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Grand oral du bac : Le sommeil

Publié le 12/11/2018

Extrait du document

DANS LES BRAS DE MORPHEE

Nous passons environ un tiers de notre temps à dormir, dont 18 % de ce temps à rêver. Le sommeil a longtemps été considéré comme une « petite mort » pendant laquelle l'activité est à son minimum ; on sait aujourd'hui que l'activité neuronale est loin d'être au repos, et que les fonctions du sommeil sont vitales. Ce domaine suscite encore beaucoup de questions, néanmoins, le développement de techniques de pointe nous permet jour après jour de découvrir les secrets du sommeil et de trouver les moyens de l'améliorer.

cérébrale enregistrant l'activité neuronale grâce à deux principales techniques : l'IRMf (Imagerie par

à l'éveil et inversement. C'est le cas de la température. Ses variations gouvernent de manière importante notre rythme éveil-sommeil. La baisse de température est un signal favorisant l'endormissement. Inversement, l'augmentation de la température prépare le corps à l'état de veille. La température augmente au cours de la journée jusqu'à atteindre son maximum en fin

signaux de synchronisation. Les décalages horaires sont

rendus difficiles par un manque de cohérence entre l'horloge interne et les synchronisateurs externes. Il faut forcer notre horloge interne à se caler sur ce nouveau rythme.

l'éveil) accompagnée de mouvements oculaires très rapides, alors que tous les muscles sont au repos (d'où le terme paradoxal). Au fur et à mesure de la nuit le SL se fait de plus en plus court et le SP de plus en plus long. Un réveil spontané s'effectue à la fin d'un cycle. Un réveil en milieu de cycle peut alors nous donner l’impression de ne pas avoir assez dormi même après une longue nuit de sommeil.

COMMENT ÉTUDIE-T-ON LE SOMMEIL ?

Les méthodes invasives et traumatiques utilisées chez les animaux (lésions spécifiques, utilisation d'animaux génétiquement modifiés, etc.) ne sont absolument pas applicables chez l'homme. L'étude du sommeil in vivo se fait principalement par l'intermédiaire de divers enregistrements non invasifs. Ce sont ces méthodes qui sont utilisées dans les laboratoires d'étude du sommeil.

Résonance Magnétique fonctionnelle) qui mesure l'activité cérébrale en fonction du débit sanguin, d'autant plus fort que l'activité est importante. La Tomographie par Emission de Positrons (TEP) permet de suivre la cinétique de molécules actives faiblement marquées radioactivement. L'image observée est celle du lieu d'activité de ces molécules. En fonction des marqueurs que l’on choisit on peut cartographier les différents processus biologiques dans lesquels ces derniers sont impliqués. Les informations ainsi récoltées ont permis, par exemple, de confirmer certaines informations comme la présence d'une activité cérébrale aussi importante pendant le sommeil paradoxal que l'état de veille, mais ne concerne pas les mêmes zones. Pendant le sommeil paradoxal, ce sont le tronc cérébral et le système limbique (en particulier l’hippoccampe et l'amygdale, impliqués dans le traitement des émotions et dans l'apprentissage) qui sont activés.

d'après-midi, puis redescend au fur et à mesure de la nuit jusque vers 5 heures du matin. Le « coup de fatigue » de 14 h -15 h a longtemps

été attribué à la digestion. Bien qu'un repas lourd favorise l'assoupissement, ce désir soudain de sommeil s'explique par la baisse physiologique de courte durée de notre température corporelle à cette heure-ci, indépendante d'une prise de repas. 

« artificiellement au corps les signaux naturels permettant de synchroniser l'horloge interne au rythme nycthéméral.

Dernièrement, un rôle majeur a été attribué à l'histamine dans le maintien de l'éveil.

Ceci expliquerait le fort pouvoir somnolent des anti-allergiques anti-histaminergiques.

Le réseau principal du SL est celui des neurones GABAergiques.

Il est responsable du blocage des messages sensoriels, permettant ainsi une déconnexion du monde extérieur lorsque le sujet s'endort.

Il dépend de la levée d'inhibition provoquée par les neurones responsables de l'éveil (neurones à acétylcholine, noradrénaline et histamine).

De même, lors du sommeil, le passage du SL au SP se fait grâce à la levée d'inhibition des neurones dits SP-on, appliquée par des neurones dits SP-off (eux-mêmes actifs durant la période de SL).

LES DIFFÉRENTES FONCTIONS DU SOMMEIL RôLE DU SOMMEIL LENT censurés lors de l'éveil.

Ils se rapportent pour la plupart à des faits vécus dans les jours précédents, et sont très sensibles aux fortes émotions ressenties : un stress important est souvent source de cauchemars.

Quant à leur rôle, il est tout aussi débattu.

D'aucuns affirment qu'il sont là pour nous soulager, d'autres pour favoriser notre mémoire.

Cette discipline a encore quelques années d'exploration devant elle.

