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THAKAZHI S. PILLAI

Publié le 27/06/2012

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Cependant, c'est par la publication de Chemmeen, en 1956, écrit en moins de trois semaines, et qui lui a valu le plus grand honneur des lettres indiennes, le prix du Président de la République indienne, que Thakazhi dépassa la célébrité régionale pour devenir l'un des auteurs indiens les plus appréciés dans le pays entier et que sa renommée brisa les frontières mêmes de l'Inde. Une simple idylle racontée avec beaucoup d'adresse, de talent et de tendresse, Chemmeen, par sa pénétration psychologique, par la véracité des détails et par la simplicité de sa narration, présente un tableau bouleversant de la vie des pêcheurs qui vivent dans les multiples petits villages

« Thakazhi a commencé sa carrière littéraire par des contes publiés dans les revues du Kerala.

Ces contes s'inspirent, en grande partie, du réalisme des romanciers français du :xxxe siècle qu'il connaissait.

Il a donc, tout d'abord, été connu et apprécié comme conteur, son meilleur conte étant Vola pokkatila (Pendant l'inondation).

Le premier recueil de ses contes, Puthumalar (Les nou­ veaux bourgeons), paru en 1934, connut un grand succès dès sa publication.

Entre 1934 et 1939, il avait déjà publié ses autres ouvrages, y compris son premier roman Pratiphalam (La récom­ pense) ainsi qu'un autre roman, Patithapankajam (Le lotus fané).

Continuant à écrire contes et romans, il publia tour à tour d'autres recueils de contes intitulés Atiozh,ukkukal (Le courant), Nityakannika (La vieille fille), et Changathikal (Les camarades).

Toute l'œuvre de Thakazhi traitait des problèmes sociaux de la classe moyenne et constituait une critique de la société de l'époque.

Attiré par le mouvement national, il y participa activement au risque d'être emprisonné.

Obligé de se cacher quelque temps, il en profita pour écrire un autre roman, Thottiyude Makan (Fils de paria), qui fut publié au début de l'automne 1939.

C'est unroman contesté qui peint, avec beaucoup de sensibilité et de sympathie, la vie misérable d'un paria et le contraste qu'elle présente avec la vie des gens riches.

Dans ce roman, l'auteur a essayé de montrer les problèmes sociaux dans leur contexte politique.

Mais c'est un roman, Rantitangazhi (Deux pas) (1948), qui a fait connaître Thakazhi dans l'Inde.

Selon les paroles de l'auteur lui-même, il est « le plus proche de ce qu'il a senti, connu et supporté comme fils de cultivateurs ».

Ayant vécu parmi les cultivateurs, et par la suite, ayant plaidé leur cause dans les tribunaux comme avocat, Thakazhi a bien su présenter leurs problèmes et les difficultés de leur vie quotidienne.

Cependant, c'est par la publication de Chemmeen, en 1956, écrit en moins de trois semaines, et qui lui a valu le plus grand honneur des lettres indiennes, le prix du Président de la République indienne, que Thakazhi dépassa la célébrité régionale pour devenir l'un des auteurs indiens les plus appréciés dans le pays entier et que sa renommée brisa les frontières mêmes de l'Inde.

Une simple idylle racontée avec beaucoup d'adresse, de talent et de tendresse, Chemmeen, par sa péné­ tration psychologique, par la véracité des détails et par la simplicité de sa narration, présente un tableau bouleversant de la vie des pêcheurs qui vivent dans les multiples petits villages de la côte occidentale de l'Inde.

Le sujet de ce roman est l'amour d'une fille de pêcheur pour un musulman, et l'intrigue souligne les hiérarchies des classes et les difficultés insurmontables du mariage hors caste.

L'auteur peint les joies et les distractions des pêcheurs, leurs ambitions et leurs jalousies individuelles, sur un fond de traditions, sociales et mythiques, toujours en vigueur chez ces hommes, si attachés à la mer et à sa richesse, mais obligés de mener une vie honnête par la peur de« Katalamma »,divinité de la mer, qui n'accepte aucune défection à la chasteté des femmes.

Il a su décrire également avec une précision et une finesse admirables des sentiments simples et profonds en lutte contre l'imbroglio de hiérarchies rigides et de croyances inexorables.

Bien que comblé par le prix national, Thakazhi ne cesse d'écrire : il a publié, après Chemmeen, un autre roman, Ossopinte makkal, «Les enfants de Ouseph », traitant de différents aspects de la vie des chrétiens du Kerala; un sens aigu de la réalité et de l'observation le fait pénétrer cette section de la société.

Un autre ouvrage actuellement en publication dans la revue« Matrbhumi » décrit la vie féodale du Kerala avant l'indépendance de l'Inde, quand Travancore était encore la capitale d'un état princier.

Thakazhi S.

Pillai a vécu une période de la vie indienne importante .pour la connaissance de la situation politique, sociale et économique en Inde.

Il a su, par conséquent, mettre en valeur .

les problèmes qui se présentent aux gens simples.

Il a ainsi contribué à leur compréhension tout en enrichissant les lettres indiennes par son originalité et par sa sensibilité dues à son expérience vivante.

Il a montré par son œuvre, et il continue à le montrer, que «l'Inde, ne pouvant offrir à son peuple une vie riche, lui offre, néanmoins, une vie pleine de richesse ».

JAGBANS KISHORE BALBIR 497. »

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