VÉRANE Léon : sa vie et son oeuvre

VÉRANE Léon (1886-1954). Poète de l’école fantaisiste, Léon Vérane est né à Toulon, qu’il évoqua dans ses vers. Très jeune, il goûte Verlaine, Rimbaud et les symbolistes qui leur ont succédé : il est séduit tout particulièrement par la poésie de Stuart Merrill, dont il sera un temps le secrétaire. Sa véritable voie, c’est cependant avec d’autres jeunes poètes qu’il la cherche, parmi ces « fantaisistes » où l’on trouve Jean-Marc Bernard, Francis Carco, Jean Pellerin et surtout Tristan Derème, qui est comme l’âme du groupe. Ces trois derniers publieront d’ailleurs dans la revue trimestrielle les Facettes, que Vérane crée à Toulon en 1910 [voir Fantaisistes]. Les lettres ne nourrissant pas leur homme, Vérane entre dans l’administration de sa ville, à l’état civil d’abord, puis dans un autre service où l’originalité affichée de ce sosie d’Abd-el-Krim sera mieux admise.

En 1930, le Livre des Passe-temps rassemble les poèmes déjà parus, dans la Flûte des satyres et des bergers (1911), dans Bars (1923), ou dans le Promenoir des amis (1924), entre autres. On citera aussi le Luthier des équipages (1953) et Complaintes pour les mauvais garçons (1961), un recueil de textes choisis par Philippe Chabaneix. Poète amateur de poésie, Vérane a écrit aussi sur Germain Nouveau (Humilis, 1929) et édité les œuvres de Saint-Amant. Sa retraite, il la vivra à Solliès-Pont, dans le Var, où il finira « poète-gargotier », selon le mot d’un de ses amis.