Texte de Bernardin de Saint-Pierre: Combien de fois, loin des villes, dans le fond d'un vallon solitaire couronné....
Publié le 14/02/2012
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" Combien de fois, loin des villes, dans le fond d'un vallon solitaire couronné d'une .... les doux entretiens des amis qui veulent se reposer sous vos ombrages ! "
Bernardin de Saint-Pierre est un amant de la nature. Il l'a observée et admirée sous les tropiques, en Finlande, en Prusse et sous le ciel de France. Il y a découvert des « consonances « et des contrastes, des accords et des « discords «, mais surtout des concerts, des harmonies, une convenance et un ordre qui ont fait de lui un « cause-finaliste « convaincu et l'apôtre - parfois maladroit -, d'une Providence qui a tout prévu et organisé au ciel, dans l'eau et sur terre, dans les trois règnes minéral, végétal et animal : mouvements, formes, couleurs, parfums, chants, pour la joie et le bonheur de l'homme.....

«
quelque notation artistique? Car nous savons que si Rousseau est incapable
de s'appliquer a noter les details, son disciple regarde, etudie, scrute, est
homme a s'absorber des heures dans la contemplation d'un fraisier et
compter les 37 especes de mouches qui, durant trois semaines, se sont
posees dessus.
On nous dit que cet ecrivain regarde en peintre la nature...
Et nous sommes deem en lisant Je me suis plu a voir les vertes grami-
nees former des ondulations semblables a des flots.) C'est tout!...
C'est
trop peu a notre gre.
La palette de Bernardin s'avere ici pinta ,pauvre et
nous connaissons des pages plus brillantes, celles, par exemple, ou it (Merit
le printemps e sous nos climats temperes ).
e On voit...
au milieu des
sombres foyets, les reseaux de la pervenche et ceux de l'anemona nemo-
rasa...
a l'oree des bois...
les primeveres, les violettes et les marguerites...
>>
qui font e place, en mai, a l'hyacinthe bleue...
au muguet parfume, au genet
dore, etc...
).
De meme, le champ dont il trace e une legere esquisse », avec le jaune des biles, le rouge des coquelicots, l'azur des bluets...
la nielle
aux jolies fleurs purpurines en trompettes...
) est autrement colors.
Veut-il rendre le mouvement que le vent communique aux moissons des
champs ou aux herbes des prairies? it est vite a bout de souffle.
Il ne
possede point l'ample variete d'un Chateanbriand a qui d'aucuns semblent
le preferer.
« Quand le vent les agite, vous diriez, a leurs ondulations,
d'une mer de verdure et de fleurs.) Voila pour le champ.
« Comment
exprimer les ravissantes harmonies des vents qui agitent le sommet des
graminees et changent la prairie en une mer de verdure et de fleurs?...)
Voila pour la prairie.
Ajoutez la note precedente : les vertes grfuninees
formant des ondulations semblables a des 'lots- nous ne sortons pas du
meme cercle de termes et de comparaisons.
De meme pour le balancement des e eimes majestuenses des arbres
L'auteur nous represente ailleurs « le chene majestueux 2, se couvrantIle
dernier de ses feuilles epaisses qui doivent resister a l'hiver ) (?) ou les
e chenes antiques:, agitant « leurs sommets venerables s Cela est-il vrai-
ment vu, vraiment peint? - Non, Bernardin a hate d'en venir A la reflexion
morale; anthropomorphiste, it ramene tout a l'homme.
« Its semblent animes
de passions 1., ces arbres de la fork...
On pourrait chicaner quant a l'exac,-
titude de l'expression « sur ma tete ), alors que la fork « couronne ) le
vallon au fond duquel l'ecrivain est assis.
Mieux vaut noun arreter un peu
A son culte des arbres, qui se retrouvera, a l'age suivant, chez un Lamar-
tine et un Hugo.
Dans son e Etude treizieme proclamee Les arbres
sont les veritables monuments des nations.
Le temps, qui altere bientet
les ouvrages de l'homme, ne fait qu'accroitre la beaute de ceux de la
nature...
Its rejouissent la vie par leur verdure, ils elevent notre ame vers
le ciel par la hauteur deleurs tiges...
Its dominent sur les evenements de
notre vie...
Je ne vois point de tilleuls, que je ne me rappelle aussitOt la
Hollande; ni de sapins, que je ne me represente les forks de la Russie...
Des arbres en general, Bernardin en vient au vieux chene, qui « eleve
au milieu d'eux ses longs bras depouilles de feuilles et immobiles ).
Un
arbre mort, sans doute.
Que ne le dit-il? Du moins les details sont-ils un
peu plus précis, qui evoquent le geant defunt.
LA encore, on sent l'in-
compressible besoin de ramener a l'homme cette breve vision.
Mais tandis
que le vieillard vit encore, le chene « a vecu ).
Les branches, comparees
a de longs bras, les .deux caracteres essentiels : absence de feuilles et
immobilite representent assez hien formes et aspect.
Mais encore une foiS,
ce qui interesse l'auteur, c'est e harmonic » entre l'arbre et le vieillard.
De la vision nous passons aux sensations auditives.
«Ces grands corps
insensibles font entendre des bruits pro fonds et melancoliques.
Ce ne sont
point des accents distinets; ce sont des murmures confus..,) Arretons-nous
a ces details purement descriptifs, suivis aussitot d'une comparaison qui,
de la Nature, nous ramene encore a l'homine.
Les arbres sont des e corps
insensibles » - cette expression fait songer aux « objets inanixnes >>de
Lamartine, - et pourtant ils semblent agites de passions; ces bruits e pro-
fonds et melancoliques » qu'ils font entendre,, paraissent emaner d'une
ame qui souffle et se plaint.
Non « accents distincts >>, mais « murmures
confus » comme ceux d'une foule : la notation est exacte.
La description proprement dite s'acheire avec le chant des oiseaux.
Ces
bruits indistincts, continus, ne sont qu' e un fond de concert », une sorte
de basse d'accompagnement, grave, profonde, destinee a faire ressortir
t les chants eclatants des oiseaux ».
Ceux-ci, en effet, sont la melodic que
quelque notation artistique? Car nous savons que si Rousseau est incapable de s'appliquer à noter les détails, son disciple regarde, étudie, scrute, est homme à s'absorber des heqres dans.
la contemplation d'un fraisier et à compter les 37 espèces de mouches qui, durant trois semaines, se sont posées dessus.
On nous dit que cet écrivain regarde en peintre la nature ...
Et nous sommes déçus en lisant: «Je me suis plu à voir les vertes grami nées former des ondulations semblables à des flots.
» C'est tout!.
..
C'est trop peu à notre gré.
La palette de Bernardin s'avère ici plutôt pauvre et nous connaissons des pages plus brillantes, celles; par exemple, où il décrit le printemps « sous nos climats tempérés ».
« On voit...
au milieu des sombres fQrêts, les réseaux de la pervenche et ceux de l'anemona nemo rosa .•• à l'orée des bois ...
les primevères., les violettes et les marguerites ...
» qui font « place, en mai, à l'hyacinthe bleue ...
au muguet parfumé, au genêt doré, etc ...
».
De même, le ·champ dont il trace «une légère esquisse», avec « le jaune des blés, le rouge des coquelicots, l'azur des bluets ....
la niell~ aux jolies fleurs purpurines en trompettes ...
» est autrement coloré.
Veut-il rendre le mouvement.
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