités réflexives sont : • Savoir faire du lien, des associations entre les choses, les idées… • Pouvoir se mettre en situation de recherche, d’élaboration d’hypothèses, d’interp rétations… • Enfin , pou voir s’appuyer sur la capacité de représentation, la capacité à imager… Or, les savoirs fondamentaux sollicitent la capacité à imager de chacun.

Mais certains élèves – et très tôt dès la maternelle – n’y parviennent pas car ils sont envahis par des émotions parasites, des sentiments contradictoires, des inquiétudes qui les bloquent dans cette capacité.

Cette réactivation d’affects rend leur fonctionnement intellectuel , donc scolaire , difficile voire impossible.. »

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