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Grand oral du bac : Les troubles obsessionnels compulsifs (ou TOC)

Publié le 12/11/2018

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Vérifier que la porte est bien fermée à clef alors qu'on vient juste de la fermer, se relever la nuit pour s'assurer que l'on a bien coupé le gaz par peur de l'accident, etc. Qui ne peut se reconnaître dans de tels comportements ? Pourtant, ces comportements sont-ils tous à considérer comme des TOC ? Ce qui caractérise ces troubles est, d'une part, la grande détresse que génèrent les obsessions et, d'autre part, les perturbations de la vie sociale. De par leur nature angoissante, les obsessions conduisent à un véritable mal-être chez les sujets. En outre, le temps consacré à la répétition des actes effectués pour soulager ces angoisses peut être très important et ne permet pas de mener une vie normale. On considère que passer plus d'une heure par jour à effectuer ces rituels entraîne une gêne dans la vie courante. Le diagnostic des TOC repose donc sur la détresse et la grande nuisance qu'ils procurent chez les personnes au quotidien.

LORSQUE LA VIE EST UN ENFER

Soumises à des pensées obsédantes et angoissantes, les personnes atteintes de troubles obsessionnels compulsifs (ou TOC) se sentent obligées de réaliser des rituels afin de calmer leurs angoisses. Ces pensées les accaparent tout au long de la journée et la réalisation des rituels occupe une grande partie de leur temps, si bien qu'ils ne peuvent plus mener une vie normale. Touchant 2 à 4 °/o des Français, les TOC génèrent une véritable détresse. Néanmoins, du fait du sentiment de honte que les troubles peuvent induire, ces personnes ne révèlent pas facilement leur problème et sont donc peu prises en charge.

QU'EST-CE QUE LES TOC ?

Les TOC sont des pathologies de type névrotique : le patient est conscient de sa maladie et celle-ci n'atteint pas sa personnalité. Ils font partie, au même titre que les phobies, des troubles liés à l'anxiété. Les TOC résultent de l'association d'obsessions et de compulsions.

Les obsessions

 

Les obsessions sont des pensées préoccupantes revenant sans cesse. Elles peuvent relever de l'effroi, du dégoût ou de la crainte de la douleur. Les obsessions sont qualifiées d'intrusives car elles occupent l'esprit de la personne malgré elle et se manifestent à tout moment de la journée. À la longue, elles perturbent la vie sociale et professionnelle. Les personnes atteintes tentent de réfréner ces

 

pensées mais elles n'ont finalement aucun contrôle sur elles.

Les obsessions peuvent avoir des objets divers, les plus fréquents étant la peur de la contamination ou de la souillure. Les craintes peuvent être

 

dirigées contre des microbes ou

des sécrétions corporelles. Le sujet est obsédé par l'hygiène et se sent obligé de se laver très fréquemment (les mains surtout)

 

et plusieurs fois de suite. Ce type d'obsessions semble toucher

préférentiellement les femmes.

Certaines obsessions sont orientées par un doute permanent. Les sujets ont, en effet, peur d'oublier de faire certaines choses ou de ne pas les faire correctement. Ils ont, par exemple, peur d'oublier de fermer le gaz ou une porte et ne peuvent s'empêcher d'aller vérifier à plusieurs reprises. Certaines personnes sont obsédées par l'ordre et la symétrie, d'autres personnes ont peur de faire, contre leur volonté, des actes déplacés, immoraux ou même criminels.

