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LES EPIDEMIES (1) I.

Publié le 02/10/2014

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LES EPIDEMIES (1) I. LE CHOLERA EN 1832 A PARIS. A cette époque, à Paris, règne l'optimisme. On se sent invulnérable comme aujourd'hui. Les arguments sont: - le choléra se développe dans les climats chauds, - la France possède des sanitaires, - la verdure représente une barrière, ... On a la conviction qu'on est plus dans les mêmes conditions qu'à l'époque des épidémies de peste. Paris est pavé. Les quartiers malsains sont détruits ou assainis. Les industries dangereuses sont à l'écart de la ville. Les hôpitaux se développent. L'architecture s'améliore. Il y a plus d'aération. Dans un pays organisé, des mesures ont été prises: par exemple, la mise en quarantaine lors de l'épidémie de la peste, à Marseille, en 1720. Ces mesures permettent de limiter l'épidémie. A. Réactions face à cette épidémie. Les comportements des personnes sont des comportements affectifs. Cette maladie est incompréhensible. Le point de vue religieux resurgit car on ne trouve pas d'explications rationnelles. Il est ancré dans les mentalités. Le monde, selon la Bible, est considéré comme mauvais. L'homme est considéré comme un pêcheur. Il existe une sorte de névrose dans les religions entraînant un sentiment de culpabilité. Cette névrose apparaît dans les villes, où des gens sont concentrés. Paris est considéré comme une ville, au même titre que Babylone. La maladie est considérée comme un don de Dieu. Cette pensée religieuse publique se renforce grâce à la pensée religieuse grecque. Pour les Grecs, dans l'Iliade, Apollon apporte la peste aux hommes. Ce sont donc des punitions divines. Un évêque du XVIIème siècle a dit: «Les peines qui méritent le péché sont les guerres, les pestes et les famines». Le seul recours est alors la pénitence et la prière, c'est ce que disent aussi les médecins. En France, il y a alors une obligation par ordonnance royale: quand une personne est malade, le médecin doit arrêter ses consultations, tant que le malade n'a pas vu un prêtre. Le recours au saint est une pratique tout à fait normale. A Marseille, en 1720, il y eut la peste. Au début, on a recours aux pèlerinages. Saint Roc a été guéri de la peste et s'y est dévoué. Par coïncidence, la baisse du taux de peste correspond aux pèlerinages. Au début du XVIIème siècle, Descartes disait que la raison doit être appliquée dans tous les domaines de notre vie. Durant les XVIIème et XVIIIème siècle, on insiste sur la responsabilité individuelle. Le but du XVIIIème siècle est le bonheur de l'homme et l'épanouissement de son âme. En 1832, une grande perte d'irrationalité apparaît. Par exemple, des personnes sont convaincues que le Gouvernement a voulu les empoisonner. Les économistes parlaient d'excédent de population, d'où l'idée de l'éliminer, d'autant plus que les 1 www.mediprepa.com premiers à nourrir sont des pauvres, des sans domiciles fixes qui sont gênants et improductifs. On cherche des coupables. Au niveau religieux et même dans le milieu profane, on dit qu'on est coupable car on est malade. Le Gouvernement placarde un avis contre les empoisonneurs. Apparaît alors une panique chez les prisonniers. Les médecins ont été aussi considérés comme coupables car ils réagissent avec autorité, quand ils sont réquisitionnés. Ils isolent donc les malades pour les soigner. Des questions se posent: pourquoi sont-ils isolés, pour les supprimer ? En plus, le traitements sont violents: par exemple, fer rouge, ou électrocution car paralysie. Pour les bourgeois, le peuple est aussi coupable, car il vit sans hygiène, salement, notamment dans les quartiers de Notre Dame de Paris. Les autorités, les intellectuels, les représentants religieux font le rapprochement entre l'exposition de l'épidémie de choléra en Pologne et la révolution qui a lieu en même temps. On pense que la révolution a déclenché le choléra. Pour le clergé, les coupables sont les personnes qui jurent. La maladie du choléra est représentée comme une maladie physique, mais aussi une maladie morale et sociale. Ceci explique les réactions de la population avec un état de suspicion. Les gens se méfient les uns des autres. Cela crée donc des conflits. On prend alors des décisions administratives. Des centaines de personnes sont marginalisées. Par exemple, de nombreuses personnes n'auront plus de revenus, les agriculteurs ne pourront plus vendre de marchandises, les brocanteurs ne pourront plus travailler car les objets vendus étaient ramassés... B. Réflexion sur cette épidémie. Pourquoi un tel fléau s'est-il propagé dans une population qui se croyait complètement protégée d'une telle maladie grave ? Les raisonnements faits sont toujours des raisonnements rationnels, des propos construits logiquement. Construire un raisonnement logique n'est pas forcément coller à la réalité. A cause de la base sur les idées reçues, un raisonnement ne pourra jamais être remis en cause. On recherche donc les causes de cette épidémie. Les responsables de la santé publique, les médecins, veulent comprendre les causes de cette maladie. Le premier type de raisonnement est le plus proche d'un raisonnement scientifique. Cette étude aboutit à un rapport: rapport sur la marge et les effets du choléra. L'administration de l'époque a constitué une commission pour travailler sur ce ...

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