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Theatre Rhinocéros

Publié le 25/06/2014

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ACTE I, DU DÉBUT À « JEAN ET BÉRANGER SE SONT ASSIS » En ouverture de la pièce, le lecteur est frappé par l'abondance et la précision des indications scéniques, notamment par la longue didascalies initial titrée "décor". L'examen analytique du texte révélera effectivement l'importance des éléments non verbaux de ce début de pièce, par ailleurs on s'interrogera sur l'éventuelle fonction d'exposition de ce passage et son originalité.I. LE CADRE SPATIO-TEMPORELtraditionnellement, une exposition au théâtre fourni aux lecteurs ou au spectateur des indications sur le cadre spatio-temporel. Ici, on a une ouverture en partie classique contrairement aux autres pièces de l'époque (1950-60), qui, elles, encrent l'action dans un lieu et un temps indéterminé (Beckett- Fin de Partie)le cadre spatial fixé dès la première phrase de la didascalie initiale: "une place dans une petite ville de province" puis une série d'éléments visuels proposés avec une extrême précision: l'épicerie, un clocher,un café avec sa terrasse. L'identification de ces éléments est rendue possible par le spectateur par l'expression du mot l'épicerie pour le café même chose ce sont les objets qui permettent l'identification du commerce. Cet espace scénique relève d'un univers banal, quotidien vague et général. L'entrée en scène des personnages renforce le caractère familier de cet univers.C'est un espace ouvert; le clocher de l'église dans le lointain une perspective. Entre l'épicerie et le côté droit il y a la perspective d'une petite rue -> espace ouvert contrairement à l'acte III. Mais il y a une présence mystérieuse insolite : l'arbre poussiéreux près des chaises. C'est l'indice de la présence latente de la Rhinocérite. La poussière envahira le plateau après le premier passage d'un rhinocéros. Le cadre temporel : là encore des indications précises - un dimanche pas loin de midi en été « nous avions rendez-vous à 11:30 il est bientôt midi ». Il faudra attendre page 39 pour comprendre que nous sommes un dimanche « tous les dimanches matin c'est pareil »avant le lever de rideau p.35 on entend carillonner. C'est un élément sonore qui situe la pièce dans un moment précis. Mais là aussi une fonction symbolique car elle remplace les trois coups d'annonces et attire aussi l'attention sur la bande-son. Enfin ce carillon être interprété comme une sorte de signal annonçant un événement. Dans ce début de pièces il n'y a aucune époque précise. Par contre il y a des indices tout au long de l'acte à qui montre une époque contemporaine (les années 60), le spectateur comprend qu'il fasse un monde qui ressemble au sien (costumes, TSF), mais la pièce évite tout ancrage historique car Ionesco veut faire durer la pièce à une longue portée. II. LE SYSTÈME DES PERSONNAGESa. Leur entrée en scène on a des persos apparemment secondaire qui précèdent l'arrivée de Jean et Béranger, dont on soupçonne qu'il s'agisse davantage de personnes de 1er plan car il prend soin de les nommer. Cette apparition retardée de Jean et Béranger est mise en valeur par le bref moment où le plateau se trouve vide (didascalies page 36 « plateau vide quelques secondes »). Nous avons aussi des précisions sur les costumes on peut donc dire qu'ils sont de classes sociales moyennes. D'après leur conversation ce sont des amis, ils se connaissent. Il y a un personnage encore invisible : l'épicier. Il y a donc un jeu sur l'espace hors-scène que l'on verra développé avec la métamorphose de Jean. b. des systèmes d'oppositionil y a des couples antithétiques : Jean et Béranger, l'épicière et la ménagère. La première réplique suggère une situation conflictuelle entre les deux femmes. Cette situation conflictuelle vient d'une absence de communication. Cette situation d'opposition s'accentue avec l'arrivée de Jean et Béranger -> ils arrivent par deux côtés différents, leur apparence physique est tenue vestimentaire font contraste. Béranger à la gueule de bois. Ce début de conversation montre le décalage : la parole de Jean est celle du reproche et de l'autorité. Celle de Béranger est culpabilité et hésitation (on peut le voir grâce aux "...", "excusez-moi"). La parole de Jean est aussi celle de la mauvaise foi : il justifie son propre retard par celui, habituel, de Béranger. On sent donc chez Jean le désir d'écraser l'autre de ses certitudes (annonce sa future métamorphose). Cette ouverture aboutit bien à une forme de présentation des persos mais on apprend quand même peu de choses sur eux. Ne domine pas de double énonciation. Mais il y a la construction d'un système d'opposition qui va faire ...
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« Cette ouverture aboutit bien à une forme de présentation des persos mais on apprend quand même peu de choses sur eux.

