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TARTUFFE (analyse du personnage)

Publié le 06/10/2018

Extrait du document

Il est vrai qu’avant d’être un dévot, vrai ou faux, Tartuffe est d’abord un escroc. Il contrefait la religion dans la mesure où elle lui apparaît, à un moment donné, comme le masque le plus efficace. Mais son vrai but est de détourner les richesses d'Orgon et il calcule d’abord la façon idéale d'atteindre son objectif, argent ou femme. De ce point de vue, Molière fait passer l’aspect religieux du personnage au second plan, comme un moyen et non comme une fin.

 

Pourtant Molière avait aussi des comptes à régler avec les vrais dévots, les catholiques outranciers ennemis du théâtre (comme les jansénistes) ou opposés à la virulence de ses satires. Il n’est donc pas impossible que, de façon plus ou moins consciente, il soit allé trop loin et qu’il y ait eu par la suite, dans ses protestations d'innocence, un peu de mauvaise foi.

 

C'est là, en réalité, que gît l’ambiguïté du personnage. Si Tartuffe avait été explicitement, totalement un faux dévot, il est probable que les esprits les plus raisonnables s'en seraient rapidement rendu compte. Les croyants sincères auraient dû apprécier de voir dénoncer leurs contrefacteurs. Or le succès de la pièce fut dû aux «libertins», aux esprits forts qui se piquaient d’athéisme ou de scepticisme. Il y avait donc bien dans la pièce, quoi qu’ait pu en dire Molière, matière à rire de la religion.

Au-delà de la querelle religieuse, Tartuffe propose le personnage le plus noir et le plus cynique de tout le théâtre de Molière.

 

Seul un dénouement un peu artificiel permet à toute la famille d'Orgon d'échapper aux manœuvres du traître; et il n'est pas excessif de dire que, si la bienséance ne l’interdisait

« 446 • Tartuffe Voilà qu'Orgon revient de voyage .

Ses premiers mots sont eff ectivement pour demander des nouvelles de Tartuffe , et à chaque trait qu'on lui rapporte sur le bel appétit et la bonne santé de son hôte, il ne sait que répondre «Le pauvr e homme !» avec un air de joie extasiée.

Malgré les moqueries de Dorine et les raisonnables critiques de son beau-frère, Orgon reste tout à son admiration.

Là-dessus, il prend à part sa fille Mariane.

Celle-ci est fiancée au jeune Valère , qui l'aime d'un amour partagé ; mais son père lui apprend qu'il a changé d'avis et entend désor­ mais lui faire épouser Tartuffe.

La servante Dorine intervient alors, accablant Orgon de sarcasmes pour une idée aussi ridicu le.

Fou de colère, celui-ci se retire .

Dorine reproche à Mariane son manque de réaction, lorsque survient Valère.

Il croit Mariane d'accord avec le pro jet de son père et lui reproche amèrement son infidélité.

Heureusement Dorine intervient et réconcilie les jeunes gens.

C'est alors qu'apparaît enfin le fameux Tartuf fe.

Il doit avoir avec Elmire un entretien auquel Damis, fils d'Orgon , assistera sans être vu.

Croisant Dorine, le dévot s'empresse de lui placer un mouchoir sur la gorge afin, lui dit-il , de cacher «ce sein que je ne saurais voir».

Mais il change très vite de ton lorsqu'il se croit seul avec Elmire, lui déclarant sa flamme en entremêlant ses propos de considérations religieu­ ses.

Elmir e le repousse et, comme il la conjure de ne rien dire de sa faiblesse , lui promet le silence à condition qu'il usera de son influence pour hâter le mariage entre Mariane et Valère.

Mais Damis, révolté, va tout raconter à son père .

Tartuffe, confronté au jeune homme, réussit à force d'hypocrisie à retourner la situation et Orgon manque de chasser son fils.

Puis, ulcéré par les oppositions qu'il sent de partout contre son ami, il décide de faire une donation de tous ses biens à Tartu ffe.

Cléante demande à l'homme de faire preuve d'hon­ nêteté en refusan t, mais celui-ci répond en invoquant les intérêts du ciel.

Elmire propose alors à son mari de se dissimuler sous une table afin d'assister à une discussion entre Tartuf fe et elle.

Orgon accepte .

Sous ses yeux, sa femme laisse enten dre au. »

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