MYTHOLOGIE: Euripide
Publié le 17/01/2022
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EURIPI~DE
vers 485-480 - 406 av.
f-C
DEs trois grands poètes qui, dans la Grèce du ve siècle, ont fait de la tragédie un genre athénien,
Euripide est le plus jeune; c'est aussi, au jugement d'Aristote, le plus tragique.
Son génie n'a
cependant pas reçu pleine justice de ses contemporains, qui lui accordèrent cinq fois seulement
le
premier prix au cours de sa longue carrière.
Ce n'est qu'après sa mort que ses œuvres devinrent
vraiment populaires.
A l'époque alexandrine encore, alors qu'Eschyle et Sophocle étaient depuis
longtemps des auteurs d'anthologie, il restait
au répertoire et ses personnages, qui semblaient
n'avoir pas vieilli, avaient la faveur du public.
Rien n'a prévalu depuis contre cette réhabilitation,
à laquelle nous devons d'avoir conservé dix-sept tragédies, un drame satirique et un volume de
fragments, qui font d'Euripide le mieux connu des tragiques grecs.
Il est né dans l'île de Salamine, vers le temps de la fameuse bataille, entre 485 et 480.
Lessing
s'est
plu à noter que le jour où elle fut livrée Eschyle combattit sur la flotte, Sophocle dansa le
péan de victoire et Euripide naquit.
Ces correspondances n'ont que la valeur d'un symbole :
elles
permettent cependant de situer l'un par rapport à l'autre les trois meilleurs ouvriers du
genre tragique de la Grèce et de marquer la continuité qu'ils assurèrent à son développement.
Si douteuses que soient les indications qui nous ont été transmises sur Euripide et où il faut faire
la part des insinuations malveillantes des auteurs comiques, il semble qu'il ait été d'origine modeste,
probablement le fils de petits propriétaires qui faisaient valoir eux-mêmes leur bien.
Il fut enfant
et adolescent dans une ville exaltée par les victoires remportées sur les Perses, qui se transformait
en une cité industrielle et commerçante -l'Athènes de Thémistocle, d'Aristide et de Cimon.
Ses parents purent y faire figure de rustres « sentant le fromage et le suint de mouton », s'il faut
en croire Aristophane; ils assurèrent en tout cas à leur fils l'indépendance matérielle, qui, en le
dispensant d'embrasser
une carrière, lui permit de faire ses débuts d'auteur dramatique dès 455
et de ne plus cesser par la suite d'écrire pour la scène.
Sa formation fut le fruit, pour une part,
de ses lectures et de ses réflexions personnelles : on raconte qu'il s'isolait volontiers à Salamine
dans une grotte ouvrant sur la mer pour y lire et y méditer; on rapporte aussi qu'il s'était constitué
une riche bibliothèque, une des premières dont il soit fait mention.
D'autre part, il dut beaucoup
à la fréquentation de quelques esprits supérieurs de l'entourage de Périclès, qui lui apprirent à
s'affranchir des préjugés et à faire libre usage de son esprit critique : penseurs et sophistes venus
d'Ionie comme Anaxagore et Protagoras, artistes comme Phidias, philosophes comme Socrate.
Euripide se tint constamment en dehors de toute activité publique.
Sa vie privée fut marquée,
semble-t-il,
par des déboires domestiques, où il faut voir sans doute l'explication des traits sati
riques
qu'il décoche si souvent aux femmes.
Sa maturité coïncide avec la grandeur de l'Athènes
de Périclès, devenue en Grèce le foyer de la pensée et de l'art, en même temps que la capitale d'un
grand empire maritime.
Il vécut assez vieux pour assister à son déclin; il partagea les espoirs et les
épreuves
de ses compatriotes pendant la guerre du Péloponnèse, mais il ne connut pas, du moins,
la défaite finale : s'étant retiré à un âge avancé à la cour d'Archélaos, en Macédoine, où il reçut
un accueil magnifique, il y mourut probablement d'accident, en 406, l'année de la bataille des
îles Arginuses.
Parmi les pièces subsistantes, il n'en est guère qui ne contiennent quelques allusions à l'actua
lité : telle la diatribe qu'on lit dans Andromaque contre les Spartiates, « princes du mensonge et.
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