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Dictionnaire en ligne: EMBAUMANT, -ANTE, participe présent et adjectif.

Publié le 23/01/2016

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Dictionnaire en ligne: EMBAUMANT, -ANTE, participe présent et adjectif. I.— Participe présent de embaumer* II.— Emploi adjectival. A.— [En parlant d'une chose concrète] 1. Qui a des propriétés balsamiques, analgésiques, adoucissantes. Des remèdes embaumans, tels que des compresses et des plumaceaux imbibés d'eau-de-vie camphrée (ÉTIENNE-LOUIS GEOFFROY. Manuel de médecine pratique, 1800, page 324 ). Topiques anti-septiques et embaumans (ÉTIENNE-LOUIS GEOFFROY. Manuel de médecine pratique, 1800 page 325 ). 2. Qui a, répand une odeur suave. Le sable embaumant de la rive, la brise toute parfumée des mers du Sud (GUSTAVE FLAUBERT, Smarh, 1839, page 112 ). Des fleurs, des roses surtout, embaumantes (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, L'Endormeuse, 1889, page 1176 ). Du foin par paquets, pêle-mêle, embaumant, entêtant (RENÉ BENJAMIN, Gaspard, 1915, page 35) : Ø ... la terre trop sèche semble déshabituée du sourire, l'herbe y semble plus tendre et plus embaumante qu'ailleurs. Elle se hâte encore plus de fleurir, d'embaumer, par crainte que le soleil ne la fane avant qu'elle ait atteint sa graine; ses amours sont précipitées. ANDRÉ GIDE, Les Nourritures terrestres, 1897, page 239. Remarque : S'emploie plus rarement à propos d'une personne Si tu m'avais connu il y a dix ans, j'étais frais, embaumant, j'exhalais la vie et l'amour (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1846, page 242). B.— Par métaphore. [En parlant d'une chose abstraite] Qui évoque la suavité du baume par sa douceur, son charme. La tendresse embaumante Que verse au coeur, pour l'assainir, Une fidèle et chaste amante (ARMAND PRUDHOMME, DIT SULLY PRUDHOMME, Les Vaines tendresses, 1875, page 182 ). Fréquence absolue littéraire : 2 Forme dérivée du verbe "embaumer" embaumer EMBAUMER, verbe. I.— [Par référence à baume1 B] Emploi transitif. A.— Domaine funéraire. Traiter un cadavre avec des substances balsamiques, antiseptiques, etc. pour l'empêcher de se corrompre. Si je meurs dans le voyage, embaumez-moi avec du baume de Syrie; mettez-moi, tout habillé, dans une pyramide d'émeraudes (EDGAR QUINET, Ahasvérus, 1833, 1re. journée, page 102 ). Je ne veux pas être embaumé; que la destruction fasse son oeuvre en paix! La vue des momies égyptiennes suffit à dégoûter de ces sortes d'empaillements ridicules (MAXIME DU CAMP, Mémoires d'un suicidé, 1853, page 303 ). Confer aussi baume1 exemple 8. B.— Par métaphore. [Le complément d'objet direct désigne une chose abstraite] Préserver de l'oubli, assurer la pérennité dans la mémoire, rendre impérissable, éternel. Embaumer (dans/de/par...). Embaumer les souvenirs. L'amour qu'elle avait eu s'était trouvé embaumé dans des aromates tellement exquis, qu'au bout de quelque temps il y avait plaisir à contempler un mort aussi délicieux (JOSEPH ARTHUR COMTE DE GOBINEAU, Pléiades, 1874, page 327 ). Le peuple arabe a ceci d'admirable que, son art, il le vit, il le chante et le dissipe au jour le jour; il ne le fixe point et ne l'embaume en aucune oeuvre (ANDRÉ GIDE, L'Immoraliste, 1902, page 464) : Ø 1. Comme un mot qui n'entre au Dictionnaire de l'Académie française qu'une fois usagé, dépouillé de la fraîcheur de son origine populaire (...), souvent plus