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Sujet de dissertation littéraire proposé: Le texte littéraire doit-il être sérieux pour dénoncer une injustice ou défendre une cause?

Publié le 05/01/2013

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religions, Grands de divers royaumes) au travers d'un apologue plaisant et enfantin, dans Candide et

autres contes philosophiques. On peut penser que cela relève en effet d'une stratégie quand on

considère l'ensemble de l'oeuvre de Voltaire; il a dit la même chose tout au long de sa carrière d'auteur et

philosophe, tant dans son Traité sur la tolérance que dans son Dictionnaire philosophique, ou encore

dans des articles pour l'Encyclopédie et on peut donc penser que c'est sciemment, à des fins d'efficacité

qu'il a provisoirement abandonné la forme sérieuse pour parler de sujets sérieux au profit d'une forme

contée plus accessible. Il n'y a donc ni opposition frontale ni association de fait entre littérature et

polémique. Le degré de sérieux et de sacré de la polémique semble précéder et imposer que la littérature

se fasse parfois sérieuse, parfois pas. Nous avons par conséquent pu relever des exemples de textes qui

pouvaient au gré de la maturation de leurs lecteurs être vus comme sérieux ou pas, sérieusement

« Lou ou encore le Guetteur mélancolique, mais ce n'est en aucun cas pour décrédibiliser ou adoucir son témoignage de soldat, peut -être même pour le rendre d'autant plus vibrant, donc d'autant plus sérieux. Pour rendre compte du sérieux de la monstruosité humaine pendant la première guerre, Céline propose avec Voyage au bout de la nuit un roman parfaitement sérieux dans le 1 réquistoire; tout, niveau de langue, force des images, emballement de la ponctuation ramène le lecteur à la cruauté et à la violence guerrière, au sérieux de la dénonciation et à l'actualité de la polémique.

Il semble même parfois impossible d'en passer par la fiction pour certains sujets, encore relativement tabous, tant ils sont sérieux et graves, dans l'histoire littéraire.

Ainsi écrire sur les camps impose aux auteurs soit d'employer le lyrisme pathétique, comme les poésies déchirées de Paul Celan, soit d'assumer le ton sobre et sérieux d'un Si c'est un homme, à la fois intimiste et épique dans son appel aux humains bien au-delà de la communauté juive d'abord convoquée par l'adresse liminaire que Lévi adresse aux lecteurs en entamant son Se questo è un uomo.

Même quand la littérature veut emprunter dans ces cas-là le détour de la fiction, comme avec W ou le Souvenir d'enfance, c'est pour retrouver son sérieux quand elle s'avoue autobiographique et qu'elle revient au monde réel en faisant se retrouver le je narrant et le je vécu.

Certains sujets semblent empêcher la moindre entorse au sérieux, parce que toute tentative d'assouplissement du récit apparaîtrait aussitôt comme une trahison terrible du tragique de la situation.

En fait, la question se pose moins en terme d'antagonisme entre art et polémique, qu'en fonction d''intérêt ou de rentabilité, appelons-cela aussi d'à-propos: la question est plutôt de savoir quand la polémique ou l'argumentation ont besoin de recourir à la littérature et savent qu'elles pourront compter sur cette dernière sans être menacée par elle. Pour résumer l'on pourrait dire que littérature et propos sérieux n'ont rien a priori pour s'opposer, pourvu que leur association soit efficace, l'efficacité restant après tout le but de toute argumentation.

Ainsi un même auteur pourra choisir son support argumentatif, pour un même sujet d'ailleurs; pour mettre la femme à l'honneur y compris dans ce qu'elle a de plus machiavélique, il pourra passer par le roman épistolaire et donc sauter à pieds joints dans la fiction, à tiroirs qui plus est, ce sont les Liaisons dangereuses; mais il poura s'il en déduit que son discours alors mieux choisir le biais du discours public, comme celui adressé lors de sa tournée province et dont nous avons un extrait ici: Des femmes et de leur éducation.

Certains écrits ont même stratégiquement mis la forme artistique et même fictionnelle au service du propos argumentatif, qui dénonce ou défend une cause.

Ce peut être pour des raisons de censure à contourner, comme dans le cas du conte voltairien, qui fait passer sa charge philosophique et politique contre les puissances de son siècle (croyances, religions, Grands de divers royaumes) au travers d'un apologue plaisant et enfantin, dans Candide et autres contes philosophiques.

On peut penser que cela relève en effet d'une stratégie quand on considère l'ensemble de l'oeuvre de Voltaire; il a dit la même chose tout au long de sa carrière d'auteur et philosophe, tant dans son Traité sur la tolérance que dans son Dictionnaire philosophique, ou encore dans des articles pour l'Encyclopédie et on peut donc penser que c'est sciemment, à des fins d'efficacité qu'il a provisoirement abandonné la forme sérieuse pour parler de sujets sérieux au profit d'une forme contée plus accessible.

Il n'y a donc ni opposition frontale ni association de fait entre littérature et polémique.

Le degré de sérieux et de sacré de la polémique semble précéder et imposer que la littérature se fasse parfois sérieuse, parfois pas.

Nous avons par conséquent pu relever des exemples de textes qui pouvaient au gré de la maturation de leurs lecteurs être vus comme sérieux ou pas, sérieusement engagés ou pas dans le discours sérieux; puis nous avons montré que certains sujets sont si sérieux qu'ils engagent à une certaine retenue et imposent presque automatiquement un ton sérieux pour le fond grave qu'ils engagent.

Enfin nous avons replacé le texte littéraire. »

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