ANAT, LA ROSEE

« @&i~ LORSQUE ALEYIN MEURT, ANAT S'EN PREND À MÔT le premier sacrifice divin auquel procède Anat, celui qui est également le plus sy mbol ique, est celui de Môt.

Lorsque ce dernier, au moment de la moisson , met à mort Aleyin, l'esprit des pluies qui alimentent les cours d'e au, Anat ressent une indicible douleur .

Accompagnée de sa meute de chiens, elle décide de retrouver le coupable pour l' exhorter à ramener son frère à la vie.

Il est trop tard : Môt ne peut qu' offrir son corps en guise de sacrifice expiatoire.

Oubliant pour une fois les rituels en usage, Anat se déchaîne : « Elle saisit Môt, le fils divin Avec la faucille elle le fend Avec le fléau elle le bat Avec le feu elle le grille Avec le moulin elle le concasse Dans le champ elle le disperse .

» !cité par F.

Guirand dans Mythes et mythologie s] C'en est bien assez pour qu'Aleyin renaisse ! Alors, la pluie se met à tomber en abondance, submergeant bientôt les cu ltures ...

Trop, c'est trop ! Il faut désormais savoir où se cache Aleyin, responsable de ces averses diluvienne s.

Pour réparer sa faute, Anat demande à Shapash, une des filles du dieu El, qui comme lui incarne le soleil, de l'aider à retrouver le cher disparu .

œ Bien qu'elle ne soit qu'une figure divine secondaire, la déesse Anat est cependant vénérée au-delà du monde phénicien .

En effet, son culte a été introduit en Égypte par les envahisseurs hyksos.

au XVII I° siècle av.

J.-C., puis officialisé par les pharaons ramessides .

Protectrice des animaux sauvages, des chars de guerre et des chevaux de bataille, elle est égalenJent , depuis lors, chargée de veiller sur Le souverain du royaume d'E!M>te , dont elle est parfois présentée comme la mère divine .

C 'est vraisemblablement pour cette raison qu'elle est assimilée à la déesse Hathor et considérée comme une fille de Rê ou de Ptah .

Un temple lui est consacré à Tanis, dans le Delta.

• • • • • • • • • • DE BAAL À AllA T Parmi Les nombreuses tablettes gravées trouvées à Ougarit, on compte un texte poétique datant du XIV° siècle av.

J . -C.

dans lequel Baal s'adre s se à Anal en ces termes : «J'ai quelque chose à te dire, J'ai une parole à te communiquer ; Des mots que Les hommes ne connaissent pas, Que les multitudes de la Terre ne comprennent pas : La parole de l'arbre, Et le chuchotement de La pierre, Le murmure des cieux à La terre, De l'abîme aux étoiles .». »