TCHICAYA U TAM'SI (Gérald)
Publié le 18/05/2019
Extrait du document
«
TCHICAYA U TAM'SI.
Gérald Félix (1931-1988 ).
Le fùs du député congolais Jean-Félix Tchicaya, en ajoutant à son nom : U Tam'si, s'est désigné lui-m ême comme
«le-petit-oiseau-qui-chante-de-la-maison », selon Jahn,
et comme «la- petite -feuille - qui -parle -pour-son-pays », selon L.
Kesteloot ; il a, en tout cas.
voulu ainsi s'affirmer comme poète.
Après s'être cherché dans une vie de
bohème, il publie ses premiets recueils ·de poésie, le Mauvais Sang (1955), Feu de brousse (1957), A triche cœu r (1958).
On a parlé, à propos de Tchicaya, de l 'in fluence de Césair e et de celle des surréalistes, et il est certain que, dès ses premie rs recueils, il se jette à corps
perdu dans une déb;-uche de langage.
Poser le problèm e de la signification serait faire preuve d'une grossièret é
béotienne, l'important est que la matière verbale «déc olle» au moins de temps en temps, que des traits
saisissants jettent des lueurs, qu'on sente sous la pâte l'unité d'une personnalité.
Ce don, Tchicaya le possède,
mais il en use peut-être avec trop de libéralité.
De 1957 à 1960, Tchicaya écrit pour la radio une
centaine de contes.
Lors de l'i ndépendance du Congo
Belge, il dirige, pendant six mois, le jou rnal Copgo au
pays de Lumumba .
il publie à ce moment Epit omé (1962), recueil poétique préfacé par Senghor,lequel sou
ligne «le caractère insolite du mes sage»; «mots de
tête », dit Tchicaya, qui avoue ains.i ce que la poésie doit à une fermentation cérébrale pathologique.
Avec le Mauvais Sang, il avait mis sa vocation sous l 'évident
p atro nage de R imbaud, dont le génie fracassant n'en finit Ras de fasc iner les apprentis sorciers du langage.
Dans Ëpitomé on glane, çà et là, qu elq ues signes -« Je gagne à triche-cœ ur /Vienne un meilleur tricheur que moi», « Les feux de brousse surtout donnent de mauvais rêves»- qui permette nt de remonter Le fil de l'inspira tion, mais la questio n de la gratuité de l'hermétisme peut être posée.
Si Tchicaya était vraiment pessimiste, il
s aurait
que rien n'est pl us rare que la grâce.
Il offrira
e ncore à l'exploration du lecteur les poèmes recueillis.
»
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