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METHODOLOGIE DES EPREUVES D’EXAMEN

Publié le 10/04/2014

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METHODOLOGIE DES EPREUVES D’EXAMEN

I Méthodologie de la dissertation

1° Choix du sujet :

Excepté si un sujet vous apparaît aller de soi, testez rapidement les trois sujets (15’

environ).

Conduisez une analyse rapide des termes des sujets généraux ou du terme clef du thème du

texte.

Réfléchissez rapidement sur les connaissances à votre disposition pour chacun des sujets

2° Analyse plus approfondie des termes du sujet choisi (15’ environ)

Exemple : L’art nous détourne-t-il de la réalité ?

La plupart des sujets généraux possèdent un terme ou une expression indiquant le thème de

ce sujet et un terme ou une expression indiquant le fil directeur de ce dernier.

Le thème correspond à la question : de quoi cela parle-t-il ? De l’art ? De la science ? De la

liberté ? Du pouvoir politique ? etc. Concernant notre exemple, il s’agit bien entendu de l’art.

Mais il est souhaitable de préciser ce thème. Car les sujets sur l’art sont nombreux et fort

variés. Le sujet que nous proposons évoque plus précisément les rapports de l’art et de la

réalité.

Quel est son fil directeur ? Ce dernier renvoie à l’expression autour de laquelle devront être

ordonnées l’ensemble de nos analyses sur l’art. Pour notre exemple, il s’agit de « détourner «.

Autrement dit, tous les mots ou expressions d’un sujet comptent. Il n’y a pas de mots

inutiles ou bien des formes purement stylistiques, sans intérêt sur le plan du contenu ou qui

n’ont pas d’incidence sur le sens du sujet.

Le candidat sérieux, ayant des connaissances, peut parfois avoir la tentation de réciter un

cours sur l’art. Cela le conduirait vers une note très médiocre car le contenu proposé et son

ordre d’exposition ne correspondraient au sujet qu’ici ou là et ce, par hasard.

Or, la première tâche impérative consiste à répondre très précisément à la question posée.

Dès lors, il convient d’utiliser ses connaissances en les adaptant et en les transposant en

fonction du thème précis et par rapport à son fil directeur. Si, tout au long de votre devoir,

vous prenez la précaution de prévenir votre lecteur à propos de la question que vous allez

aborder, en justifiant l’utilité de cette question par rapport à un aspect des rapports art/réalité

et ce, dans le but de savoir si dans ce cas « on se détourne ou non de la réalité «, alors votre

correcteur ne pourra pas vous accuser de vous écarter du sujet. De ce point de vue et dans une

très large mesure, vous devenez maîtres du hors sujet. Même si les questions abordées

peuvent être jugées quelque peu originales, voire artificielles par rapport à un traitement

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classique du sujet, si vous prenez la précaution d’en justifier l’examen, vous échappez à cette

accusation de hors sujet.

Cette analyse des termes du sujet est capitale, car ces termes peuvent avoir plusieurs sens.

Si c’est le cas, il va de soi qu’il serait maladroit d’exposer d’emblée et globalement cette

pluralité de sens, transformant le début de votre devoir en un mini dictionnaire. Ce serait

fastidieux, scolaire et pour tout dire sans intérêt.

En revanche, cette pluralité de sens pourra servir afin de prévoir les étapes d’une

argumentation progressive. Vous commencerez par un sens (Si…) et vous en déduirez des

conséquences par rapport à la question posée (Alors…). En somme cette pluralité de sens peut

servir pour la première ébauche d’un plan.

Qu’en est-il concernant notre exemple ?

L’art peut être considéré comme l’activité humaine exprimant par la médiation d’une

oeuvre sensible une manière de percevoir, de ressentir, d’interpréter le monde et la condition

humaine.

La réalité est un terme plus complexe et plus piégeant : s’agit-il de la réalité telle qu’on la

perçoit, de la réalité sensible ? Ou bien d’une réalité plus abstraite, celle qui se dévoile à notre

pensée, à nos connaissances ? Ou bien encore, de la réalité telle qu’elle est, au-delà de nos

capacités à la percevoir ou à la penser ?

