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Définition du terme: COÛTER, verbe.

Publié le 04/12/2015

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Définition du terme: COÛTER, verbe. A.— Emploi intransitif. [Le verbe est suivi d'un complément de prix : adjectif ou adverbe à valeur nominale ou substantif, introduit par de (pour indiquer une quantité indéterminée) ou non (pour indiquer une quantité déterminée)] 1. Être mis en vente, être acheté à tel ou tel prix. Coûter cher. Vieux. Cela lui coûte bon, lui coûte bel et bon (Dictionnaire de l'Académie française. 1835, 1878). Quarante bouteilles d'un certain Château-Margaux (...) coûtant vingt-cinq francs la bouteille (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1879, page 9 ). Nous tombâmes d'accord qu'elle devait coûter telle quelle au moins dans les cent mille francs la péniche (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 492 ). — [Sans complément de prix] Être mis en vente, être acheté à un prix élevé : Ø 1.... on a des frais. Le travail va moins fort, les habitudes sont changées, on est obligé de manger autrement : tout coûte. MARCEL AYMÉ, La Jument verte, 1933, page 248. 2. Par extension. Entraîner telle ou telle dépense. Coûter de l'argent, coûter les yeux de la tête (familier), coûter chaud (populaire). Il lui coûte gros, ce gamin... la semaine dernière, elle l'a encore habillé tout à neuf (OCTAVE MIRBEAU, Le Journal d'une femme de chambre, 1900, page 331 ). Un appartement qui coûte fichtre bien mille francs par an (FRANCIS DE MIOMANDRE, Écrit sur de l'eau. 1908, page 185) : Ø 2. Il l'avertit que ça coûterait ce que ça coûterait, mais que pour le dernier déjeuner de leur voyage, ils iraient à quelque restaurant du bois. FRANÇOIS MAURIAC, Thérèse Desqueyroux, 1927, page 201. — Impersonnel. Il coûte beaucoup à bâtir (Dictionnaire de l'Académie française. 1835-1932). Non, non! ça coûtait trop cher s'il fallait quitter son coin! (ÉMILE ZOLA, La Terre, 1887, page 349) : Ø 3. Il fallut transporter le grand quartier général à Beauvais (...) et il en coûta 5 ou 600 000 francs au Trésor, rien que pour transporter à Beauvais l'énorme organisation téléphonique et télégraphique qu'on avait peu à peu réalisée à Chantilly. MARÉCHAL JOSEPH JOFFRE, Mémoires, tome 2, 1931, page 440. Remarque : 1. On rencontre dans la documentation les constructions suivantes : il (en) (ou familièrement ça, cela) coûte + complément de prix. a) à, de, pour + infinitif ou proposition infinitive; b) si, quand, + proposition circonstancielle. 2. Les constructions se retrouvent dans tous les autres cas d'emploi impersonnel, avec ou sans complément de prix ou d'objet. — Familier. [Sans complément de prix] Entraîner une forte dépense. Des enfants (...) qui coûtaient depuis leur naissance, qui devaient rapporter maintenant! (ÉMILE ZOLA, Germinal, 1885, page 1293) : Ø 4. Je veux « écrire », n'est-ce pas, écrire des livres, des romans... ça coûte, pour commencer; et après, ça ne rapporte pas grand'chose... ROGER MARTIN DU GARD, Devenir, 1909, page 170. · Impersonnel : Ø 5. Ce roi eut un ministre (...) qui aimant fort les femmes, les voulut avoir toutes; j'entends celles de la Cour qui en valaient la peine; il paya et les eut. Il lui en coûta. PAUL-LOUIS COURIER, Pamphlets politiques, Simple discours à l'occasion d'une souscription pour l'acquisition de Chambord, 1821, page 82. B.— Emploi transitif, au figuré. [Le complément d'objet est un adjectif ou un adverbe à valeur nominale, ou un substantif introduit par de (pour indiquer une chose indéterminée) ou non (pour indiquer une chose déterminée)] 1. Nécessiter la réalisation d'une chose difficile et/ou désagréable. Les efforts que ce travail m'a coûtés (Dictionnaire de l'Académie française. 