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THEURIET Claude Adhémar André

Publié le 14/10/2018

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THEURIET Claude Adhémar André (1833-1907). Poète et surtout romancier, André Theuriet a bien eu la vie calme et sage que ses livres laissent deviner. Il naît à Marly-le-Roi, qu’il quitte bientôt pour Bar-le-Duc, où il passe, entre les livres et la nature, une de ces enfances bourgeoises et provinciales à qui la littérature doit tant. Comme son père, Theuriet sera fonctionnaire, et c’est cette première carrière qu’il poursuit sans encombre :

« études de droit que suivent plusieurs postes dans l'admi­ nistration des Finances, en province d'abord, à Paris enfin, où il a pour collègue le dramaturge Edmond Gon­ dinet.

En même temps, il caresse la muse : à ses premiers vers publiés en 1857 succèdent le Chemin des bois (1867), salué par l'Académie française et lancé par Sainte-Beuve, puis le Bleu et le Noir (1873), le Livre de la payse (1883).

Theuriet est même publié dans les deuxième et troisième séries du Parnasse contemporain.

Après les événements de 1870, il va pourtant choisir le roman et la nouvelle avec, entre autres, Nouvelles inti­ mes (1870), Mademoiselle Guignon (1874), le Mariage de Gérard (1875), la Fortune d'Angèle (1876), Ray­ monde (1877), le Filleul d'un marquis (1878), Sous­ Bois, impressions d'un forestier (1878), le fils Maugars (1879) et la Maison des deux barbeaux (1879), Sauva­ geonne (1881), son premier grand succès, avant le Secret de Gertrude (1883), les Œillets de Kerlaz (1885), Amour d'automne (1888), la Chanoinesse (1893), etc.

Cette très abondante production, à laquelle il faut encore ajouter quelques pièces (dont Jean Marie, drame en vers, 1871, qui eut Sarah Bernhardt comme interprète), lui vaudra logiquement d'obtenir la Légion d'honneur et d'entrer à l'Académie en 1896, au fauteuil de Dumas fils.

Reste à savoir si cette réussite sociale est aussi une réussite littéraire.

On a beaucoup reproché à Theuriet ses personnages stéréotypés, ses jeunes filles trop charman­ tes, ses originaux qui ne le sont guère et tous ses bons sentiments.

On peut aussi juger l'intrigue plate, la psy­ chologie trop simple et trop prévisible.

Pourtant, ces faiblesses sont rachetées par certaines notations de nature, par certaines ambiances à rapprocher peut-être de l'art des impressionnistes, et dont la description est le véritable sujet du livre.

Art «provincial »? Oui, mais dans un style qui correspond parfaitement au sujet : il s'en dégage le parfum d'un ennui paisible et doux, qui, selon le mot de Sainte-Beuve à propos du Chemin des bois, « sent bon ».

BIBLIOGRAPHIE E.

Zola, les Romanciers naturalistes, Charpentier, 1881; E.

Besson, Theuriet, sa vie et ses œuvres, Paris, Besson, 1889; H.

d'Aimeras, Avant la gloire, leurs débuts, Paris, Société française d'imprimerie et de librairie, 1902; J.

Lanher et J.-P.

Harbulot ont réédité la Chanoinesse (Bar-le-Duc, Boilaert, 1984).

A.

PREISS THEVET André (1516?-1592).

Natif d'Angoulême, Thevet entre au couvent des Cordeliers de cette ville, où il acquiert une formation intellectuelle assez hétéroclite et le goût du « navigage » : «Dieu le Créateur aime les viateurs », et « nous sommes tous en ce monde via­ teurs », déclare-t-il dans sa Cosmographie de Levant (1554 et 1556).

Visiter les contrées étrangères constitue donc le premier devoir du chrétien et du «Philosophe», titre que Thevet, imitant en cela son maître Pline l'An­ cien, aime à se donner.

Son premier long voyage le consfuit, de 1549 à 1553, dans les pays du Levant : Turquie, Egypte et Terre sainte, alors réunies au sein de l'Empire ottoman.

