VOITURE Vincent : sa vie et son oeuvre
Publié le 12/11/2018
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VOITURE Vincent (1597-1648). Parmi les écrivains du xviie siècle, Vincent Voiture constitue un curieux paradoxe. D’un côté, ce mondain refusait de se poser en « auteur »; de l’autre, il ne fut admiré, tant dans les salons et le grand public, que par des critiques et théoriciens aussi exigeants que Malherbe, Pellisson, Bouhours et Boileau. De fait, toute une partie de l’esthétique poétique et épistolaire de l’époque ne peut se comprendre si l’on ignore l’apport de Voiture.
La réussite mondaine
Sa trajectoire sociale conduisit rapidement ce fils d’un riche marchand de vins (Amiénois installé à Paris et fournisseur de la Cour) dans le monde nobiliaire. Durant ses études au collège de Boncour, il eut pour condisciple et ami le comte d’Avaux, qui l’introduira dans la bonne société et dans les allées du pouvoir. Dès 1626, il obtint un brevet de conseiller du roi, puis, en 1628, la charge d’introducteur des ambassadeurs auprès de Monsieur (Gaston d’Orléans), dont il devint « gentilhomme ordinaire » (1642) en même temps qu’il accédait aux fonctions hautement honorifiques de Maître d’hôtel du roi. Sa réussite auprès des grands s’explique par un art consommé de l’intrigue : il sert bien son maître, mais sait prendre ses distances aux moments opportuns, lors des conflits entre Monsieur et Richelieu, duquel il se fait bien voir. Il agira de même auprès de Mazarin. Cumulant charges et pensions, il s’enrichit, jusqu’à disposer du revenu considérable de 18 000 livres par an.
Il mène la même vie que les jeunes nobles galants, s’adonnant au jeu, à la mondanité, aux intrigues amoureuses (une liaison célèbre avec Mme de Sainctot; au moins une paternité clandestine, qu’il dut reconnaître), et, malgré sa petite taille, se montre un redoutable bret-teur, fort chatouilleux sur le point de l’honneur (il eut quatre duels).
Le service des grands l’entraîne à travers la France et l’Europe. Dans la suite de Gaston d’Orléans révolté contre le roi son frère, il séjourne en Lorraine (1629), à Bruxelles (1631), puis son maître l’envoie comme émissaire en Espagne (1632; au retour, il passe par Ceuta, Lisbonne et l’Angleterre). Plus tard, il parcourt l’Italie en qualité d’émissaire du roi (1638).

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(Gaston
d'Orléans), dont il devint «gentilhomme ordi
naire» (1642) en même temps qu'il accédait aux fonc
tions hautement honorifiques de Maître d'hôtel du roi.
Sa réussite auprès des grands s'explique par un art
consommé de l'intrigue : il sert bien son maître, mais
sait prendre ses distances aux moments opportuns, lors
des conflits entre Monsieur et Richelieu, duquel il se fait
bien voir.
Il agira de même auprès de Mazarin.
Cumulant
charges et pensions, il s'enrichit, jusqu'à disposer du
revenu considérable de 18 000 livres par an.
Il mène la même vie que les jeunes nobles galants,
s'adonnant au jeu, à la mondanité, aux intrigues amou
reuses (une liaison célèbre avec Mm• de Sainctot; au
moins une paternité clandestine, qu'il dut reconnaître),
et, malgré sa petite taiiJe, se montre un redoutable bret
teur, fort chatouilleux sur le point de l'honneur (il eut
quatre duels).
Le service des grands l'entraîne à travers la France et
l'Europe.
Dans la suite de Gaston d'Orléans révolté
contre le roi son frère, il séjourne en Lorraine ( 1629), à
Bruxelles (1631 ), puis son maître l'envoie comme émis
saire en Espagne (1632; au retour, il passe par Ceuta,
Lisbonne et l'Angleterre).
Plus tard, il parcourt l'Italie
en qualité d'émissaire du roi (1638).
Mais son domaine d'élection reste Paris, et plus parti
culièrement le salon de l'Hôtel de RambouiiJet, dont il
fut, durant plus de vingt ans (1626-1647), l'amuseur et
La vedette (voir RAMBOUILLET (Hôtel de)).
Il y est en
contact avec Boisrobert, Guez de Balzac, Chapelain,
Godeau; par ailleurs, il connaît Tristan l'Hermite,
comme lui au service de Gaston d'Orléans.
Le monde
littéraire lui est donc familier, d'autant que l'Académie
-où il ne fut guère assidu -se l'agrégea dès sa fonda
tion et que, lors de son voyage en Italie, il fut élu à
l'Académie des humoristes de Rome.
Un poète de brio
Pourtant, il refusait d'être traité en écrivain et ne se
préoccupait pas d'éditer ses œuvres.
Pour lui, l'écriture
était un moyen et un prolongement de la vie mondaine.
Il se cantonna d'ailleurs dans la poésie de circonstance
et la lettre galante.
Sa poésie relève de l'art du divertissement.
Elle se
caractérise par la recherche, le brio, l'humour et s'inscrit
dans la lignée de la fantaisie marotique.
Même pour faire
sa cour à Mazarin il ne se départ pas de cette verve : en
164 7, dans un sonnet sur la « comédie des machines »
(id est un opéra) qu'avait commandée le ministre, il joue
sur les métamorphoses des décors et conclut :
Quels honneurs te sont dus, grand et divin prélat,
Oui fait que désormais tant de faces changeantes
Sont dessus le théâtre et non pas dans
l'État.
Outre les formes alors usuelles (sonnet, élégie ...
), il
affectionne les formes archaïques (ballades, rondeaux
qu'il remet à la mode, de 1636 à 1639 notamment) :
leurs jeux d'échos et de refrains conviennent bien à son
écriture, fondée sur le jeu d'esprit.
Il recourt aussi à des
formes plus brèves encore (le , p.
ex.) ou
à des chansons sur des airs à la mode : le texte repose
alors entièrement sur des jeux de mots.
Bon connaisseur de l'Espagne et de G6ngora aussi
bien que de l'Italie et de Marino, il leur emprunte thèmes
et procédés.
Ainsi il se complaît dans les effets de miroir
(par ex.
:.
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