 

leS COMPULSIONS

 

Les compulsions représentent des comportements répétitifs que le sujet se sent obligé de réaliser pour s'affranchir de son obsession. Comme une sorte de rituel, le sujet va répéter inlassablement les mêmes comportements ou actes mentaux sans pouvoir s'en empêcher. Les compulsions diffèrent de la manie par le caractère très répétitif des actes. Ceux-ci sont généralement excessifs et semblent parfois n'avoir aucun rapport avec l'objet des obsessions. Le sujet est conscient du caractère absurde de ce qu'il fait mais ne peut néanmoins pas s'y soustraire. La réalisation du rituel ne procure pas de réel plaisir et ne fournit qu'un soulagement provisoire de l’anxiété liée aux obsessions. Par contre, la non-réalisation du rituel accentue fortement l'anxiété de la personne. Le rituel est très codifié, avec des règles qui peuvent être simplistes ou élaborées, mais il doit être réalisé de façon inflexible. Les compulsions peuvent prendre différentes formes. Parmi les plus courantes, on trouve les rituels de nettoyage en réponse à la peur de la contamination où les personnes vont se laver les mains

15 à 20 fois de suite. Les rituels de vérification sont également très courants. Les sujets vont, par exemple, vérifier l’extinction des lumières en actionnant plusieurs fois l'interrupteur, ou bien vérifier la fermeture à clef de la porte d'entrée en ouvrant et re-fermant plusieurs fois la porte. Certaines compulsions sont également d'ordre idéatoire et consistent à compter, répéter silencieusement des phrases, des prières ou poser plusieurs fois la même question. Diverses compulsions en réponse à une même obsession peuvent également être effectuées en fonction du contexte dans lequel se trouve le

« majorité des médicaments développés pour traiter cette maladie agissent en augmentant la concentration de la sérotonine dans le cerveau.

Ces médicaments sont efficaces chez 60 % des personnes au bout de 2 à 8 semaines de traitement TROUBLES OU MALADIES ASSOCIÉS AUX TOC Dans de nombreux cas, les TOC sont associés à un ou plusieurs autres troubles.

LA DtPRESSION 50 à 80 % des personnes qui ont des TOC souffrent également de dépression.

C'est d'ailleurs généralement la survenue de la dépression qui pousse les personnes à consulter un médecin car, associés à la dépression, les troubles sont d'autant plus difficiles à supporter.

AUTRES TIDUBLES UtS À L' ANXItlt 15 % des personnes atteintes de TOC souffrent également de crises de panique et 25 % souffrent de phobie sociale.

les crises de panique et la phobie sociale sont, comme les TOC, des troubles liés à l'anxiété.

!:anorexie mentale, qui reflète une préoccupation excessive vis-à-vis de la nourriture (peur de prendre du poids ou bien d'être malade), est dix fois plus fréquente chez les personnes présentant des TOC que dans la population générale.

les sujets ont souvent recours à l'alcool pour diminuer leur anxiété.

Chez 8 à 15% des personnes atteintes de TOC, la consommation excessive d'alcool conduit à un alcoolisme chronique.

lE SYNDROME DE GtLUS DE LA TOUREm les TOC sont également observés dans certaines maladies tel que le syndrome de Gilles de la Tourette, trouble neurologique qui débute avant l'âge adulte, souvent autour de 7 ans.

la maladie se caractérise par des tics moteurs et vocaux.

Les tics moteurs sont des mouvements stéréotypés et involontaires qui peuvent être observés au niveau des bras, de la tête ou encore du visage (clignements des yeux, etc.).

les tics vocaux peuvent être simples - sons inarticulés tels que cris, grognements, raclements de gorge - ou complexes -énonciation de mots ayant un sens linguistique et pouvant s'exprimer sous forme d'écholalie (répétitions de mots émis par un tiers) ou de coprolalie (mots à caractère obscène).

À ces tics peuvent s'associer d'autres troubles : changements d'humeur, crises de colère, troubles de l'attention avec hyperactivité, etc.

TROUBLES APPARENTES AUX TOC Certains troubles peuvent être considérés comme une forme ou une sous-catégorie de TOC.

Parmi ceux-la, on répertorie les achats et les grattages compulsifs, ainsi que la kleptomanie.

la trichotillomanie est également apparentée à un TOC.

Ce trouble se caractérise par le besoin irrépressible et répété de s' ,,,cher des cheveux, des poils ou des cils.

Il présente de nombreux points com­ muns avec les TOC.

Il apparaît en effet dans l'enfance (12-13 ans), suite à un événement stressant (deuil, divorce, changement d'école, etc.).

