Thérèse Desqueyroux de Mauriac: L’un des meilleurs romans du demi-siècle

PLACE DE « THÉRÈSE DESQUEYROUX » DANS LA CARRIÈRE DE MAURIAC

Quand Mauriac publie Thérèse Desqueyroux en janvier 1927, il a quarante et un ans, et s’est déjà illustré comme romancier, et comme poète.

Il est né à Bordeaux en octobre 1885, dans une famille bourgeoise, d’un père incroyant - mort en 1887 -, et d’une mère très pieuse. De ses trois frères, l’un sera avoué, l’autre médecin, le troisième prêtre; lui se consacre à des études littéraires (il prépare et obtient sa licence, est admis à l’École des Chartes), mais surtout à la poésie. Sous le titre Les Mains jointes il publie en 1909 un recueil de ses premiers poèmes, salué avec enthousiasme par un article de Barrés. Poète, Mauriac ne cessera pas de l’être; Orages en 1925, Le Sang d’Atys en 1940, marquent la continuité chez lui de la vocation poétique. Mais très tôt il s'essaie au roman, avec L’Enfant chargé de chaînes (1913), et La Robe prétexte (1914); l’écriture manque encore de force et s’abandonne à des langueurs, mais les principaux thèmes s’esquissent. Après une interruption due à la guerre, Mauriac s’affirme comme romancier avec La Chair et le Sang (1920), Préséances (1921), et s’impose avec Le Baiser au Lépreux qui remporte un grand succès en 1922. Ce sont alors des années d’intense production où Mauriac écrit quelques-uns de ses meilleurs romans : Géni-trix (1923), Le Désert de l’Amour (1925) auquel l’Académie Française décerne en 1926 son prix du Roman. Thérèse Desqueyroux (1927) est son dixième roman. De 1928 à 1955, il en publiera encore treize; et, après un silence de quatorze ans, il revient au roman en 1969, avec Un adolescent d’autrefois. Il a également écrit deux essais sur l’art du romancier : Le Roman, en 1928, et Le Romancier et ses personnages, en 1933.