RôLE DU SOMMEIL DANS LA MÉMORISATION La question du rôle du sommeil dans la mémorisation est encore très controversée.

Des études sur les DANS LA RÉCUPtRAnDN animaux et sur les hommes ont montré Le sommeil a une fonction de qu'une perturbation du SP affectait la récupération pendant les phases de SL, mémoire.

Cette affection dépend du grâce au mode de fonctionnement type de tâche à mémoriser : plus la synchronisé des neurones.

Sa durée est tâche est complexe, plus la liée à la durée d'éveil qui a précédé.

mémorisation est affectée.

Aussi, si la De plus, c'est durant cette période que privation survient au moment de la s'effectuent la production et la mise en consolidation de l'apprentissage, celui- réserve de l'énergie qui sera utilisée ci est perturbé.

pendant les phases de SP et d'éveil Une augmentation de la durée du SPa qui suivront.

été observée après un apprentissage Un manque de sommeil lent entraîne complexe à l'étape cruciale de sa des altérations consolidation.

Celle-ci serait possible identifiées au grâce à une plasticité neuronale niveau du particulièrement active lors du SP.

cortex Le SL, quant à lui, permettrait de préfrontal, sélectionner les informations à responsable mémoriser, évitant ainsi une trop entre autres des grosse quantité d'informations fonctions de parasites.

réflexion, Le mode de fonctionnement concentration, synchronisé des neurones lors de cette attention, phase pourrait aussi avoir un rôle dans mémoire, la mise en mémoire .

souplesse et imagination.

Certaines protéines ne sont secrétées que durant la période de sommeil.

C'est le cas de l'hormone de croissance.

Ainsi, un enfant qui ne dort pas assez peut subir une altération de la croissance.

Une privation de sommeil est responsable d'un ralentissement physiologique général.

RôLE DU SOMMEIL PARADOXAL DANS LES RMS.

Même si certains affirment ne pas rêver, les rêves se forment chez tous les êtres.

Cependant, on ne s'en souvient pas toujours.

La plupart des sujets se souvenant de leurs rêves sont ceux qui ont été réveillés pendant un stade de SP; c'est donc durant celui-ci que les rêves se forment.

On comprendrait alors l'activité importante du cerveau à ce moment du cycle.

Certains rêves se forment tout de même pendant le SL.

Ils sont moins bien retenus et sont surtout moins élaborés et moins vivaces que ceux du SP.

Les rêves sont à l'étude depuis des années.

Ils furent un des sujets de prédilection de Sigmund Fl'l!ud, le père de la psychanalyse, qui leur consacra en 1900 son Interprétation À CHACUN SON SOMMEIL La durée du sommeil dépend de l'âge : un nourrisson dort près de 20 heures personne âgée, le sommeil a tendance à diminuer la nuit, agrémenté de réveils nocturnes, et la sieste réapparaît.

Cette durée dépend aussi de facteurs physiologiques et génétiques.

Ainsi, Napoléon était connu comme un petit dormeur et son sommeil ne durait que quelques heures.

Einstein, lui, était plutôt gros dormeur, et avait besoin de dormir au moins 12h.

t:importance n'est donc pas tant la durée du sommeil que sa qualité (sommeil plus ou moins réparateur).

TROUBLES DU SOMMEIL L'INSOMNIE Les insomnies sont les troubles dont on se plaint le plus souvent.

Certaines peuvent être ponctuelles.

Elles sont dues à un stress particulier, lié à la journée ou aux jours précédents, à une activité perturbante peu de temps avant de dormir, à la prise de substances excitantes (café, thé, alcool, etc.).

Une sieste trop longue ou effectuée tard dans la journée peut aussi perturber ce sommeil.

D'autres insomnies sont dites chroniques : dans ce cas, les personnes se réveillent systématiquement en pleine nuit, parfois quelques heures.

Les causes ne sont pas encore bien connues mais sont probablement liées à une stimulation trop importante du réseau de neurones responsable de l'éveil.

Les insomnies seraient donc des troubles de l'éveil ! Lorsque l'on étudie le sommeil des insomniaques, il apparaît qu'ils dorment bien plus qu'ils ne le pensent.

D'une part.

on se souvient plus facilement des périodes où l'on cherche inexorablement le sommeil que des périodes où l'on dort.

D'autres part, lorsque l'insomnie est due à des angoisses, le fait de faire analyser son sommeil en laboratoire, entouré de personnes qui s'occupent de nous, peut parfois suffire à nous rassurer et ainsi à faire disparaître l'insomnie ...

Les somnifèl'l!s sont à utiliser avec précaution.

Ils peuvent rendre dépendants et augmentent artificiellement le sommeil sans rallonger les périodes de SL réparateur.

La France détient le triste record du pays le plus gros consommateur de somnifères.

L'HYPERSOMNIE t:étude de la narcolepsie permet de mieux comprendre les perturbations physiologiques et sociales que connaissent ces personnes atteintes d'hypersomnie.