L’art nous « détourne-t-il « de ces différentes formes de réalité ? Autrement dit, l’art nous

amène-t-il à oublier ces réalités, à ne pas nous en préoccuper ou bien à les déformer ou au

contraire l’art nous dévoile-t-il des aspects de la réalité qui nous échappent au premier abord ?

Ne peut-il conduire par ses engagements à nous sensibiliser à des problèmes qui n’avaient pas

encore attiré notre attention ? L’oeuvre d’art peut-elle exprimer des aspects singuliers de notre

personne, ce que le langage ordinaire semble inapte à faire ?

3° Amasser des éléments d’information (15’)

A partir de là, il conviendra d’amasser des matériaux alimentant ces grands axes de

réflexion qui se dégagent de l’analyse des termes du sujet.

En effet, si un correcteur ne peut exiger des références culturelles obligées, il reste que le

candidat a une obligation de s’appuyer sur des références culturelles précises. La philosophie

n’est pas un bavardage autour d’opinions du sens commun voire de clichés qui courent les

rues. Elle est au contraire une réflexion critique qui, pour devenir consistante, doit s’appuyer

sur des données précises.

Sur un plan pratique, si le sujet ne va pas de soi pour nous, si nous devons faire un effort

d’imagination par rapport à notre cours, nous pouvons procéder ainsi :

- sur le brouillon, on trace deux colonnes, une correspondant au thème général (l’art),

l’autre au fil directeur (nous détourne de la réalité).

- On inscrit schématiquement dans la première colonne tout ce que l’on sait sur le

thème.

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- Pour chacune des données, on réfléchit pour savoir si elles sont susceptibles d’illustrer

le fil directeur et on inscrit, schématiquement, dans la deuxième colonne le résultat de nos

conclusions éventuelles.

Enfin, si vous bloquez sur un sujet, si vous avez des trous de mémoire, si vous paniquez et

ne savez que dire ou par quoi commencer, nous vous conseillons de ne pas réfléchir à vide,

laissant filer le temps sans que votre travail n’avance, accroissant ainsi votre angoisse et

conduisant in fine, lorsque le temps presse, à improviser et à écrire au fil de la plume. Ce

travail d’écriture libre, il faut la réaliser aussitôt sur votre brouillon. Ecriture libre, spontanée,

mais qui aura souvent le mérite de libérer la mémoire, d’engendrer des idées, d’ouvrir des

perspectives qu’il vous appartiendra ensuite de mettre en ordre.

4° Elaboration d’un plan (30’ environ)

Nombre de candidats répugnent à s’atteler à cette tâche, pourtant indispensable en vue de

la réussite du travail entrepris. Ou bien, nombre de ceux qui y consentent font un plan

tellement schématique et général qu’il n’a effectivement guère d’utilité. Or, il est

indispensable de penser aux grandes lignes de votre argumentation, puisque la qualité

première de ce type de travail consiste à être réfléchi, cohérent, proposant une grande unité

dans le déroulement de la réflexion.

Cependant, l’objectif du plan doit être précisé : un plan n’est qu’un moyen et non une fin

en soi. Cela signifie qu’il ne faut surtout pas, a priori, décider par exemple, que le plan devra

comporter trois parties, quel que soit le sujet proposé et les informations dont vous disposez

en vue de le traiter.

En second lieu, ce plan devra être indicatif et non impératif, tout au moins dans son détail,

le respect des grandes « masses « étant conservé. En effet, suivre un plan à la lettre peut

conduire à un discours haché, artificiel, manquant de liant. Il ne faut jamais oublier que, à

l’image de la création d’une oeuvre d’art, les idées viennent au fur et à mesure que l’on fait, et

qu’en conséquence la dynamique de votre rédaction pourra imposer des modifications voire

des ajouts.

