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Vie et oeuvre de GIDE

Publié le 17/01/2022

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André Gide reçut une éducation sévère, puis s'émancipa. Mais l'inquiétude n'a jamais cessé de l'habiter; et les récits de sa maturité attestent les hésitations de sa pensée. L'apaisement vient dans les dernières années, avec une plus parfaite connaissance de soi-même, dont témoignent les oeuvres autobiographiques.

« GIDE (1869-1951) Auditeur de Ma llarmé , applaudi par les dadaï stes pour ses « soties » et par Sartre pour avoir « vécu ses idées », André Gide semble résumer plus d'un demi-siècle d'histoire litté­ raire parce qu 'il a tenu à emprunter les direc­ tions possibles et à faire apparaître ses multiples virtualités.

Cette diversité elle-même l'a, dit-il, « contraint à l'œuvre d'art » qui seule lui pro­ mettait , au delà du dialogue et peut-être au terme du combat, la chance d'un « accord ».

La libération Comme Victor Hugo, Gide s'est plu à opposer la double lignée qu' il découvrait dans son ascen­ dance.

« Né à Pari s d'un père uzétien et d'une mère normande », il était en tout cas cerné des deux côtés par le protestantisme.

Un enracine­ ment? non point : la chance d'un départ.

La révolte contre la tutelle maternelle, que la mort prématurée du professeur Gide, en 1880, a rendue plus contraignante, éclate en 1895, à l'occasion d'un séjour en Algérie où le jeune homme retrouve la santé (il était menacé de tuberculose) et croit découvrir le sens de la vie : la liberté et la ferveur.

C'est ce nouvel Évangile qu'il s'empresse d'apporter avec Les nourritures terrestre s (1897) : il faut rejeter l'idée de péché pour goûter à tous les fruits de la terre.

Maître de Nathanaël, Je nouvel évangéliste est lui­ même le disciple de Ménalque (1) : car il s'agit moins de créer un moi que de faire resurgir du passé celui qu 'on a voulu à tout prix étouffer.

Parallèlement au lyrisme des Nourritures, Gide est donc amené à faire la satire de ses ennemis de la veille, de ces esprits secs dont 1 'a débarrassé la sécheresse du désert.

Palud es (1895) présente « 1 'histoire de qui ne comprit pas la vie», de qui s'englue dan s le marécage des mondanités, des discussions stériles et des milieux prétendus 1.

« Ménalque, c'est le nouvel êtr e, c 'est-à-dire celui que Gide, malade, a brusquement senti com me le seul impor­ tant, le seul vrai» (C.

Martin, op .

cil.

p.

99).

littéraires.

Mais le premier livre de Gide n'était-il pas issu de cette atmosphère paludéenne? Les Cahiers d'André Walter (1891) découvraient un ennemi en lui-même : le narcissisme et la pose.

André Walter renonçait à Emmanuèle pour la mieux aimer dans sa solitude .

Michel, dans L'immoraliste (1902), entraîne sa jeune femme Marceline en Afrique, mais 1 'y délaisse et la laisse mourir.

En épousant sa cousine, Madeleine Rondeaux, en octobre 1895, Gide n'avait, en effet, peut-être rompu avec les dernières volontés de sa mère que pour s'embarrasser d'un nouveau lien qu' il faudrait bientôt rompre.

Nul besoin d'un maître, Oscar Wilde ou Ménalque, pour cela.

JI a suffi de la révélation africaine, des corps éclatants d'Ali ou de Mohamed, pour qu'il retrouve sa véritable nature.

Le temps des études S'inscrivant en marge de la morale tradi­ tionnelle, la vie de Gide n'échappe pas pourtant à la morale.

« Je n'acceptais point », écrit-il en 1919 dans la deuxième partie de son autobio ­ graphie Si le grain ne meurt, « de vivre sans règles, et les revendications de ma chair ne savaient se passer de l'assentiment de mon esprit.

» C'est encore à la littérature qu'incombe cette tâche de « moraliser la nature ».

Les écrits de l'inquiète maturité de Gide en font foi.

« Récits » et « soties» (1) constituent l'envers et 1 'endroit d'un même projet, des études critiques pour une définition de soi-même.

Les récits.

Sous une forme grave, épurée, linéaire, les récits donnent à 1 'être des attitudes éthiques successives par rapport auxquelles l 'auteur prend ses distances même quand il est passé par elles.

Tel était déjà Je cas de L'immo­ raliste , apologie larvée de l'individualisme.

Alissa, l'héroïne de La porte étroite (1909), 1.

Le mot n'a pas le sens qu'il avai t au Moyen Age.

L a sotie était alors un genre dramatique .. »

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