Ne domine pas de double énonciation.

Mais il y a la construction d'un système d'opposition qui va faire sens au fil de la pièce. c.

La parole et l'action en question traitement particulier de la parole : d'abord, elle est comme marginalisée par l'importance accordée au langage non verbal dans l'écriture scénique.

Il s'agit de construire une image avant d'entendre un dialogue.

Cette parole semble vide, le dialogue banal, rien ne conduit à l'entrée en action.

Dès le début = faillite du langage, car le langage est ici instrument de conflit et désaccord.

Ce langage est l'objet de manipulation de Jean, Béranger ses paroles, lui, sont marqués par la difficulté à dire, qui annonce sa difficulté à être. Conclusion en dépit d'une apparence «classique», ce début de pièce a un caractère informatif et produit un effet d'étrangeté par sa banalité, par sa vacuité.

On a un univers qui semble à la dérive, donc une proie facile pour la Rhinocérite.

L'auteur pose un cadre réaliste qui va rendre d'autant plus saisissant le surgissement des rhinocéros et la contagion de la Rhinocérite. Autres problématiques: en quoi ce passage semble-t-il être une ouverture théâtrale originale ? Quels sont l'importance et la fonction des indications scéniques dans ce début de pièce ? Dans quelle mesure peut-on parler d'un début de pièces marquées par une banalité de celle du quotidien ? ACTE I "NOUS AVONS FÊTE L'ANNIVERSAIRE" à "IL SORT SON MOUCHOIR, SE MOUCHE) Le début de cette pièce, tout en étant marqué par une certaine banalité du quotidien (cadre spatio- temporel, persos...) révèle pourtant, par les oppositions entre personnages et par la remise en question de la parole, un univers qui semble déjà à la dérive.

C'est donc une proie facile à la Rhinocérite.

De fait, nous assistons ici à la première apparition d'un rhinocéros.

Comment Ionesco parvient il a donné une présence scénique à ses premières apparitions de rhinocéros ? ou Comment est mise en scène dans le texte même ce passage du rhinocéros? ou Ce passage relève-t'il du seul registre comique ? I.

COMMENT REPRÉSENTER UNE SITUATION INSOLITE, LE PASSAGE D'UN RHINOCÉROS a.

l'importance de la bande son l'extrait commence alors que les persos sont en pleine conversation mais cette conversation est dominée par un bruit de fond qui va crescendo et qui va peu à peu être identifié.

Page 44-45 les indications scéniques sont d'une extrême précision.

Après le passage du rhinocéros, la même chose mais decrescendo. Page 48-49, la prise de conscience de ce bruit par les persos est progressives.

Se traduit par l'augmentation du volume de la voix de Jean puis par l'interruption de son discours.

Page 45 la didascalie « Jean à Béranger, en criant presque…», cette intensité croissant apparaît également dans le fait que la réponse de Béranger est inaudible « B toujours indolent… ». b.

les jeux de regard le rhinocéros est invisible sur scène.

C'est la gestuelle de Jean qui concrétise la présence page 45.

Jeux de regards page 46 « tous suivent du regard » ou page 48 « le patron regardant… », Page 49 « la ménagère au milieu du plateau ». c.

les commentaires des personnages Le passage du rhinocéros est aussi perceptible à travers les réactions et commentaires des persos qui décrivent son passage.

Cela permet au spectateur de l'imaginer «frôle les étalages», «à toute allure». d.

Le désordre sur la scène rendu sensible par les mouvements précipités des persos: page 45 « Jean se lève d'un bond», page 46 « venant vite », page 47 « elle court jusqu'au milieu du plateau », page 48 « logicien plaqué au mur, épicière bousculée» - danger + sentiment de crainte.

Les provisions qui se répandent page 48, ainsi que la poussière page 47, accentue l'impression visuelle de désordre.

Cela explique l'arbre poussiéreux.. »

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