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Mettre au point la problématique Durée : 10 minutes environ (épreuve de 3 ou 4 heures) - Méthodologie de la dissertation philosophique

Publié le 08/08/2014

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Origine/fondement, origine chronologique/principe logique, origine/structure, être/devenir, etc. Beaucoup de questions peuvent recevoir un traitement chronologique ou historique et un traitement logique (compréhension « structurale « de leur objet). Exemple : « D'où vient l'idée de Dieu ? « Elle vient historiquement des rapports entre l'homme et la nature mais elle vient aussi de la structure de l'esprit humain (besoin d'une explication ultime des choses, d'une cause première) : l'absolu (Dieu) prend des formes variables au cours de l'histoire humaine mais on peut penser, comme Kant, que l'absolu ou l'inconditionné en tant que tel correspond, en dehors de toute historicité, à un besoin (ou désir) métaphysique naturel de la raison humaine, besoin qui la conduit, au-delà des limites de l'expérience et de la connaissance possibles, à affirmer l'existence d'une cause première invérifiable à propre¬ment parler.

Cette liste n'est pas exhaustive. Nous vous conseillons d'en enrichir l'inventaire au fil de vos lectures et de vos travaux : fabriquez-vous un petit mémento des « schèmes « problématiques usuels. Reportez-vous également à ce que nous avons dit plus haut des sujets alternatifs (ou qui proposent un choix d'hypothèses) : ils pré-problématisent la notion sur laquelle ils vous demandent de réfléchir. Exemple déjà cité : « Les luttes et les guerres : effet de la nature des hommes, étape nécessaire de leur devenir historique, effet du hasard... ? «

Et soyez prudent dans l'application de ces schèmes : les couples de termes distincts ou opposés qui les constituent ne sont pas nécessairement des alternatives absolues ou, comme on dit en logique, des disjonctions exclusives. La tâche de la réflexion est justement, devant une alter¬native problématique, non de choisir un camp et de s'y tenir, mais de penser les deux termes de l'alternative, d'argumenter les deux hypothèses, afin de voir si leur opposition initiale n'est pas surmontable. Exemple : Les luttes et les guerres peuvent être l'effet cumulé de la nature humaine, de l'histoire et du hasard, chaque facteur jouant par rapport aux autres un rôle « entropique « d'aggravation des autres. On pourrait ainsi expliquer ce qu'on appelle le « cycle « de la violence, son caractère de spirale indéfinie.

Tous ces schèmes sont commodes au stade de la problématisation du sujet, c'est-à-dire de la synthétisation des éléments pertinents de sa lec¬ture et de son étude, mais :

Il faut les utiliser à bon escient, les faire fonctionner sur les sujets qui s'y prêtent. Là encore, c'est l'usage, l'habitude et la répétition de l'exercice qui décideront.

Utiles pour problématiser, mettre en question, ils comportent le risque de l'abstraction et du formalisme quand on les applique sans

« lignes étant des lignes de problèmes, des étapes de questionnement.

Pro­ blématiser un sujet, c'est préparer le plan de progression de ta réflexion sur ce sujet.

Reportez-vous au chapitre 7, p.

83 et, pour vérification du fonctionnement de la problématique, au chapitre 10, Tirer parti d'un corrigé, p.

127.

e COMMENT FAIRE UNE PROBLÉMATIQUE ? Puisque la problématique est un jeu/système de questions tirées de la question-sujet, l'analyse du sujet la prépare (voir chapitre précédent, en particulier p.

58 et suivantes).

Or, la réflexion préalable sur le sujet nous a livré« en vrac »des ques­ tions et des directions d'étude, des éléments.

La problématique doit mettre de l'ordre dans tous ces éléments et, surtout, ne garder de l'étude du sujet que l'essentiel.

Elle doit être « opérationnelle ».

Matrice du développement, programme de recherche, la problématique effectue la synthèse de là lecture et de l'étude préliminaires du sujet.

Il faut alors la rédiger intégralement au brouillon, sur une feuille spé­ cialement réservée à cet usage.

Ainsi, au fur et à mesure de votre pro­ gression, vous aurez en vue le programme à exécuter et maintiendrez le cap.

L'exemple d'application et les chapitres suivants vous montreront mieux la nécessité, en tout cas l'utilité, de la problématique .

Au stade où nous sommes, la problématique est préparée.

Il reste à l'écrire, c'est-à-dire à condenser les donnée s de l'étude du sujet et à mettre au point, en les articulant entre elles, les questions ouvertes par le sujet proposé.

Au début, cet exercice de problématisation vous paraîtra difficile, aussi difficile que l'analyse des présupposés et implications du sujet ; et c'est normal puisque cette analyse prépare la problématique.

Il n'est pas évident, pour qui n'a pas l'habitude du questionnement philo­ sophique, de trouver des liens logiques entre des questions ou des pro­ blèmes : il faut être en mesure d'anticiper les réponses et solutions philo­ sophiques possibles de ces problèmes.

Vous le savez, c'est en forgeant qu'on devient forgeron : c'est en faisant des problématiques qu'on s'initie au questionnement philosophique et c'est en faisant de la philo­ sophie, en lisant les textes des philosophes qu'on apprend à poser les problèmes philosophiques.

Et, vous le savez tout aussi bien, c'est au prix de nombreuses chutes que l'enfant apprend à marcher.

C'est donc en vous essayant à la problématique sur le plus grand nombre possible de sujets, c'est-à-dire en en ratant beaucoup au début, que vous vous « roderez » le mieux à cette façon de poser des questions et de cons­ truire des « machines de problèmes » qui caractérise la philosophie.

Pourtant, vous ne devriez pas vous sentir pris complètement au dépourvu quand on vous demande de problématiser un sujet sur lequel vous avez pris des notes de lecture et fait des analyses.

68. »

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