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TROIS ÉCRIVAINS MONDAINS: LE CARDINAL DE RETZ, LA ROCHEFOUCAULD, MADAME DE SéVIGNÉ

Publié le 29/03/2012

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Pour mieux la connaître et mieux comprendre ses contradictions, il faut lire toutes lès lettres de Bretagne où elle séjourne longuement tous les ans pour raisons d'économie et parce qu'elle partage les intérêts de la noblesse bretonne. Elle parle de la Bretagne avec affection et fierté, ainsi que de "cette force secrète qui attire naturellement les Bretons en leur pays"· Elle se chauffe aux feux de lao Saint-Jean, prend en patience les longues soirées fraîches, dans l'attente "d'une feuille qui chantât", s'émerveille des «gros nuages poétiques«, des "mille coquecigrues" du clair de lune. Avec La Fontaine et quelques poètes baroques elle est seule à posséder de la nature un sens et un amour vrais.

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« LE CARDINAL DE RETZ 339.

devons les plus belles pages que Retz· ait écrites et c'~st à · lui que nous devons de bien connaître la Fronde.

Retz est en effet parmi les rares.

esprits de ce temps qui se rendent compte qu'une révolution n'est pas le résultat des .

intrigues de quelques courtisans, mais .est produite par le mouvement des couc~es populaires.

Retz sait,.

dès les premiers· jours de l'émeute, que le grand acteur de la Fronde · · est et sera le peuple de Paris.

Aussi c'est ce peuple que lui, de Retz, voudrait charmer et séduire, Par sa fonction de coadjuteur, .

il avait un contact étroit avec :les petits bourgeois et les artisans parisiens.

C'est pour eux qu'il dépensera sans compter de grandes sommes d'argent et qu'il c;lépensera surtout avec une folle prodigalité son énergie débordante.

Aussi, à un moment donné, devint-il l'idole de Paris et ·la bête noire de la cour.

:Lorsque le pape le promut, en 1652, .et malgré Mazarin, cardinal, Paul de Gondi pouvait croire, à juste titre, avoir presque gagné la partie.

Il n'en était rien ..

Sainte-Beuve a raison de dire qu'à le.

lire, il nous semble que de Retz « ne faisait pas tant la guerre à Mazarin que concurrence à Molière ''· Paul de Gondi ne se.

contentait pas ·seulement d'observer comment .les autres jouaient la comédie, il la jouait lui-même.

Il nous le raconte allee une sincérité mêlée de cynisme qui fait l'intérêt et le chàrme de ce docu­ ment humain unique que sont les Mémoires du cardinal de Retz.

Voici que la Fronde prend fin.

Mazarin triomphe et Retz se rend compte qu'Anne d'Autriche l'avait joué, lui, le subtil • commediante •.

La meilleure preuve sera qu'en 1652, Mazarin Je jettera à Vincennes.

Il y ·demeura un an.

En 1653, Paul de Gondi est transporté au château de Nantes.

C'est de là qu'il s'éva­ dera, tout comme Fabrice del Dongo de la tour de Parme, en se laissant glisser de quarante pieds de haut tout au long d'une corde.

Après quoi, fuite éperdue, blessures, ·l'Espa­ gne, J'Italie et puis un long exil, triste comme tous les exils, où son élan se brise, sa volonté s'amollit et où surtout ·le temps passe et ·le cardinal vieillit loin de sa chère France.

En 1661, · Mazariri meurt.

De ·RetZ peut rentrer maintenant.

Il est las, il a perdu ses illusions et aussi son orgueil; il désire sincèrement la paix.

Il la fait avec le jeune roi.

Il se désiste de l'archevêché de Paris· et' se retire à l'abbaye de Saint-Denis.

Le gouver­ nement qui a confiance dans ce ·Gondi assagi, renvoie à. »

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