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S'il y a des analphabètes encore aujourd'hui dans les pays « développés » c'est parce que le livre reste un étranger pour la masse. Cela est-il grave ?

Publié le 24/03/2011

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   I. Cela peut ne pas paraître grave.    • Il y a des civilisations sans livres : est-il sûr que l'on vivait moins bien avant l'imprimerie, quand les livres, manuscrits, étaient nécessairement réservés à une élite.    • Le rôle libérateur de l'écrit pourrait être assuré par l'audio-visuel. Zola pourrait dire « j'accuse « à la télévision.   

« • Il y a du plaisir littéraire sans livres (voir Quelques pistes) ou peut-être sans livres « classiques ». • Il ne faut pas oublier la vie au profit des livres : — alors que le livre devrait enrichir notre perception du monde, ne pas le laisser l'appauvrir, ce qui risque de seproduire si nous ne pouvons plus percevoir que par l'intermédiaire des livres ; — alors qu'il devrait nous permettre de mieux maîtriser le monde (par exemple maîtrise de l'abstraction donc meilleurecompréhension), ne pas nous laisser enfermer par lui ; exemples : — Le bilan dressé dans Lorenzaccio de Musset par Philippe Strozzi, qui a passé sa vie à rêver un monde idéal dansles livres, en restant incapable de réaliser concrètement la moindre parcelle de cet idéal. — La méfiance de Sartre dans Qu'est-ce que la littérature à l'égard du monde littéraire parisien, dont les réalisationsconcrètes semblent se borner à la signature de pétitions... II.

Mais dans notre culture telle qu'elle est, il est pourtant grave que la masse soit exclue de la lecture de qualité. • Les analphabètes sont rares : il faut remarquer toutefois qu'il est très difficile pour un analphabète de vivre dansles pays industrialisés (moyens de transports, démarches administratives, usage de machines — et de leur moded'emploi —, achats dans les magasins à grande surface...) • Dans le cas le plus fréquent, il n'y a pas analphabétisme, mais entraînement insuffisant à la lecture, qui ne donneaccès qu'à des lectures faciles.

L'inconvénient est double : — pour le plaisir : les lectures de distraction faciles sont aussi très monotones ; — pour le pouvoir : une presse écrite facile (ou l'absence totale de lecture de journaux) risque de faire des citoyenspeu informés, disposant de peu d'éléments pour prendre des décisions politiques ; plus largement, l'accès au pouvoirpolitique passe par le livre (modèles de discours, types de raisonnement utilisés dans les débats politiques,appartiennent à l'expression écrite et non orale) ; plus modestement enfin : même si on sait lire, une certainemaladresse dans la pratique de la lecture peut entraîner une mauvaise compréhension de contrats d'assurances, devente etc., et des erreurs ou des difficultés graves. III.

Il est donc intéressant de répandre une bonne maîtrise de la lecture. • Si la lecture fait plaisir, on la pratiquera plus souvent, donc de mieux en mieux.

L'idée exprimée par Escarpit au § 2correspond à toutes les pédagogies de la motivation et du plaisir (Freinet par exemple). • Mais un autre moyen d'accès à la lecture peut être l'envie d'écrire, qu'il faudrait donc savoir susciter : — par la création théâtrale : représenter des situations par les gestes et les sons peut donner la possibilité de lesexprimer plus abstraitement ensuite (donc d'écrire et de s'habituer à lire) et peut permettre aussi, sans mêmepasser par l'écrit d'acquérir plus de pouvoir sur le monde qui vous entoure (voir ce qu'en dit Boal dans son livre,Théâtre de l'opprimé) ; — par l'écriture : une écriture aussi libre et authentique que possible, ce qui n'est pas forcément facile à atteindredans un cadre scolaire.

Voir le livre d'Élisabeth Bing, et je nageai jusqu'à la page.... »

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