Ce trouble est lié à l'anxiété.

les patients ressentent une tension croissante jusqu'à l'arrachage des cheveux.

la tension diminue une fois l'acte accompli, les personnes atteintes en tirent même une certaine gratification.

!:arrachage compulsif des cheveux peut se faire distraitement alors que la personne est occupée (en regardant la télévision par exemple) ou bien de façon très concentrée en oubliant totalement l'environnement dans lequel elle se trouve, comme dans une sorte de transe.

Chez les enfants, il affecte aussi bien les garçons que les filles.

Par contre, à l'âge adulte et sans que l'on sache pourquoi, ce trouble touche préférentiellement les femmes.

la trichotillomanie génère une détresse mais également un sentiment de honte qui conduit la personne à cacher son mal.

Ce trouble est souvent, comme les TOC, associé à une dépression.

la trichotillomanie conduit dans de nombreux cas à une véritable alopécie (absence de cheveux) qui peut être localisée, ou bien dispersée, rendant la chevelure clairsemée.

la perspective de devenir chauve a, en outre, tendance à favoriser l'anxiété de la personne.

i!iJ!JliiJMJI!tM Deux types de traitements sont principalement utilisés pour les TOC.

Ils reposent sur des approches complètement différentes et peuvent être associés.

LE TRAITEMENT MtDICAMENTEUX le traitement médicamenteux repose principalement sur l'utilisation « d'inhibiteurs du recaptage de la sérotonine », tels que le l'rozDc, permettant ainsi d'augmenter la concentration de ce neurotransmetteur dans le cerveau.

Ce traitement est efficace chez 60 % des sujets : il permet de réduire la fréquence et la gravité des obsessions et des compulsions.

Cependan� les bienfaits du traitement sont souvent longs à apparaître (3 à 8 semaines), ce qui implique de prendre le traitement pendant plusieurs mois pour pouvoir juger de son efficacité.

D'autre pa� après arrêt du traitemen� 50 à 80 % des patients rechutent Pour un effet durable, les patients seraient donc contraints de prendre ce traitement à vie.

Il existe également un autre inconvénient du traitement médicamenteux : légalement il ne peut être prescrit avant 15 ans.

LA THtRAPIE COGNITIVE ET COMPORTEMENTALE Une alternative au traitement médicamenteux consiste à effectuer, associée ou non au traitement, une thérapie cognitive et comportementale.

Cette thérapie se démarque de la psychanalyse classique qui travaille sur l'inconscient du patient et vise à l'aider à comprendre son problème.

la thérapie cognitive et comportementale consiste à entraîner le patient à être confronté aux pensées qui l'angoissent.

Cette thérapie a pour but de donner moins de crédit aux obsessions qui assaillent le patient et à désapprendre les comportements qui lui permettent de calmer ses angoisses, mais qui lui prennent tout son temps.

De petits exercices sont établis afin de confronter délibérément et progressivement le Mode d'action d'un Inhibiteur du recaptage de sérotonine (IRS) Transmission sans IRS Transmission avec IRS patient aux situations qui l'angoissent Cette confrontation peut se faire soit directement, soit juste par l'imagination.

Ainsi, par exemple, dans le cas d'un sujet ayant des troubles liés à l'hygiène, il lui est demandé de toucher un objet connu pour être sale puis de se retenir de se laver les mains pendant plusieurs heures.

la thérapie, progressive, évolue ensuite en fonction de la capacité de résistance du patient au surcroît d'anxiété qui est généré par ces exercices.

Petit à peti� les sujets voient diminuer leur anxiété vis-à-vis des idées qui les obsèdent et arrivent plus facilement à résister à leurs compulsions.

i:efficacité de la thérapie est néanmoins trés dépendante de la motivation des patients.

Une nette amélioration des troubles est observée chez 50 à 60% des patients qui ont mené la thérapie à bien et cette amélioration se prolonge à long terme chez 75 % des patients.

Un autre type de traitemen� encore à l'étude et reposant sur une approche neurochirurgicale, pourrait bientôt se développer.

la technique consiste à stimuler électriquement certaines régions du cerveau en y implantant de fDçon chirurgicDie des électrodes de stimulation.

