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VAUVENARGUES ET CHAMFORT

Publié le 27/05/2011

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vauvenargues

« Quiconque n'a pas de caractère n'est pas un homme : c'est une chose. « Du goût pour la retraite.

Le caractère est pour lui l'idéal à atteindre, et il le résume sans doute lorsqu'il écrit :

« Ne tenir dans la main de personne, être l'homme de son coeur, de ses principes, de ses sentiments : c'est ce que rai vu de plus rare. « Maximes générales.

cesse de le redire, est une vie indépendante : il a comme Montaigne, la passion d'être à soi, et d'être ce qu'il est, chose ne lui paraissant possible que loin de la société, qui se croit des droits sur lui. C'est pourquoi la retraite prend chez lui le caractère d'une révolte :

« Presque tous les hommes sont esclaves (...) faute de savoir prononcer la syllabe non. Savoir prononcer ce mot et savoir vivre seul sont les deux seuls moyens de conserver sa liberté et son caractère. « Du goût pour la retraite.

vauvenargues

« s'est-il senti soutenu par les exhortations amicales de Mirabeau (l'Ami des Hommes) et même de Voltaire, pourembrasser enfin la carrière d'homme de lettres à Paris, plus compatible que la vie militaire avec les déficiencesgrandissantes de sa santé, mais qu'il ne cessera jamais tout à fait de considérer comme un pis-aller, voire unedéchéance : ce faisant, il consommait, ou peu s'en faut, la rupture avec sa famille et se condamnait tout à fait à lamédiocrité financière.En 1745, il rassemble pourtant les écrits destinés à constituer son premier livre qui paraîtra au début de 1746, sansnom d'auteur.

Cet ouvrage connut un succès d'estime, en dépit de l'éloge enthousiaste et sincère de Voltaire, quis'était donné la peine de « crayonner un des meilleurs livres que nous ayons en notre langue, après l'avoir relu avecun extrême recueillement ».

Il continue à travailler au prix de douloureux efforts, pour « rendre son livre moinsméprisable 2», mais sa mauvaise santé triomphe bientôt de sa volonté : Il meurt désespéré en mai 1747 à l'âge detrente-deux ans à peine.

Quantité d'éléments demeurent irrémédiablement mal élucidés dans cette vie pourtant si courte ; une grande partiede sa correspondance nous manque et celle qui reste est bien discrète ; l'homme n'est guère porté aux confidences,et comme il a par ailleurs vécu solitaire et ignoré, nous n'avons sur lui que très peu de témoignages contemporains.Son livre intitulé : Introduction à la connaissance de l'esprit humain, suivi de Réflexions et maximes, groupe deséléments disparates en fait, la publication de cette oeuvre en 1746 était prématurée ; l'ambition de Vauvenarguesétait sans doute d'écrire un vaste ouvrage où « l'on prouvât la réalité de la vertu et celle du vice, où l'on expliquâtla religion et la morale, où l'on remontât aux principes de l'une et de l'autre, où l'on cherchât dans la connaissancede l'esprit humain la source dès coutumes différentes, des moeurs qui nous semblent les plus barbares, et desopinions qui nous surprennent le plus »...

un ouvrage qui devait être bien construit et où tout se tînt parfaitement.Seule la conviction de sa mort prochaine le fit consentir à ne publier que des fragments.Ses Œuvres complètes parues plus d'un siècle après sa mort contiennent outre les éléments publiés en 1746 plus decinq cents Maximes nouvelles, destinées à la seconde édition préparée par l'auteur, ou retranchées, plus decinquante Réflexions sur divers sujets, dix-huit Dialogues (sur le modèle des Dialogues des morts de Fontenelle) desConseils à un jeune homme (adressés à un très jeune compagnon d'armes : Hippolyte de Seytres, tué en Bohèmedans l'hiver 1745) , un Essai sur quelques caractères (dans le style de La Bruyère) , deux Discours sur la gloire, ainsique quelques autres sur le Caractère des différents siècles, ou les Mœurs du siècle, ou l'Inégalité des richesses, oules Plaisirs, un traité très clairement composé sur le Libre arbitre, quelques oeuvres très brèves comme l'Imitation de Pascal, la Méditation sur la foi, ou les Réflexions critiques sur quelques poètes ou de simples ébauchesenfin, groupées sous le titre Fragments : sur l'éloquence, le luxe, La Rochefoucauld, etc.

A cela s'ajoutent quelquesprécieux extraits de lettres échangées avec Mirabeau, Voltaire, ou son plus vieil ami, l'Aixois Saint-Vincens.L'abondance des titres et la variété des genres abordés, voire des conclusions adoptées, ne doivent pourtant pas, àla suite de certains critiques, nous faire insister sur le caractère disparate ou incohérent de l'oeuvre deVauvenargues n'avait-il pas prévu l'objection quand il écrivait — et c'est la dernière des Maximes retranchées — que« pour décider qu'un auteur se contredit, il faut qu'il soit impossible de le concilier» ? De la lecture intégrale desoeuvres de Vauvenargues se dégage, en fait, une remarquable impression d'unité qui tient sans aucun doute, à lapersévérance de l'homme dans son projet et sa méthode, ainsi qu'à la cohésion vivante et vivifiante de ce que nousappellerons sa leçon. Chamfort Tout ce que nous savons de plus star concernant la vie de Chamfort est d0 à son ami.

P.L.

Ginguené quiaccompagna d'une importante notice biographique — en 1795 — l'édition posthume du meilleur de l'oeuvre deChamfort : les Pensées, maximes et anecdotes.Sébastien-Roch Nicolas, qui prit le nom de Chamfort, naît à Clermont, en Auvergne, en 1740.

C'est un enfant natureldont les origines sont peut-être brillantes.Modestement élevé à la campagne, il fait ensuite, au collège des Gressins à Paris, comme boursier, de très brillantesétudes, qui semblent le destiner à ta prêtrise, mais ses aspirations ne l'y portent pas.« Je ne serai jamais prêtre, j'aime trop le repos, la philosophie, les femmes, l'honneur, la vraie gloire, et trop peu lesquerelles, l'hypocrisie, les honneurs et l'argent.

»Sans même achever sa philosophie il cherche à s'introduire dans les salons ; sa beauté et son esprit lui attirèrentbientôt de nombreux succès auprès des femmes : il fait tout pour mériter les surnoms d'Hercule et d'Adonis.

Il mènecependant de front et au détriment de sa belle santé, une double carrière tumultueuse d'homme du monde etd'homme de lettres.Après une participation — alimentaire — à un ouvrage technique collectif : Le grand vocabulaire français, il touchealternativement au genre dramatique (La jeune Indienne en 1764 et Le Marchand de Venise en 1770 lui valurentd'honorables succès, Mustapha et Geangir en 1778 fut un triomphe) et aux éloges (de Molière en 1766 et de LaFontaine en 1774) qui lui valurent des couronnes académiques.Sa réputation d'écrivain et son charme personnel le mènent, à l'Académie française en 1781 et à la vie relativementfacile d'un pensionné du roi, choyé des grands qui lui offrent une luxueuse hospitalité.Cependant Chamfort n'est pas heureux.

A l'âge de quarante ans, il croit comme Montaigne, que le temps est venude la retraite s'il ne veut pas « mourir sans avoir vécu ».Jusqu'en 1789, il s'efforce donc de vivre d'une façon plus conforme à ses aspirations profondes, mais à laRévolution, un autre homme se réveille en lui : il s'engage de tout son être.

Les premiers bouleversements. »

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