Les narcoleptiques sont des personnes ayant subitement un besoin intense de dormir au milieu de la journée.

Ils entrent directement dans le stade de SP.

Une activité peu stimulante favorise ces accès, souvent accompagnés d'attaques de cataplexie : chute brutale du tonus musculaire, lorsque le malade ressent de fortes émotions, en général positives, comme un fou·ril'l!.

Le sujet peut alors soudainement tomber en sommeil.

Ces symptômes sont très impres­ sionnants, mais les personnes hyper­ somniaques souffrent particulièrement de l'image sociale qu'ils dégagent à savoir des personnes fainéantes ou ne sachant pas gérer leur sommeil.

Il semble aujourd'hui qu'une hormone impliquée dans la régulation du métabolisme, l'hypocrétine, le soit aussi dans la narcolepsie.

t:absence de cette hormone provoque l'apparition de ce trouble.

À l'inverse, une administration artificielle d'hypocrétine chez des rats provoque l'augmentation de la durée d'éveil et surtout l'absence quasi-totale du sommeil paradoxal.

AUTRES PARASOMNIES Parmi les autres troubles connus, certains sont plus fréquents chez les enfants.

Il s'agit des terreurs nocturnes (l'enfant hurle alors qu'il dort profondément ; les symptômes sont bien plus impressionnants qu'ils sont graves), de l'énurésie (faire« pipi au lit », retrouvé parfois chez des plus âgés à la suite d'un grand stress).

Ces troubles disparaissent avec l'âge.

Contrairement à ce que l'on pourrait croire, le so 111n11mbulisme et la somniloquie (parler pendant le sommeil) ne sont pas dus aux rêves puisque pendant le sommeil paradoxal, les muscles sont au repos.

Les apnées du sommeil (arrêts momentanés de la respiration) provoquent ronflements et éveils inconscients qui permettent de retrouver sa respiration mais perturbent le sommeil.

Elles sont provoquées par des obstructions nasales, un flottement des muscles de la gorge ou un surplus de graisse au niveau du cou, empêchant le bon fonctionnement de la respiration.

Le bruxisme (grincement des dents par contraction des mâchoires) apparaît chez des sujets particulièrement tendus.

Les symptômes de tous ces troubles sont de plus en plus établis, mais leurs causes, psychologiques ou physiologiques, sont encore mystérieuses pour la plupart.

MIEUX DORMIR : QUELQUES CONSEILS Connaît re son propre rythme et son besoin en sommeil est essentiel pour améliorer sa qualité.

Voici quelques astuces pour parvenir à le rendre meilleur.

• Limiter le temps passé au lit et avoir des horaires fixes de coucher et d'éveil.

• Avoir une bonne hygiène alimentaire : respecter le rythme des repas et manger équilibré.

Que l'on ait trop ou pas assez mangé le soir peut provoquer des difficultés d'endormissements ou des insomnies.

• Eviter la consommation d'excitants (caféine, théine, alcool, etc.) • Avoir une activité physique et sociale pendant la journée, de manière à avoir une« bonne fatigue».

Eviter l'effort trop important juste avant de dormir, qui peut avoir un effet excitant empêchant la venue du sommeil.

• Se détendre avant le coucher, par un bain tiède, des massages, de la lecture facile, en écoutant de la musique, etc., et éviter de penser aux contrariétés.

LES ORIGINALES DE MICHEL SIFFRE Géologue de formation, Michel Siffre a effectué trois séjours « hors du temps » d'une durée de 2 à 7 mois.

Ces expériences originales ont permis de faire de grandes découvertes sur les rythmes biologiques.

Privé de tout indice temporel, Mielle/ Slffre a vécu à son propre rythme à l'intérieur d'une grotte.

Grâce aux enregistrements des différents paramètres d'étude du rythme éveil­ sommeil (EEG, température, rythme cardiaque, etc.) et à son récit des événements, certains phénomènes ont pu être mis en évidence : Le rythme veille-sommeil chez l'homme est un rythme circadien de plus ou moins 24 heures qui reste régulier et se décale peu à peu par rapport à un rythme nycthéméral de 24 heures.

Les différents rythmes internes se désynchronisent au fur et à mesure et sont plus ou moins indépendants les uns des autres.

L'importance du sommeil paradoxal a été fortement soulignée.

En l'absence d'indice extérieur, l'homme a une notion subjective du temps.

Il peut par exemple passer sans s'en apercevoir d'un rythme circadien (alternance éveil-sommeil de 24 heures) à un rythme bi-circadien (alternance éveil­ sommeil de 48 heures, formé de 35 heures d'activité pour 13 heures de repos).

Ainsi, la date à laquelle Michel Siffre croyait être sorti différait à chaque séjour de quelques semaines voire quelques mois ! Aujourd'hui, plusieurs études se font en laboratoires isolés du temps, et permettent d'approfondir les connaissances sur les rythmes biologiques.. »

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