de cinquante ans après sa création (...) et la définition qu'on en donne le conserve, l'embaume, quoique décrépit, dans une pose noble, fausse, arbitraire... BLAISE CENDRARS, Moravagine, 1926, page 23. Remarque : Quelques attestations de embaumer rappellent plus particulièrement l'emploi B 1 de baume1 et tendent à signifier « mettre un baume, un analgésique sur; apaiser ». Pour apaiser, pour embaumer, pour étancher le sang qui se collait dans les cheveux Une couronne aussi a été faite, une couronne de sève, une couronne éternelle (CHARLES PÉGUY, Le Porche du Mystère de la deuxième vertu, 1911, page 240). Confer aussi baume1 exemple 5. II.— [Par référence à baume1 C] A.— Emploi transitif. [Embaumer exprime une action, un processus] 1. Embaumer quelque chose, quelqu'un. a) [Le complément d'objet direct désigne un lieu ou une personne] Emplir, couvrir, imprégner d'une odeur suave, d'un parfum. Embaumer les airs; être embaumé de fleurs, d'une odeur, d'un parfum. Un bonheur répand un suave parfum sur notre vie, comme le chèvrefeuille embaume l'air qui l'entoure et le vent qui le balance en passant (ALPHONSE KARR, Sous les tilleuls, 1832, page 107 ). Les émouvantes odeurs orientales embaumaient l'ombre et faisaient un doux contraste avec l'air froid des pics neigeux (PIERRE BENOÎT, L'Atlantide, 1919, page 133) : Ø 2. L'odeur du bois de cèdre embaume partout le bazar; et cette atmosphère, composée des mille parfums divers qui s'exhalent des boutiques (...) me rappelle l'impression que j'éprouvai la première fois que je traversai Florence, où les charpentes de bois de cyprès remplissent les rues d'une odeur à peu près pareille. ALPHONSE DE LAMARTINE, Souvenirs, impressions, pensées et paysages pendant un voyage en Orient (1832-1833) ou Note d'un voyageur, tome 2, 1835, page 228. — Emploi pronominal. Comme tout sent bon! Ah! ce grand Paris qui se fleurit et s'embaume, ce Paris où grandit toujours la passion des fleurs (ÉMILE ZOLA, L'Enfant roi, 1881, III, 1, page 526 ). b) Par métaphore. [Le sujet et le complément d'objet direct désignent des choses abstraites ou une chose concrète et une chose abstraite] Emplir d'une impression agréable qui évoque, par sa suavité, le baume, le parfum. Le véritable amour, celui qui nous embrase sans nous consumer et qui (...) embaume et parfume pour l'éternité tout ce qu'il pénètre (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Thaïs, 1890, page 149 ). Ceux-là [des baisers] qui semblaient embaumés d'enfance, Dont l'arôme évoquait les fins peupliers Qui verdissent le long des chemins printaniers (PAUL-JEAN TOULET, Vers inédits, 1920, page 23 ). Tu es injuste pour les jours ordinaires quand tu prépares la fête, mais la fête à venir embaume les jours ordinaires (ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Citadelle, 1944, page 910 ). Cf aussi amitié exemple 90. 2. Embaumer quelque chose à quelque chose (rare). Imprégner quelque chose d'une odeur suave au contact d'une autre chose. Des fleuves embaumaient aux lauriers riverains Leurs ondes claires (HENRI DE RÉGNIER, Premiers poèmes, 1888, page 173 ). 