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THÈME DE RÉFLEXION: l’écrivain et la vie.

Publié le 04/11/2016

Extrait du document

 

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tiques (Hugo, Lamartine), les naturalistes (Zola) et les grands courants du xxe siècle. Mais cet engagement recouvre diverses fonctions :

 

« l’écho sonore » (Hugo) amplifie les luttes et par-là même empêche leur étouffement par le pouvoir (se souvenir du rôle de Voltaire dans les affaires Callas et Sirven);

 

le penseur, plus théorique que pratique (Rousseau, Marx) établit des systèmes parfois utopiques (Thomas More, Rabelais et son abbaye de Thélème) dont s’inspireront les générations futures;

 

le témoin (les poètes de la Commune, de la Résistance) conserve le souvenir de 1 ’humanité blessée et souffrante;

 

enfin, l’écrivain peut faire de son existence même le vivant témoignage de sa lutte contre l’injustice (Voltaire), le pouvoir établi (Sartre, Neruda, Soljenitsyne) ou les aberrations de l’existence.

 

3. L'écrivain et son public

 

Reste qu ’écrire suppose toujours (même dans le cas de la littérature intime où la personnalité se scinde entre un patient et un agent) le regard 

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Qu'est-ce donc qui vaut mieux? La conscience ou la vie? Jean Guehenno, Carnets du vieil écrivain.

« avec leur s outils, où ils croisaient des ouvriers-com pag nons accom­ pli ssant leur Tour de Fran ce, des moine s prêch eurs, des pèler ins, des mend iants, tout un cor tège de nom ades, tenus, selon les époques, pour un monde béni ou honni par les sociétés sédentaires.

Nomades et sédent aires.

Une grande part de l'his toire du monde tient à elle seule dans ces deux mots.

Comme si, telles ces étoile s doub les, ces systè mes astraux compor tant deux soleils gravit ant l'un autour de l'au tre, ils étaient voués tour à to ur à s'op poser ou à se complé ter.

Le nomade a toujo urs c'ons titué la par t la plus arch aïq ue de nous­ même.

Il fut l'état premier de l'homme, contr aint de vivr e de cueil lette, de cha nger de terr itoir e de chasse, de suivr e le gib ier dont il vivait.

Avec la dom estic ation, le nomadisme se mua en activité pastor ale ou semi-p astorale et le past eur devint non seulement l'err ant des steppes ou des alpages mais le guide, le meneur , le por teur de nou­ veaux messages.

Car, des herbes aux étoiles, rien de ce monde ne pouv ait lui être étrang er.

En écri vant ces ligne s, je m'aper çois que le dialogue imaginair e dont je parlais plus haut, le dialogue entre be rger et garagis te, n'aur ait fait que retrouver sous une forme moderne la viei lle opp osition entre nom ade et sédent aire.

L'un tr anshume avec ses trou peaux ou suit leurs dép laceme nts ici et là; l'au tre, rivé à son garage, voit passer les autos, qu'il nourrit d'esse nce et répar e, ins tru ment s du nomadisme saisonnier de notre monde.

Ce monde de l'errance n'est jamais mort ni en nous, ni aut our de nous.

Qu'il ait ou non un but et des repèr es préc is dans les pèle­ ri nages ou les dépla cement s des compagnons ou des repèr es impr écis chez les missionnair es, les frères prêch eurs, les métier s amb ulant s d'au tref ois il n'a cessé au cou rs des siècles de fasci ner ou d'hor rifier, d'inspir er la craint e ou l'admir ation.

L'histoir e fonda ­ ment ale des rappor ts très comple xes entretenus entre les séden­ tai res et les nom ades, cette histoire reste encore à faire.

On l'a entreprise pour des époques et des lieux limités mais jamais dans une perspe ctive d'ensemb le qui en dégag erait les axes, les courants, les jalo ns.

Car tout à tou r chassé, repoussé, excommu nié, ou, au co ntr aire, fêt é, recher ché, implor é, l'Er rant appor tait avec lui, selon les ment alités, les besoi ns des différent es com munautés, un monde de dam nation ou un monde de salut.

Les routes, les chemins, les sentier s par courant la Franc e ont ouv ert les portes de l'En fer ou celles du Parad is.

Ils furent sur notre te rre comme les infrastr uctu res de l'am our ou de la haine, les voies qui amenaient le frèr e ou l'ennemi.

Et auj our d'hui rien de cela n'est mort.

No tre so ciété hyperurb an isée semble consacr e r à jamais la vic toire des sédentair es.

Elle recèle pour tant plus que jamais ces ferments qui nous portent à bouger , à par tir, à nous jeter avec fureur vers les loisir s, organi sés ou non.

Peu impor tent les motivati ons.

On ne part plus sur les routes pour pr êch er ni faire son salut, pour conquér ir quelque Graal 1 au cœu r 1.

Graal : vase contenant le sang du Chris t, selon une légende médiévale, symb olisant la pureté mystique.

31. »

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