Devoir de Philosophie

VAILLAND Roger : sa vie et son oeuvre

Publié le 11/11/2018

Extrait du document

VAILLAND Roger (1907-1965). Roger Vailland est né à Acy-le-Multien (Oise). Il fait ses études à Reims, puis à Paris (licence en philosophie). Il participe au mouvement surréaliste et fonde avec René Daumal la revue le Grand Jeu (1928) [voir Grand jeu (le)]. Devenu journaliste, il fait des reportages, notamment au Proche-Orient. Pendant la guerre, il entre dans la Résistance aux côtés du parti communiste français, qu’il quittera en 1956 lors des événements de Hongrie. Ses romans paraîtront pour la plupart après la Libération : Drôle de jeu, qui obtiendra le prix Interallié en 1945, les Mauvais coups (1948), Bon pied, bon œil (1950), Beau masque (1954), 325 000 Francs (1955), la Loi, que couronnera le prix Goncourt en 1957, la Fête (1960), la Truite (1964). Mais Roger Vailland est aussi un homme de théâtre {Héloïse et Abélard, 1947; Monsieur Jean, 1959) et un essayiste (le Regard froid, 1963); quant au journaliste, ses écrits seront recueillis dans Chronique des années folles à la Libération et Chronique d'Hiroshima à Goldfinger (1984). La Loi a été portée à l’écran en 1958 par Jules Dassin (avec Gina Lollobrigida, Mélina Mercouri, Yves Montand et Marcello Mastroianni) et Joseph Losey a réalisé en 1982 la Truite (avec Isabelle Huppert). Roger Vailland est mort à Meillonas, dans l’Ain, où il s’était retiré pour écrire. Il avait cinquante-huit ans.
Roger Vailland occupe dans la littérature contemporaine une place ambiguë : politiquement engagé, voire militant, il semble soumettre sa pensée aux grandes lignes des revendications sociales dérivées du marxisme. Mais en même temps, il affirme un idéal individualiste et un égotisme proches de la tradition aristocratique. Au niveau du style, il semble hésiter entre la légèreté d’un Stendhal, qu’il admire, et la nécessité de créer une écriture nouvelle pour traduire les grands bouleversements du monde moderne.
L'engagement politique
Roger Vailland a pu apparaître comme un « apôtre de la solidarité ». Son engagement est double : en temps de guerre, contre les forces de l’oppression (cf. le personnage de Marat, sorte de double de l’auteur dans Drôle de jeu, écrit pendant et d'après la Résistance); en temps de paix, contre l’injustice sociale et l’exploitation des masses laborieuses. Il y a du Zola, voire du Victor Hugo, dans la description du travail des ouvriers et la réflexion sur leur condition misérable. 325 000 Francs, par exemple, n’est pas seulement un reportage sur la vie dans les usines de plastique au début de la seconde moitié du xxe siècle; c’est aussi un pamphlet contre le capitalisme, le paupérisme, l’aliénation qu’il engendre, etc. Les « temps modernes » sont représentés sous un aspect mythique, infernal. Le style répétitif ou les brusques ruptures narratives du passé simple au présent tentent de reproduire ce qu’il y a d’inhumain, de machinal dans les gestes imposés aux ouvriers au nom du rendement. Ceux-ci sont condamnés à se droguer pour maintenir les cadences et, évidemment, à enfreindre les règles de sécurité, ce qui leur est le plus souvent fatal. La sensibilité à l’injustice, au poids de la hiérarchie sociale, aux conflits qui résultent de la division en classes est omniprésente dans l’œuvre de Roger Vailland. On la retrouve aussi bien, transposée dans un autre contexte, dans un livre d’imagination comme la Loi.


« le camp, dit Rodrigue.

-C'est Je propre des sociétés en décomposition.

A la limite, il y a autant de morales que d'individus.

Le bénéfice, c'est la tolérance.

JI n'y a plus de scandale possible>> [Bon pied, bon œil]), Roger Vail­ land tente de se réfugier dans un monde idéal où la violence n'est que l'envers d'une force spontanée, nietz­ schéenne, d'une« vertu », dont seuls sont capables quel­ ques personnages hors du commun, telle la fragile Mariette, d'abord flagellée, humiliée, qui arrive à réduire à sa merci ses anciens tortionnaires (la Loi).

Par delà le1.

notions de bien et de mal, la sympathie de Vailland se porte paradoxalement vers ces libertins, auxquel,s il a consacré des essais (Laclos par lui-même, 1953; Eloge elu cardinal de Bernis, 1956), et dont il semble garder la nostalgie malgré son engagement politi­ que en faveur de l'égalité sociale.

325 000 Francs.

-1954 : une courso cycliste amateur dans la région ouvrière de Bionnas (Jura), importan t ce ntre f ra nç ai s de produc tio n d'ob jets en matière plastique.

Ber­ nard Busard est blessé mais gagne l'épreuve (chap.

1).

Marie-Jeanne une je u ne fille du vill ag e qui vit seule avec sa mère dan:; une semi-pauvreté, semble amoureuse de Bernard.

Mai; des problèmes d'argent font obstacle à leur m ar iage (n).

3er na rd , pour la co nq uérir , essaye alors de trouver les 3:!5 000 francs qui leur permettront de réaliser leur rêve : a :heter un snack-bar sur la natio nale 7 (m).

Il décide de tra ,•aill er trois fois par jour quatre heures sur une presse de l'u>ine locale pendant six mois.

Mais Chatelard.

le chef du syl'dicat.

entrave d'abord son projet (lv).

L'usin e.

les problèmes du capitalisme patriarcal.

de la rentabilité.

sont exposé:; (v).

Jul iette, qui avait remis le bouquet au v ain queur de la course cy clis te .

se rapproche de Bernard.

Mais il rési st•? (VI).

Une grève r!s q ue à nouveau de compro­ mettre le pwjet de Bernard.

Etant enfin parvenu à réunir l'argent.

il pe Jt épouser Marie -Jea nn e.

Mais le dernier jour.

succombant à la fatig ue .

Bernard commet une impru­ dence : l'énorme presse hydraulique lui arrache le bras (vu).

Qu elq ue temps plus tard.

on retrouve Marie-Jeanne triste et résignée, Bernard alcoolique : ils ont été obligé s.

au lieu de réaliser leur rêve.

de prendre la gérance d'un bistrot louche de Bionnas (VIII) .

BlBLIOGRAPHlE R.

Ball et el E..

Vailland.

Roger Vailland, Paris, Seg he rs , 1973: F.

Bou.

les Saisons de Roger Vailland, Grasset.

1969: J.­ J.

Broc h ie r, Roger Vailland, telltative de description, Losfeld, 1969; Yves Courrière, Roger Vailland ou rm libertin au regard froid, Plon, 1991 : M.

Picard, Libertinage et tragique dans l'œu- vre de Roger �·ai/land.

Hachette, 1972; J.

Recanati, Vailland, esquisse pour .'c r psychanalyse d'un.

libertin.

Suchet-Chastel.

1971: Elizabeth Vai lland , Drôle de vie, Lattès, 1984.

B.

VALETTE. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles