Valéry Paul Ecrivain français
Publié le 08/04/2019
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Revue française, \"Eupalinos ou l'Architecte\" (1921) et le recueil \"Charmes\" (1922). Dans chacune de ces oeuvres, le défi est à la fois formel et conceptuel : pour Valéry, c'est dans la contrainte, dans le travail qu'elle nécessite, que l'art se voit magnifié. Le succès de Valéry est considérable : élu à l'Académie française en 1925, il multiplie les interventions et les conférences, le penseur tendant à prendre le pas sur le poète (comme en témoigne la série d'essais intitulée \"Variété\" et numérotée de I à V (1924, 1929, 1936, 1938, 1944). Oeuvrant à partir de 1931 à la Société des Nations, il est désigné pour enseigner la \"poétique\" au Collège de France en 1937, achevant là son oeuvre intellectuelle et sa méthode critique.
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Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)Valéry Paul , 1871-1945, né à Sète (Hérault), écrivain français.
Étrange destin que celui de
cet enfant d'un fonctionnaire des douanes et de la fille d'un consul italien qui arriva à 20 ans
à Paris, intimement résolu à « guillotiner » la littérature et qui finit sa vie en poète officiel et
académicien français, honoré d'obsèques nationales.
Ce fut à Sète, chez les dominicains, qu'il
fit ses premières études, avant de passer son baccalauréat à Montpellier et de commencer
son droit.
Mais la littérature, qu'il connaissait alors surtout par Hugo, Baudelaire, Verlaine et
Huysmans, à la fois l'attirait et lui semblait un vieil attirail rhétorique.
La lecture de Mallarmé
s'avéra alors déterminante.
Pierre Louÿs l'introduisit auprès du maître de la rue de Rome et lui
fit faire aussi la connaissance de Gide, tandis qu'il publiait Narcisse parle dans son périodique
la Conque.
En 1892, une crise morale amena Valéry à chercher dans la seule activité
intellectuelle la clef de l'existence.
C'est ce qui le conduisit à écrire d'une part une Introduction
à la méthode de Léonard de Vinci (1895), d'autre part la Soirée avec Monsieur Teste (1896).
En même temps, il assistait régulièrement aux réunions du mardi chez Mallarmé, faisant de la
pensée du maître un exercice d'ascèse personnelle.
De cette ascèse sortirent les Cahiers
(publiés en fac-similé entre 1956 et 1961), moment d'écriture matinal et quotidien qui
rythma toute sa vie, comme une scansion spéculative de l'existence ordinaire : réflexions
poétiques ou d'ordre général, aphorismes, soucis du jour ou remarques historiques s'y
succèdent avec pour seule unité celle d'un moi qui se cherche et s'interroge.
Le poète célébré.
Peu soucieux de publier ses œuvres, rétif même à l'idée de faire de la littérature, Valéry ne
fit éditer que des essais historiques ( la Conquête allemande , 1897) ou intellectuels ( Études ,
1909).
Avec la guerre, il semble avoir enfin trouvé un motif suffisamment puissant pour se
faire publier : reprenant ses anciens poèmes, en écrivant de nouveaux, il se décida à livrer
au public la Jeune Parque en 1917, où la pureté formelle et la recherche thématique
s'alliaient pour composer une poésie exigeante et souverainement musicale.
Suivirent
bientôt les Fragments du Narcisse (1919) publiés dans la Revue de Paris , le Cimetière
marin (1920) publié dans la Nouvelle Revue française , Eupalinos ou l'Architecte (1921) et
le recueil Charmes (1922).
Dans chacune de ces œuvres, le défi est à la fois formel et
conceptuel : pour Valéry, c'est dans la contrainte, dans le travail qu'elle nécessite, que l'art
se voit magnifié.
Le succès de Valéry fut considérable : élu à l'Académie française en 1925,
il multiplia les interventions et les conférences, le penseur tendant à prendre le pas sur le
poète (comme en témoignait la série d'essais intitulée Variété et numérotée de I à V
(1924, 1929, 1936, 1938, 1944).
Œuvrant à partir de 1931 à la Société des Nations, il fut
désigné pour enseigner la « poétique » au Collège de France (1937), achevant là son
œuvre intellectuelle et sa méthode critique.
Il revenait en même temps sur une autre des
personnalités qui l'avait marqué : Degas ( Degas, danse, dessin , 1936), et publiait des
fragments de ses Cahiers sous le titre de Tel quel I , 1941 ; Tel quel II , 1943.
En outre, sa
passion pour la musique le poussa à écrire des livrets pour de grands compositeurs :
Amphion (1931), Sémiramis (1934) pour Arthur Honegger, Cantate du Narcisse (1944)
pour Germaine Tailleferre.
Ce fut enfin un retour sur le mythe de Faust et sa folle tentation
de savoir total ( Mon Faust , qui ne fut publié qu'après sa mort en 1946).
Avec Valéry,
c'était la pensée faite poésie qui s'éteignait, une pensée exigeante et concentrée, sans
illusion sur le monde et ses acteurs, et une poésie attentive aux rythmes, à la pesée des
mots, au travail de la lecture.
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Les corrélats
essai - 2.LITTÉRATURE
esthétique
France - Arts - Littérature - Le XXe siècle
Mallarmé Stéphane
poésie - Poésie, vie et expérience
poétique
symbolisme - Le symbolisme en littérature
symbolisme - Le symbolisme en littérature - La multiplicité du symbolisme
Les médias
Valéry Paul - citations
Les livres
Valéry Paul - détail d'un portrait, page 5404, volume 10
Valéry Paul - Moi, aquarelle de 1894, page 5404, volume 10.
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- Valéry Paul, 1871-1945, né à Sète (Hérault), écrivain français.
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