3. Embaumer quelque chose, quelqu'un de quelque chose. Imprégner quelque chose d'une odeur suave. Les mille parfums des bois voltigent autour de vous, embaumant l'air de leur haleine odorante (ÉMILE ERCKMANN ET ALEXANDRE CHATRIAN, DITS ERCKMANN-CHATRIAN, L'Ami Fritz, 1864, page 129 ). Il aimait les étoffes de velours et de soie, s'inondait de parfums et embaumait ses vêtements de fumigations odorantes (JEAN THARAUD, JÉRÔME THARAUD, Mille et un jours de l'Islam, I, 1935, page 50 ). — Par métaphore. Emplir d'une impression agréable par des procédés délicats qui évoquent la suavité d'un baume, d'un parfum. Je t'envoie une fleur de baume, la seule qui soit dans notre jardin (...). Que le baume te parfume le coeur, comme moi tu m'embaumes de caresses et d'affection (HONORÉ DE BALZAC, Lettres à l'Étrangère, tome 3, 1850, page 347 ). Ces dix-huit ans fleuris dont la présence embaumait déjà la maison d'un parfum de jeunesse et de gaieté (HENRI MURGER, Scènes de la vie de bohème, 1851, page 275 ). Par ce charme du souvenir qui embaume le passé de douceur, tandis que les côtés tristes s'effacent ou plaisent (JOSÉPHIN PÉLADAN, Le Vice suprême, 1884, page 54 ). — Emploi pronominal à sens passif. S'embaumer de quelque chose. S'imprégner de l'odeur suave de (quelque chose). L'air s'embaumoit de l'odeur de la moisson nouvelle mêlée aux émanations des arbres et des fleurs (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Les Natchez, 1826, page 327 ). Aromatiques senteurs Dont s'embaument les hauteurs, Thym, muguet, roses, jasmin (CHARLES CROS, Le Coffret de santal, Drame en trois ballades, 1873, page 26 ). · Par métaphore. Tel dimanche pour moi s'embaume de la voix Des soprani, s'ouvrant comme une cassolette (GEORGES RODENBACH, Le Règne du silence, 1891, page 119 ). 4. Argot, familier, au figuré. Embaumer quelqu'un (avec, dans, etc.). Entourer (quelqu'un) d'hommages outranciers, lui prodiguer des flatteries exagérées. Embaumer (quelqu'un) dans les louanges. (Quasi-)synonymes : encenser, flagorner. Comme vous l'exaltez [Laerte] avec conviction! Hamlet. — Je l'embaume, avec vous, dans l'admiration (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Hamlet, prince de Danemark, 1848, V, 8, page 260) : Ø 3. Je t'enverrai, mon cher, trois colonnes sur les oeuvres complètes de mon ministre. Je veux le déifier, le porter au-dessus du dix-huitième firmament. Ô mon ministre, je te tiens enfin! Je puis te parfumer des pastilles du sérail de l'éloge, t'embaumer avec un panégyrique de ma préparation! LOUIS REYBAUD, Jérôme Paturot à la recherche d'une position sociale, 1842, page 123. B.— Emploi intransitif. [Embaumer exprime un état, une manière d'être] 1. Avoir, répandre une odeur suave, sentir bon, fleurer. Si quelque fleur embaume, S'en embaumer (ARMAND PRUDHOMME, DIT SULLY PRUDHOMME, Les Vaines tendresses, 1875, page 139 ). Une profusion d'oeillets roses qui embaument (JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Le Roman d'un enfant, 1890, page 85 ). Les petites choses n'ont l'air de rien, mais elles donnent la paix. C'est comme les fleurs des champs, vois-tu. On les croit sans parfum, et toutes ensemble, elles embaument (GEORGES BERNANOS, Journal d'un curé de campagne, 1936, page 1192) : Ø 4.... les saints épandent, eux-mêmes, de leur vivant et après leur mort, de puissants parfums. Quand saint François de Paule et Venturini de Bergame offrent le sacrifice, ils embaument. Saint Joseph de Cupertino secrète de telles fragrances qu'on peut le suivre à la piste; et, quelquefois, c'est, pendant la maladie, que ces arômes se dégagent. GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, En route, tome 2, 1895, page 149. — Par métaphore. Évoquer la suavité du baume, d'un parfum par la douceur, le charme