Cette technique est actuellement beaucoup utilisée dans le traitement de la maladie de Parkinson.

les électrodes sont implantées au niveau d'une région cérébrale, appelée noyau subthalamique.

Elles sont reliées à un générateur de stimulation, un pacemaker, implanté sous la peau au niveau du thorax et permettant de stimuler à haute fréquence (100Hz) et en permanence, ce noyau.

Cette technique apporte des résultats impressionnants en réduisant f ortemen t, voire en faisant disparaître les symptômes de la maladie de Parkinson.

Or, il a été observé, un peu par hasard, par le groupe hospitalier de la Pitié-SDipêtrière à Paris, que la stimulation du noyau subthalamique avait également des effets bénéfiques sur les TOC.

En effet, deux patients atteints de la maladie de Parkinson et souffrant aussi de TOC depuis l'âge de 10 et 18 ans, ont connu de profondes améliorations : élimination des symptômes de la maladie de Parkinson et forte diminution des TOC.

Les bénéfices à long terme de la stimulation cérébrale sur les TOC ont, de plus, pu être observés puisque, 18 mois après l'intervention, les troubles n'étaient pas réapparus chez ces deux patients.

En octobre 2001, le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) a été saisi sur les implications éthiques du développement de cette technique pour des pathologies neuropsychiatriques.

En juin 2002, le CCNE a émis un avis favorable pour recourir à la chirurgie en cas de troubles.

Néanmoins, les­ applica tio ns restent, pour le momen� réservées au traitement des TOC car si le CCNE a évoqué la possibilité d'applications pour d'autres troubles (schizophrénie, dépression grave, etc.), il considère que des études complémentaires doivent être menées.

Un comité de contrôle a été mis en place par le CCNE afin d'étudier toutes les demandes de traitement Si ce traitement semble efficace contre les TOC, cela ne veut pas dire que l'on ait découvert le « siège cérébral » des TOC.

!:origine de ces troubles est de toute évidence beaucoup plus complexe que cela.

Néanmoins, du fait de l'efficacité de cette technique, des études sont encore menées pour voir si la stimulation d'autres régions cérébrales ne serait pas plus appropriée pour le traitement de ces troubles.

RÔLE PRIMORDIAL DE L'ENTOURAGE la présence de TOC chez un enfant est souvent mal vécue et mal comprise par l'entourage familial.

les parents ont du mal à admettre que leur enfant ne puisse s'empêcher d'effectuer ses rituels.

Ils les prennent pour des enfantillages et se sentent manipulés lorsque leur enfant les implique dans ses ritue ls.

Pourtant, toute réaction négative, colère ou punition, face à ces rituels ne fait qu'aggraver les troubles.

!:enfant a réellement besoin que l'on comprenne sa souffrance.

Néanmoins, apporter son aide ne veut pas pour autant dire tomber dans l'extrême inverse et laisser les TOC exercer leur emprise sur le quotidien.

Il est important que les pDrents et l'enfDnt s'DIIient pour combattre les TOC.

li mal qu'il est possible de combattre.

!:enfant et ses parents doivent essayer ensemble de trouver des alternatives aux ritue ls pour calmer les angoisses.

les TOC génèrent une véritable anxiété chez l'enfant, la lutte doit donc être progressive.

Il faut de plus savoir être souple et savoir faire des compromis en décelant les moments où l'enfant n'a pas la force de combattre et le laisser alors faire son rituel.

Au cours des traitements (médicamenteux et thérapeutiques), le soutien et les encouragements jouent également un rôle important dans la réussite de ceux­ ci.

les TOC sont souvent difficiles à vivre au quotidien pour les parents.

Des associations, telles que l'Association française des troubles obsessionnels compulsifs (Aftoc), aident les souffrants et leur entourage à mieux comprendre la maladie et leur apportent un soutien.

Ces associations ont également pour but d'informer le public et la profession médicale et de promouvoir les actions de recherche.. »

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