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Dictionnaire en ligne: ÉCARLATE, adjectif et substantif.

Publié le 23/01/2016

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Dictionnaire en ligne: ÉCARLATE, adjectif et substantif. I.— Emploi adjectival. A.— Qui présente une couleur d'un rouge vif. Ces chevaux écarlates comme le premier sang d'une blessure (EUGÈNE FROMENTIN, Un Été dans le Sahara, 1857, page 232) : Ø 1.... son camail écarlate incendiait la neige d'un long reflet sanglant, rose, aux lueurs d'éclair, comme si, revenu des cieux et de l'enfer, ce voyageur, portant l'infini dans son âme, au lieu d'ombre traînait à ses pieds une flamme. THÉODORE DE BANVILLE, Les Exilés, 1874, page 13. SYNTAXE : a) Rouge, tache écarlate. b) Coussin, drap, étoffe, soie, velours écarlate. c) Cape, gilet, habit, livrée, manteau écarlate. d) Joue, langue, lèvre, tête écarlate. e) Fruit, grappe écarlate. B.— Par extension. [Cette même couleur avec une valeur symbolique ou expressive] 1. [En parlant de choses] a) [En parlant du costume] Qui, en raison de sa couleur dénote un rang social supérieur ou une certaine dignité. Les électeurs (...) revêtus de la robe rouge doublée d'hermine, coiffés, les séculiers du bonnet électoral, les archevêques de la mitre écarlate (VICTOR HUGO, Le Rhin, 1842, page 274 ). Une robe, de couleur écarlate, image du sang à verser (EDMOND FARAL, La Vie quotidienne au temps de Saint Louis, 1942, page 31 ). — Par métaphore, superlatif de brillant. Le discours (...) est étourdissant, est éblouissant, est resplendissant (...) Salvandy dit qu'il est écarlate (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Correspondance générale, tome 5, 1818-69, page 100 ). b) [En parlant d'emblèmes, en particulier du drapeau] Qu'il est beau, comme il flotte, azur! blanc! écarlate! Le drapeau rédempteur (PETRUS BOREL, Rhapsodies, 1831, page 31 ). — Par métaphore. Qui relève d'une idéologie révolutionnaire très virulente. Le vieux, en politique, arborait des opinions écarlates (...) il était assidu aux meetings révolutionnaires (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, Le Buisson ardent, 1911, page 1294) : Ø 2. Bahorel était un être de bonne humeur et de mauvaise compagnie, (...) ayant des gilets téméraires et des opinions écarlates; tapageur en grand, c'est-à-dire n'aimant rien tant qu'une querelle, si ce n'est une émeute, et rien tant qu'une émeute, si ce n'est une révolution... VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 1, 1862, page 780. 2. [En parlant du visage humain] D'un rouge vif qui traduit certaines réactions spontanées de l'organisme, dues : a) [à des efforts physiques importants] Un petit (...) revenait en courant, écarlate, hors d'haleine (HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, 1930, page 67 ). b) [à l'intensité de certains états d'âme, de certaines émotions] Le chef de bureau, dont la face rubiconde était devenue écarlate de joie, et dont le coeur bondissait dans sa poitrine (PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 1, 1859, page 162) : Ø 3. Il fut pris d'une joie dont il ne fut pas plus le maître que d'un état physique qui se produit sans intervention de la volonté, il devint écarlate comme un enfant qu'on vient de punir... MARCEL PROUST, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, page 866. — En particulier, péjoratif. [À un sentiment intense de confusion ou de colère] Le lundi, en ouvrant le journal, il [Alban] devint écarlate de rage (HENRI DE MONTHERLANT, Les Bestiaires, 1926, page 398 ). Il [Ferdinand] était écarlate de confusion (MARCEL AYMÉ, La Jument verte, 1933, page 110 ). II.— Emploi comme substantif. A.— Substantif féminin, vieilli. Étoffe de couleur rouge vif. Vêtu d'écarlate; habit, manteau d'écarlate. Ce diable habillé d'écarlate (PIERRE-JEAN DE BÉRANGER, Chansons, tome 3, 1829, page 225 ). Une chambre tendue d'écarlate (MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 14, 1922-23, page 243 ). Remarque : 1. Écarlate a pu désigner anciennement une teinture ou une étoffe de qualité supérieure, mais non obligatoirement rouge. Écarlate bleue, noire, verte (Attesté dans le Dictionnaire de l'Académie Française, Compléments 1842, Dictionnaire universel de la langue française (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe. et du XXe. siècle (Pierre Larousse), Dictionnaire des dictionnaires (sous la direction de Paul Guérin) 1892, Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française (Paul Robert)). 2. Écarlate est parfois présenté comme substantif masculin dans les dictionnaires (confer Larousse du XXe. siècle en six volumes, Dictionnaire de la chimie et de ses applications (Clément Duval, Raymonde Duval, Roger Dolique) 1959 et Dictionnaire du français contemporain (Jean Dubois) 1967) et chez certains auteurs Des pièces du fameux écarlate de Bruxelles (Prosper de Barante, Histoire des ducs de Bourgogne de la maison de Valois, tome 2, 1821-24, page 201). La pierre philosophale, (...) dont la couleur varie du carmin au brillant écarlate (Fulcanelli, Demeures philosophales, tome 2, 1929, page 227). B.— [Par substantivation de l'adjectif] Substantif masculin. 1. Nuance du rouge qui rappelle la couleur du sang par son éclat. Le mois de juillet, encore tout un mois de roses (...) de rouge nuancé de ponceau, de rouge amarante, d'écarlate velouté (EDMOND DE GONCOURT, La Maison d'un artiste, 1881, page 377 ). — Vieilli. Avoir les yeux bordés d'écarlate. Avoir les paupières rougies. Leurs yeux se bordaient d'écarlate (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Le Puits de Sainte Claire, 1895, page 20 ). 2. Par métonymie. a) Matière colorante rouge obtenue à partir de la cochenille et qui entre dans la composition de teintures et de fards; par extension teinture, fard coloré(e) par cette matière. Écarlate des Gobelins; teint de/en écarlate. Une cochenille (...) donne le rouge des rouges, l'écarlate de la laque, qui colorera les vernis, la cire, une foule d'objets (JULES MICHELET, L'Insecte, 1857, page 183 ). Profession de vendre de l'écarlate pour les joues (ALBERT CAMUS, Le Chevalier d'Olmedo, 1957, page 726 ). b) Poudre chimique utilisée pour colorer les aliments. — GASTRONOMIE. À l'écarlate. Qui est préparé selon une recette consistant à plonger certaines viandes dans une saumure additionnée de salpêtre pour leur donner une teinte rouge écarlate avant de les cuire à l'eau. Langue à l'écarlate (confer Charles Baudelaire, Nouvelles Histoires extraordinaires, 1857, page 269 et Mallarmé, Dernière mode, 1874, page 736). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 519. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 483, b) 944; XXe. siècle : a) 869, b) 765.