Le pèlerinage au Saint-Sépulcre de Jérusalem devient le prétexte à la chasse aux « singularités » : médailles antiques, que le voyageur collectionne et qui vont constituer le matériau initial des Vrais Portraits et Vies des hommes illustres publiés en 1584, vieux parchemins, animaux empaillés, tel ce crocodile appelé par les contemporains la « beste de Thevet>>, et surtout une provision d'anecdotes fabu­ leuses, souvent empruntées à Pline ou à Solin, mais que le cordelier prétend confirmer par sa propre expérience.

Le bric-à-brac qui remplit les pages de la Cosmographie de Levant mêle à des détails croqués sur le vif (un cor­ tège de pleureuses sur une route de Chypre, les ablutions rituelles dans une mosquée du Caire) les légendes tradi­ tionnelles des Pygmées combattant contre les grues ou du fameux basilic qui tue de son seul regard.

Ce désordre n'est pas gratuit; il ne fait que traduire l'inépuisable variété de la Création divine et représente par là même l'hommage dû à l'Auteur de toutes choses.

L'inventeur de la «France Antarctique n En 1555, Thevet, à qui son précédent voyage a valu une certaine notoriété, accompagne au Brésille chevalier de Villegaignon, qui se propose d'établir sur les rivages de Guanabara - 1' actuelle baie de Rio - une colonie française destinée à y concurrencer l'expansion portu­ gaise et à servir de refuge aux huguenots fuyant les persécutions.

L'entreprise, commencée sous les auspices de Coligny, devait échouer à la suite des dissensions religieuses opposant catholiques et protestants de la colonie et face à la riposte militaire des Portugais.

Le cordelier, en dépit d'un séjour écourté en terre brési­ lienne, allait faire fonction de chroniqueur officiel de l'expédition.

De retour dès l'été 1556, après à peine dix semaines passées à Guanabara, malade et craignant pour ses jours, Thevet ne tardait pas à mettre à profit sa conva­ lescence en rédigeant, sans doute à partir de notes remi­ ses par Villegaignon et recueillies auprès des « truche­ ments » marins normands séjournant parmi les sauvages et parlant leur langue -, le texte des Singula­ ritez de la France Antarctique, qui furent publiées à la fin de l'année 1557.

Cette relation connut un succès immédiat: illustrations d'une qualité exceptionnelle (bois gravés attribués à Jean Cousin), où apparaît pour la première fois l'anatomie idéalisée du« bon sauvage», informations de première main (énoncées toutefois dans un style assez lourd) valurent à l'œuvre plusieurs réédi­ tions et traductions; quant à son auteur, il reçut les char­ ges de « cosmographe du roi» et de «garde du cabinet des Curiosités», qu'il devait exercer jusqu'à sa mort.

A partir de ce moment, Thevet semble mener une existence sédentaire.

Il amasse les documents les plus rares, tels que le Codex Mendoza, manuscrit aztèque aujourd'hui conservé à la Bodleian Library d'Oxford et qui porte l' ex-libris du cosmographe; il compile des récits de voyages d'origines très diverses pour dresser son Grand Insulaire, resté inédit sorte de catalogue cartographique de toutes les îles du monde -, et la Cosmographie universelle (1575), destinée à rivaliser avec l'ouvrage homonyme de l'Allemand Sebastien Münster, dont François de Belleforest donnait la même année une version augmentée.

Témoignent de la gloire que connaît alors Thevet les louanges versifiées que lui adressent, à chaque œuvre nouvelle, les plus éminents poètes de la Renaissance, Dorat, Ronsard, du Bellay, Baïf, Jodelle, mais aussi les attaques nourries dont il est l'objet de la part de concurrents géographes moins fortunés : Belleforest, J.

de Léry, La Popelinière ...

Le premier des ethnographes On a souvent reproché à Thevet une extrême naïveté, qui lui aurait attiré les brocards de ses contemporains, une étroitesse d'esprit et une obstination de pédant ridi­ cule.

Si l'on considère la seule partie de l'œuvre de Thevet à lui avoir survécu, et qui se rapporte aux pre­ miers habitants du Brésil, de telles accusations tombent d'elles-mêmes.

De tous les voyageurs du xvr• siècle, français ou portugais, il est l'un des rares à prêter une attention minutieuse à la société tupinamba.

Sans s'arrê­ ter aux épisodes les plus voyants de la vie indigène, comme la guerre ou le festin cannibale, il accorde de longs chapitres de sa Cosmographie à l'organisation sociale des Tupis, à leurs rites de passage, à leurs croyan-. »

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