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ViENNET (Jean Pons, Guillaume)

Publié le 22/05/2019

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ViENNET (Jean Pons, Guillaume), homme politique et littérateur français (Béziers 1777 - Le Val-Saint-Germain 1868). S'il se signala par son opposition au Consulat à vie et à l'Empire, puis aux lois contre la liberté de la presse sous la Restauration, il fut cependant l'un des plus typiques représentants des « vieilles perruques » de la bataille à'Hemani. Attardé dans le siècle de Voltaire, il tenta de faire revivre la tragédie mais ses pièces trouvèrent peu d'audience et la moins oubliée, Clovis (1820), ne l'est guère que parce que son manuscrit, placé dans la poche de son auteur, lui sauva la vie à la bataille de Leipzig en arrêtant une balle. Viennet est également responsable de poèmes épiques aux noms évocateurs (Austerlide, 1808 ; Philippide, 1828 ; Franciade, 1863) destinés à prouver qu'il était possible de solliciter l'inspiration de Clio sans sombrer dans la « déchéance » romantique. On lui doit aussi des Fables (1842) et des romans {la Tour de Montlhéry, 1833 ; le Château Saint-Ange, 1834).

« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)VIENNET Jean Pons Guillaume (1777-1868).

Ce lit­ térateur éclectique, fils d'un conventionnel, maniera la plume aussi belliqueusement que Je sabre par lequel il s'illustre dans les guerres de la Révolution et de l'Em­ pire.

Celui qui sera un ennemi juré des romantiques, artilleur de marine, tire ses premiers boulets contre les Anglais.

Prisonnier (1797), il fourbit jusqu'en 1810 deux tragédies, Alexandre et Clovis -le manuscrit de ce dernier, faute de lui valoir la gloire, arrête une balle sur sa poitrine à la bataille de Leipzig.

Au terme d'une seconde captivité, Viennet entre à l'état-major du duc de Berry (1815).

C'est dans les lettres et dans la politique que désor­ mais il frappe d'estoc et de taille, offrant aux feux de la censure une Épître aux chiffonniers sur les crimes de la presse (1827), si impertinente qu'elle lui attire une prompte disgrâce.

La même année, il est élu par Béziers, sa ville natale, député de l'opposition 1 ibérale; Louis­ Philippe fera de lui un lieutenant-colonel, un académi­ cien (1833) et un pair de France.

Toujours tempêtant contre les « hugolâtres >>, il rompt avec la franc­ maçonnerie à laquelle il était affilié.

Et ses ennemis se gausseront, quand il mourra pieux et repen ta n t.

Juste retour des choses : égratigné dans Racine et Shakespeare, Vienne!, pour qui Stendhal n'est qu'un «aventurier>> , avait béni «l'attaque d'apoplexie qui nous en a délivrés le 24 mars 1842 >>.

C'est un fait : les furieuses charges qu'il mène contre les romantiques s'embarrassent peu de nuances.

Si la Tour de Montlhéry (1828), roman historique, lui vaut d'être comparé à Wal­ ter Scott, Viennet -qui a traité cet insulteur de Napo­ léon de «boutiquier boiteux» -ne s'en estime pas flatté.

Persuadé d'avoir montré la voie du bon sens dans ses comédies (les Serments, 1839), drames (Michel Bré­ mond, 1846; Richelieu, 1859) ou romans (le Château Saint-Ange, 1834), il est sfir de pouvoir s'appuyer, dans sa marche à la gloire, sur deux solides « béquilles >> (sic) : son Journal (publié en 1955) et ses Fables.

Il n'en anathématise qu'avec plus de virulence «ces jeunes fous, dont les doctrines saugrenues nous préparent une littérature absurde>>.

Vigny? «Quand la vogue en sera passée, il [n'en] restera qu'un sot et un fat dont la postérité se moquera ».

Victor Hugo? Son théâtre est «un des scandales de notre siècle littéraire >>, œuvre d'un «esprit malade>>; «[sa] politique est aussi abominable que sa littérature», puisque « le titre même [Le roi s'amuse] est une insulte à la royauté>>.

Sainte-Beuve fera de la «stupidité >> de Viennet un objet d'étude, tant il méprise celui qui lui voue une haine implacable : pour interdire l'accès de la Coupole à l'auteur de Volupté, « esprit méchant», Viennet vote pour Vigny, « romanti­ que inoffensif>>.

Quand Sainte-Beuve, athée, refuse la définition du mot « âme >> proposée par Villemain, Vien­ net lui saute à la gorge en pleine Académie.

Victor Hugo sourit de certains passages de Clovis, pleins de « vérités triviales trivialement exprimées », et conseille aux acteurs « de ne pas prononcer ce vers : Applaudir de nos Francs l'agonie et la mort de façon que le spectateur entende "La colique et la mort" >>, car « M.

Viennet n'a pas besoin qu'on rende ses vers ridicules >>.

BIBLIOGRAPHIE Édi tio ns.

- Œuvres de J.P.G.

Viennet (é d iti on incomplète; un seul tome paru contenant les épîtres diverses), Paris, A.

Dupont, 1827.

Clovis, dans , par M.

Lepeintre, Tragédies, tome XI, Paris, 1823.

Le Château Saint·Ange, Paris, Ledoux, 1834.

Fables, Paris, L.

Hachette, 1865.

Histoire de la puissance pontificale, Paris, E.

Dentu, 1866.

Richelieu, Paris, la Revue française.

1859.

Les Sennents, Paris, J.

Didot J'aîné, s.d.

A consulter.

- Pierre Jourda : « Un ennemi du romantisme, Viennet >>, suivi de « les Romantiques jugés par un classique >>, choix d'extraits des Mémoires de Viennet, dans la Revue des Deux Mondes, 1er juillet 1929.. »

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