STENDHALIEN
Publié le 16/05/2019
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STENDHALIEN. Cet adjectif évoque les romans de Stendhal ou leurs personnages. Pour ce qui rappelle leur auteur, sa vie, ses confidences, on dit plutôt beylien ou beyliste. Dans une lettre de 1812 (à F. Faure), Stendhal, à l'occasion d'une critique de Rousseau, a opposé lui-même au « mal du siècle » les
« principes du beylisme », à la fois art de vivre et art d'écrire, loi interne qui règle l'existence et idéal qui modèle l'œuvre future : c'est un mélange de sublime et de détachement à l'égard du réel, la vie et l'écrit devenant une même œuvre d'art qui met en jeu tous les possibles et singulièrement celui du « bonheur ». Aujourd'hui, stendhalien désigne également des romans (ou leurs
personnages) qui se sont placés ouvertement sous le patronage de Stendhal (ainsi le Hussard sur le toit de Giono). Mais le terme peut aussi signifier un composé d'énergie et de cynisme, un aristocratisme d'origine plébéienne. Sur ce point, la différence est forte avec balzacien, qui renvoie à un système plus structuré et qui a été assumé par toute une postérité littéraire. Stendhalien évoque plutôt une atmosphère qu'une technique (sécheresse et rapidité du trait, écriture incisive). Le plus important
serait sans doute, pour définir la présence d'éléments stendhaliens dans un texte, d'y repérer la mise en œuvre d'une lucidité appliquée inséparable des emballements de l'imagination. Dans cette mesure, stendhalien est assez proche d'un certain libertinage redécouvert et revalorisé par Roger Vailland. En fait, on a le sentiment curieux que si le stendhalien doit exister, il est rare. C'est sans doute la conséquence du refus absolu de Beyle romancier d'être exemplaire. Il reste, alors, que stendhalien désigne sans nulle difficulté, cette fois, quiconque aime Stendhal, s'y intéresse, lui consacre du temps et des études.
«
LE ROMAN STENDHALIEN
Un roman historique é;lu présent.
· L'univers du roman stendhalien est rigoureusement
, terrestre.
Parfois, un signe ambigu du 'destin vient
rappeler
répaisseur du monde et les limites de la
liberté consciente : dans
La Chartreuse de Parme un
vieil abbé interroge les étoiles ; dans
Le Rouge et le
Noir
deux scènes rouge sombre annoncent celle du
crime, combinant
diversement l'Eglise, la femme qui
tombe, la menace de mort.
Mais des interventions
rationalistes du héros ou de
l'auteur contestent à ces
présages tout
caractère surnaturel.
Les déchirures du
réel qui apparaissent dans les œuvres fantastiques
de Balzaè ou de
Mérimée sont.
étrangères à Stendhal.
On y trouve des croyants authentiques, mais ni Dieu
Iii autre monde.
C'est dans celui-ci, nulle partailleurs,
qu'il.
faut chercher, si elle en a un, le sens de la vie.
Ce monde est du domaine de l'histoire, produit de
changements et destiné
à passer :.
»
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