Quelles sont les principales exigences qui vont commander la confection d’un plan ? Nous

savons que la réflexion philosophique doit être d’abord une réflexion critique. Si une

question nous est posée, c’est qu’il y a plusieurs manières d’y répondre. Les réponses diverses

s’inscrivent au sein de conceptions du monde différentes et ces dernières ont pour point de

départ des présupposés divergents. Ce constat exclut que nous puissions développer une

pensée unilatérale, à savoir une seule manière d’envisager la réponse à apporter à la question

du sujet. Il conviendra donc d’envisager au moins deux réponses différentes qui feront l’objet

des deux premières parties.

Si nous choisissons cette perspective, par quel point de vue commencer ? Existe-t-il des

critères logiques permettant de les ordonner ? Pour notre part, nous déconseillerons de

commencer par un point de vue qui en critique un autre alors même que ce dernier n’a pas

encore été exposé ; ou bien par un point de vue qui exige pour une bonne compréhension

qu’un autre point de vue ait fait l’objet d’un examen préalable. Cela répond à une exigence

intellectuelle simple : ne jamais critiquer avant d’avoir compris ; mais également à une

exigence pédagogique, à savoir faciliter la compréhension du lecteur.

« 349 classique du sujet, si vous prenez la précaution d’en justifier l’examen, vous échappez à cette accusation de hors sujet.

Cette analyse des termes du sujet est capitale, car ces termes peuvent avoir plusieurs sens .

Si c’est le cas, il va de soi qu’il serait maladroit d’exposer d’emblée et globalement cette pluralité de sens, transformant le début de votre devoir en un mini dictionnaire.

Ce serait fastidieux, scolaire et pour tout dire sans intérêt.

En revanche, cette pluralité de sens pourra servir afin de prévoir les étapes d’une argumentation progressive .

Vous commencerez par un sens (Si…) et vous en déduirez des conséquences par rapport à la question posée (Alors…).

En somme cette pluralité de sens peut servir pour la première ébauche d’un plan .

Qu’en est-il concernant notre exemple ? L’art peut être considéré comme l’activité humaine exprimant par la médiation d’une œuvre sensible une manière de percevoir, de ressentir, d’interpréter le monde et la condition humaine.

La réalité est un terme plus complexe et plus piégeant : s’agit-il de la réalité telle qu’on la perçoit, de la réalité sensible ? Ou bien d’une réalité plus abstraite, celle qui se dévoile à notre pensée, à nos connaissances ? Ou bien encore, de la réalité telle qu’elle est, au-delà de nos capacités à la percevoir ou à la penser ? L’art nous « détourne -t-il » de ces différentes formes de réalité ? Autrement dit, l’art nous amène-t-il à oublier ces réalités, à ne pas nous en préoccuper ou bien à les déformer ou au contraire l’art nous dévoile-t-il des aspects de la réalité qui nous échappent au premier abord ? Ne peut-il conduire par ses engagements à nous sensibiliser à des problèmes qui n’avaient pas encore attiré notre attention ? L’oeuvre d’art peut-elle exprimer des aspects singuliers de notre personne, ce que le langage ordinaire semble inapte à faire ? 3° Amasser des éléments d’information (15 ’) A partir de là, il conviendra d’amasser des matériaux alimentant ces grands axes de réflexion qui se dégagent de l’analyse des termes du sujet.

En effet, si un correcteur ne peut exiger des références culturelles obligées , il reste que le candidat a une obligation de s’appuyer sur des références culturelles précises.

La philosophie n’est pas un bavardage autour d’opinions du sens commun voire de clichés qui courent les rues.

Elle est au contraire une réflexion critique qui, pour devenir consistante, doit s’appuyer sur des données précises.

Sur un plan pratique, si le sujet ne va pas de soi pour nous, si nous devons faire un effort d’imagination par rapport à notre cours, nous pouvons procéder ainsi : - sur le brouillon, on trace deux colonnes, une correspondant au thème général (l’art), l’autre au fil directeur (nous détourne de la réalité).

- On inscrit schématiquement dans la première colonne tout ce que l’on sait sur le thème.. »

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