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Un crime absurde (Camus)

Publié le 27/06/2014

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LA Un crime absurde (l'étranger de Camus) I - Un personnage dominé par ses sensations physiques A - Le rôle du soleil Le soleil, qui apparaît dès la première phrase, est sans nul doute le troisième acteur de cette scène de meurtre. On rencontre le mot « soleil » cinq fois dans ce court passage, et il est également présent à travers ses deux manifestations principales : la chaleur (« brûlure », « sueur », « brûlante ») et la lumière (« lumière », « étincelante », « éclatant »). C'est lui qui semble déclencher tous les événements. En effet, c'est « à cause de cette brûlure » (celle du soleil) que Meursault fait « un mouvement en avant », ce qui en retour provoquera le geste de l'Arabe qui sort un couteau. Agressé par le reflet du soleil sur la lame, Meursault lève alors le revolver et tire. En un sens, c'est contre le soleil, clairement hostile, que semble se défendre Meursault, plus que l'Arabe lui-même, dont cet extrait du chapitre 6 parle à peine (il apparaît une fois sous l'expression « l'Arabe », puis à la fin comme « corps inerte »). C'est un soleil maléfique: dans ce roman, nous retrouvons une chaleur écrasante, dans tout les moments dramatique. - sur l'ensemble du chap 6, le soleil est présent 26 fois et 7 fois dans ce chapitre. - le soleil est associer à la douleur (ch. lexical de la douleur), le soleil atteint meursault de la tête au pied -les symballes du soleil: allitétration en s, cette image de l'atteinte est très forte, tout les sens de Meursault sont atteinds, le soleil éblouit totalement, M. est privé de ses sens. - atteinte douloureuse (montré par le ch. l. des armes) le couteau qui devient la lame et la lame qui devient une gleive: amplification. - allitération en l qui permet d'allonger le moment, pour montrer à quel point cela touche meursault. - la puissance du soleil contamine des élements habituelles, comme ici l'eau, qui est un élement bénéfique pour Meursault. L'élement aquatique devient sueur, épais, la mer devient une sorte de monstre. B - La souffrance physique Si Meursault cher...
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« Même si ce mouvement n’a guère de signification en temps normal, il prend ici une importance démesurée, comme le souligne la répétition du mot « pas » : « je ne me débarrasserais pas du soleil en me déplaçant d’un pas.

Mais j’ai fait un pas, un seul pas en avant ». C’est alors que tout s’enchaîne : l’Arabe tire son couteau, où se réfléchit le soleil qui éblouit Meursault.

Simultanément (« au même moment »), la sueur coule sur le visage de Meursault et l’aveugle un peu plus. La troisième étape est marquée par une formule d’emphase, visant à mettre en valeur une action : « C’est ici que tout a vacillé » : ce sont à présent tous les éléments naturels qui semblent se lier contre lui, en ce qui ressemble à une apocalypse (« la mer a charrié un souffle épais et ardent », « le ciel s’ouvrait […] pour laisser pleuvoir du feu.

») Une autre formule d’emphase souligne la quatrième étape, le coup de revolver : « c’est là […] que tout a commencé ». Enfin, c’est le connecteur logique « alors » qui signale la dernière phase : les autres derniers coups de feu. B – Un personnage qui subit À aucun moment Meursault ne semble avoir le choix de ses actions : le seul geste qu’il fait (le pas en avant) et qu’il regrette aussitôt (« Je savais que c’était stupide ») ressemble à un geste instinctif (il cherche simplement à se débarrasser du soleil), mais provoque toute une série d’événements dont il semble être le spectateur impuissant. Même le coup de revolver est indépendant de sa volonté : ce n’est pas lui qui appuie sur la gâchette, mais la gâchette qui se déclenche seule : « la gâchette a cédé ».

Ce n'est pas lui qui tue délibérement, c'est sa main, il est entièrement déposédé de son corps. Il semble en quelque sorte manipulé par les objets (le revolver et le couteau de l’Arabe, qui agissent sur lui plutôt qu’il n’agit sur eux) et par son environnement (le soleil tout d’abord, mais également la mer et le ciel par la suite). C – Le thème de l’aveuglement La dimension tragique de la scène est également présente sous la forme d’un thème qui n’est pas sans rappeler Œdipe, à savoir l’aveuglement. Si Œdipe se crève lui-même les yeux pour se punir, ici c’est un élément extérieur, le soleil, qui aveugle le personnage. Il aveugle à la fois par sa lumière, vue comme une longue lame étincelante, et par sa chaleur, qui fait transpirer Meursault : la sueur lui coule sur les yeux et les couvre « d’un voile tiède et épais », d’un « rideau de larmes et de sel ». Symboliquement, ce n’est qu’après avoir tiré la première fois que Meursault voit de nouveau, en secouant « la sueur et le soleil ». C’est alors que le voile se lève et qu’il prend conscience de son geste et de ses implications : « J’ai compris que j’avais détruit l’équilibre du jour ». Transition : La dimension tragique de ce passage ne fait cependant pas de Meursault un héros de tragédie : terrassé par la chaleur, à peine acteur de ce geste qui va pourtant bouleverser sa vie, Meursault apparaît à plus d’un égard comme un anti-héros, même si son acte l’amène à ce qui semble être une prise de conscience III – Un anti-héros ? A – Un acte inexplicable Meursault ne peut acquérir un statut de héros tragique car rien n’explique son geste, même pas la légitime défense : l’Arabe était loin de lui et n’était armé que d’un couteau, Meursault aurait pu se contenter de l’intimider. C’est ce qui lui sera reproché au procès, de même que les quatre coups tirés ensuite, qui anéantissent l’argument de la légitime défense.. »

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