« maître que d'un état physique qui se produit sans intervention de la volonté, il devint écarlate comme un enfant qu'on vient de punir... MARCEL PROUST, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, page 866. — En particulier, péjoratif.

[À un sentiment intense de confusion ou de colère] Le lundi, en ouvrant le journal, il [Alban] devint écarlate de rage (HENRI DE MONTHERLANT, Les Bestiaires, 1926, page 398 ).

Il [Ferdinand] était écarlate de confusion (MARCEL AYMÉ, La Jument verte, 1933, page 110 ). II.— Emploi comme substantif. A.— Substantif féminin, vieilli.

Étoffe de couleur rouge vif.

Vêtu d'écarlate; habit, manteau d'écarlate.

Ce diable habillé d'écarlate (PIERRE-JEAN DE BÉRANGER, Chansons, tome 3, 1829, page 225 ).

Une chambre tendue d'écarlate (MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 14, 1922-23, page 243 ). Remarque : 1.

Écarlate a pu désigner anciennement une teinture ou une étoffe de qualité supérieure, mais non obligatoirement rouge.

Écarlate bleue, noire, verte (Attesté dans le Dictionnaire de l'Académie Française, Compléments 1842, Dictionnaire universel de la langue française (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe.

et du XXe.

siècle (Pierre Larousse), Dictionnaire des dictionnaires (sous la direction de Paul Guérin) 1892, Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française (Paul Robert)).

2.

Écarlate est parfois présenté comme substantif masculin dans les dictionnaires (confer Larousse du XXe. siècle en six volumes, Dictionnaire de la chimie et de ses applications (Clément Duval, Raymonde Duval, Roger Dolique) 1959 et Dictionnaire du français contemporain (Jean Dubois) 1967) et chez certains auteurs Des pièces du fameux écarlate de Bruxelles (Prosper de Barante, Histoire des ducs de Bourgogne de la maison de Valois, tome 2, 1821-24, page 201). La pierre philosophale, (...) dont la couleur varie du carmin au brillant écarlate (Fulcanelli, Demeures philosophales, tome 2, 1929, page 227). B.— [Par substantivation de l'adjectif] Substantif masculin. 1.

Nuance du rouge qui rappelle la couleur du sang par son éclat.

Le mois de juillet, encore tout un mois de roses (...) de rouge nuancé de ponceau, de rouge amarante, d'écarlate velouté (EDMOND DE GONCOURT, La Maison d'un artiste, 1881, page 377 ). — Vieilli.

Avoir les yeux bordés d'écarlate.

Avoir les paupières rougies.

Leurs yeux se bordaient d'écarlate (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Le Puits de Sainte Claire, 1895, page 20 ). 2.

Par métonymie. a) Matière colorante rouge obtenue à partir de la cochenille et qui entre dans la composition de teintures et de fards; par extension teinture, fard coloré(e) par cette matière.

Écarlate des Gobelins; teint de/en écarlate.

Une cochenille (...) donne le rouge des rouges, l'écarlate de la laque, qui colorera les vernis, la cire, une foule d'objets (JULES MICHELET, L'Insecte, 1857, page 183 ).

Profession de vendre de l'écarlate pour les joues (ALBERT CAMUS, Le Chevalier d'Olmedo, 1957, page 726 ). b) Poudre chimique utilisée pour colorer les aliments. 2. »

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