1932). Que de peines cette oeuvre [Louis Lambert] aura coûtées (HONORÉ DE BALZAC, Correspondance, tome 2, 1833, page 263 ). L'on ne saurait vraiment récompenser que de ce qui a coûté quelque peine (ANDRÉ GIDE, Journal, 1941, page 98) : Ø 6. Elle mangeait (...) à sa faim, mais qu'est-ce que cela coûtait de courses, d'heures de queues, d'ingéniosité! ELSA TRIOLET, Le Premier accroc coûte deux cents francs, 1945, page 208. — Impersonnel. Quoi qu'il en puisse coûter, ne donnons jamais démission de nous-même (JULES BARBEY D'AUREVILLY, 1er. Memorandum, 1838, page 40 ). Pourquoi donc que ça vous coûterait tant de mourir? (GEORGES BERNANOS, L'Imposture, 1927, page 488) : Ø 7. Arrivé au lieu de l'embarquement, il s'y trouva deux bâtiments pour le transporter, l'un français, l'autre anglais. Napoléon se jeta dans la frégate anglaise, disant qu'il lui en coûterait trop qu'on pût jamais dire qu'un français l'avait déporté. EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 2, 1823, page 324. — emploi absolu. Il donne presque tout le temps l'impression qu'il s'amuse, que rien ne lui coûte, qu'il est à la fête (JULIEN GREEN, Journal, 1933, page 127 ). · Impersonnel. Je change d'habitude et il m'en coûte pour me mouler aux nouveaux objets (MARIE-FRANÇOISE-PIERRE GONCTHIER DE BIRAN, DIT MAINE DE BIRAN, Journal, 1817, page 36 ). Une jeune personne est romanesque, quand ça lui coûte de se marier comme on se marie, avec un monsieur comme les autres (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Renée Mauperin, 1864, page 208 ). · Locution. Coûte que coûte. Le bien est un chemin mauvais qu'il faut poursuivre coûte que coûte (PAUL VERLAINE, Œuvres posthumes, tome 2, Voyage en France par un Français, 1896, page 83) : Ø 8. Il fallait ne reculer à aucun prix. Ne pas céder sans combat un pouce de terrain, mais se maintenir coûte que coûte sur place, avec la dernière énergie... MARÉCHAL FERDINAND FOCH, Mémoires pour servir à l'histoire de la guerre de 1914-1918, tome 2, 1929, page 22. — Par litote. [Avec l'emploi d'une négation] Les paroles ne lui coûtaient rien, il en donnait autant qu'on en voulait croire (HONORÉ DE BALZAC, La Rabouilleuse, 1842, page 289 ). · Impersonnel. Va toujours, petite romanesque, ça ne coûte rien d'espérer (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Claudine à l'école, 1900, page 245 ). 2. Par extension. Avoir pour conséquence une chose désagréable, la perte de quelque chose. J'ai coûté la vie à ma mère en venant au monde; j'ai été tiré de son sein avec le fer (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Le Génie du christianisme, tome 1, 1803, page 418 ). La première tentative [d'évasion] coûtait désormais quatorze jours de prison, la seconde vingt et un (FRANCIS AMBRIÈRE, Les Grandes vacances, 1946, page 87) : Ø 9.... une bataille (...) avait été livrée dans les plaines de la Moscova; la victoire avait coûté vingt mille hommes à l'armée française. JULES SANDEAU, Mademoiselle de la Seiglière, 1848, page 19. — Impersonnel. Il en coûtoit cher aux chevaliers étrangers, pour oser s'attaquer aux chevaliers de France (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Le Génie du christianisme, tome 2, 1803, page 494 ). Pour plaire à ces messieurs, je ne prendrai pas ces manières rudes et grossières; je resterai un étranger parmi eux. Il m'en coûtera peut-être quelque bon coup d'épée (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Lucien Leuwen, tome 1, 1836, page 38 ). — Emploi absolu, impersonnel. Je suis le maître ici, souviens-t'en, Aldo, et ce que tu répéterais de tout ceci, il t'en coûterait (JULIEN GRACQ, Le Rivage des Syrtes, 1951, page 336 ). Remarque : Dans la documentation, on rencontre des cas d'accord du participe passé dans les emplois non-figurés et de non-accord dans les emplois figurés Le bonheur d'y avoir attaché mon nom [aux bases des considérations anatomiques] me paroît une récompense plus que suffisante des peines qu'elles m'ont coûté depuis quinze ans (Georges Cuvier, Leçons d'anatomie comparée, tome 3, 1805, page XXVI). Les 300 000 francs qu'a coûtés la marquise en fer du ministère de l'intérieur (Edmond et Jules de Goncourt, Journal, 1868, page 444). Elle reprochait amèrement à son aîné les sommes d'argent que lui avait coûtées son instruction (Émile Zola, La Fortune des Rougon, 1871, page 61). Fréquence absolue littéraire Coûter : 3 429. Coûté : 869. Fréquence relative littéraire Coûter : XIXe. siècle : a) 6 074, b) 5 310; XXe. siècle : a) 3 124, b) 4 675. Coûté : XIXe. siècle : a) 1 759, b) 1 174; XXe. siècle : a) 1 187, b) 850.

