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SUARD (Jean Baptiste Antoine)

Publié le 16/05/2019

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SUARD (Jean Baptiste Antoine), écrivain français (Besançon 1734 - Paris 1817). Monté à Paris, il fréquenta les salons et les milieux officiels. Il y gagna diverses pensions et une place de censeur dramatique (1774-1790) mais fut surtout actif comme journaliste dans le Journal étranger, la Gazette littéraire de l'Europe... Son mariage avec M,,e Pan-ckoucke lui assura des relations dans l'édition, et son élection à l'Académie française acheva de consolider sa position sociale. Proscrit en 1797 pour avoir collaboré au journal royaliste les Nouvelles politiques, il se réfugia chez Mme de Staël à Coppet, puis à Anspach. Rentré à Paris après le 18-Brumaire, il collabora aux Archives littéraires de l'Europe, au Journal de Paris et au Publiciste. Le Premier Consul l'intégra
 
dans la réorganisation de l'institut (1803) ; il fut nommé secrétaire perpétuel de la section littéraire. Accablé d'honneurs par la Restauration, Suard révèle dans ses Variétés littéraires (1768) et ses Mélanges de littérature (1803-1805) un dogmatisme et un conservatisme encore rarement atteints depuis La Harpe. Ses Mémoires et correspondances historiques et littéraires ont été publiés par Nisard en 1858. Sa femme (Lille 1750-Paris 1830) anima un salon littéraire particulièrement couru.


« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)SUARD Jean-Baptiste Antoine (1732-1817).

Per­ sonnage de l'institution littéraire plutôt qu'écrivain à proprement parler, Suard est choisi par Robert Darnton comme exemple typique de ce qu'il nomme« les Hautes Lumières», honorables et reconnues.

Né à Besançon où son père était secrétaire de l'université, il vient à Paris et exploite habilement ses relations.

Il commence comme tuteur, traducteur de 1' anglais et rédacteur avec 1' abbé Arnaud de deux périodiques, essentiels pour la connais­ sance des littératures étrangères, le Journal étranger (1760-1762) et la Gazette littéraire de l'Europe (1764- 1766).

Il épouse la sœur de Panckoucke qui lui assure des appuis dans l'édition.

De hautes protections lui procurent successivement la rédaction de la Gazette de France et un fauteuil à l'Académie.

Il collectionne alors pensions et gratifications, contrôle le Journal de Paris, devient censeur dramatique, ce qui lui vaut d'examiner le Mariage de Figaro.

La Révolution lui fait perdre la plu­ part de ces ressources et l'oblige plusieurs fois à se cacher, sans briser sa carrière.

Journaliste au Mercure et aux Nouvelles politiques, il est nommé au nouvel Institut dont il devient secrétaire perpétuel pour la classe de littérature ·et de langue françaises.

Prudent et confor- .

rniste, il s'accommode des régimes qui se succèdent.

Il reste fidèle à un idéal des Lumières, édulcorées, débar­ rassées de toutes leurs audaces.

Les trois volumes de Mélanges littéraires qu'il édite en 1803-1804 rassem­ blent plusieurs de ses articles et s'achèvent sur son dis­ cours de réception à l'Académie en 1774: manière d'ignorer la Révolution.

BIBLIOGRAPHIE De nombreux documents ont été réunis par deux témoins de sa vie, sa femme dans les Essais de mémoire sur M.

Srtard (1820) et son ami Garat, dans les Mémoires historiques sur M.

Suard, sur ses écrits et sur le XVIII" siècle (1820).

Une part de sa corres­ pondance est disponible : Lettres inédites à Wilkes et Correspon­ dance littéraire avec la margrave de Bayreuth (par G.

Bonno, Berkeley, 1932 et 1934); Mme de Staël et 1.-B.

A.

Suard.

Corres­ pondance inédite.

1786-1816 (parR.

de Luppé, Genève, 1970).

Deux mises au point récentes sur la stratégie de sa carrière : R.

Landy, dans le Dictionnaire des journalistes, Presses uni v.

de Grenoble, 1980, et R.

Darnton, Bohème littéraire et Révolution.

Le Monde des livres au XVIII" siècle, Paris, Gallimard-Le Seuil, 1983.. »

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