« ROGER MARTIN DU GARD, Devenir, 1909, page 170. · Impersonnel : Ø 5.

Ce roi eut un ministre (...) qui aimant fort les femmes, les voulut avoir toutes; j'entends celles de la Cour qui en valaient la peine; il paya et les eut.

Il lui en coûta. PAUL-LOUIS COURIER, Pamphlets politiques, Simple discours à l'occasion d'une souscription pour l'acquisition de Chambord, 1821, page 82. B.— Emploi transitif, au figuré.

[Le complément d'objet est un adjectif ou un adverbe à valeur nominale, ou un substantif introduit par de (pour indiquer une chose indéterminée) ou non (pour indiquer une chose déterminée)] 1.

Nécessiter la réalisation d'une chose difficile et/ou désagréable.

Les efforts que ce travail m'a coûtés (Dictionnaire de l'Académie française.

1932).

Que de peines cette oeuvre [Louis Lambert] aura coûtées (HONORÉ DE BALZAC, Correspondance, tome 2, 1833, page 263 ).

L'on ne saurait vraiment récompenser que de ce qui a coûté quelque peine (ANDRÉ GIDE, Journal, 1941, page 98) : Ø 6.

Elle mangeait (...) à sa faim, mais qu'est-ce que cela coûtait de courses, d'heures de queues, d'ingéniosité! ELSA TRIOLET, Le Premier accroc coûte deux cents francs, 1945, page 208. — Impersonnel.

Quoi qu'il en puisse coûter, ne donnons jamais démission de nous-même (JULES BARBEY D'AUREVILLY, 1er. Memorandum, 1838, page 40 ).

Pourquoi donc que ça vous coûterait tant de mourir? (GEORGES BERNANOS, L'Imposture, 1927, page 488) : Ø 7.

Arrivé au lieu de l'embarquement, il s'y trouva deux bâtiments pour le transporter, l'un français, l'autre anglais. Napoléon se jeta dans la frégate anglaise, disant qu'il lui en coûterait trop qu'on pût jamais dire qu'un français l'avait déporté. EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 2, 1823, page 324. — emploi absolu.

Il donne presque tout le temps l'impression qu'il s'amuse, que rien ne lui coûte, qu'il est à la fête (JULIEN GREEN, Journal, 1933, page 127 ). · Impersonnel.

Je change d'habitude et il m'en coûte pour me mouler aux nouveaux objets (MARIE-FRANÇOISE-PIERRE GONCTHIER DE BIRAN, DIT MAINE DE BIRAN, Journal, 1817, page 36 ).

Une jeune personne est romanesque, quand ça lui coûte de se marier comme on se marie, avec un monsieur comme les autres (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Renée Mauperin, 1864, page 208 ). · Locution.

Coûte que coûte.

Le bien est un chemin mauvais qu'il faut poursuivre coûte que coûte (PAUL VERLAINE, Œuvres posthumes, tome 2, Voyage en France par un Français, 1896, page 83) : Ø 8.

Il fallait ne reculer à aucun prix.

Ne pas céder sans combat un pouce de terrain, mais se maintenir coûte que coûte sur place, avec la dernière énergie... MARÉCHAL FERDINAND FOCH, Mémoires pour servir à l'histoire de la guerre de 1914-1918, tome 2, 1929, page 22. — Par litote.

[Avec l'emploi d'une négation] Les paroles ne lui coûtaient rien, il en donnait autant qu'on en voulait croire (HONORÉ DE BALZAC, La Rabouilleuse, 1842, page 289 ). 2. »

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