de sa manière d'être. Il y a des hommes que Dieu a marqués au front, au sourire, aux paupières, d'un signe et comme d'une huile agréable; qu'il a investis du don d'être aimés; Quelque chose à leur insu émane d'eux, qui embaume et qui attire (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Volupté, tome 2, 1834, page 161 ). · Ne pas embaumer. Avoir mauvaise allure, paraître suspect. Il guignait le nom du marquis pour son conseil d'administration de la « Banque d'Herzégovine », une affaire qui n'embaumait pas (EUGÈNE MELCHIOR, VICOMTE DE VOGÜÉ, Les Morts qui parlent, 1899, page 143 ). 2. Embaumer quelque chose (suivi d'un complément désignant la nature de l'odeur). Avoir, répandre l'odeur suave de telle chose. Une soupe qui embaumait la carotte et le poireau, quelque chose de doux à l'estomac comme du velours (ÉMILE ZOLA, La Débâcle, 1892, page 82 ). Quelle paix, les soirs, quand la campagne embaume les fenaisons de la Saint-Jean (HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, 1922, page 245 ). Une commode dont les tiroirs exhalent un parfum de sauge fanée, l'armoire aux draps de fil qui embaume le savon sec, et ce lit à bateau qui sent la paille fraîche de maïs et le vieux bois de chêne (HENRI BOSCO, Le Mas Théotime, 1945, page 40 ). — Par métaphore. Manifester certaines qualités, évoquer certaines valeurs. Les palefreniers (...) des rues de Grenelle et de Varennes fleurent leur terroir, ils embaument Belleville et le Grand-Duché de Luxembourg (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, En ménage, 1881, page 181 ). La piété ne sait trop où se prendre dans cette masure, qui pue les misères à la Balzac plus qu'elle n'embaume les fortes vertus de l'incomparable famille Pascal (MAURICE BARRÈS, Les Maîtres, 1923, page 147 ). 3. Embaumer de quelque chose (rare). Voici ma plus belle ceinture, Elle embaume encor de mes fleurs (MARCELINE DESBORDES-VALMORE, Poésies posthumes, 1859, page 276 ). On coupe les foins, l'air embaume de leur bonne odeur, mêlée à l'arôme des pins résineux (JULES MICHELET, Sur les chemins de l'Europe, 1874, page 393 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 322. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 448, b) 412; XXe. siècle : a) 621, b) 391.

« contempler un mort aussi délicieux (JOSEPH ARTHUR COMTE DE GOBINEAU, Pléiades, 1874, page 327 ).

Le peuple arabe a ceci d'admirable que, son art, il le vit, il le chante et le dissipe au jour le jour; il ne le fixe point et ne l'embaume en aucune oeuvre (ANDRÉ GIDE, L'Immoraliste, 1902, page 464) : Ø 1.

Comme un mot qui n'entre au Dictionnaire de l'Académie française qu'une fois usagé, dépouillé de la fraîcheur de son origine populaire (...), souvent plus de cinquante ans après sa création (...) et la définition qu'on en donne le conserve, l'embaume, quoique décrépit, dans une pose noble, fausse, arbitraire... BLAISE CENDRARS, Moravagine, 1926, page 23. Remarque : Quelques attestations de embaumer rappellent plus particulièrement l'emploi B 1 de baume1 et tendent à signifier « mettre un baume, un analgésique sur; apaiser ». Pour apaiser, pour embaumer, pour étancher le sang qui se collait dans les cheveux Une couronne aussi a été faite, une couronne de sève, une couronne éternelle (CHARLES PÉGUY, Le Porche du Mystère de la deuxième vertu, 1911, page 240). Confer aussi baume1 exemple 5. II.— [Par référence à baume1 C] A.— Emploi transitif.

[Embaumer exprime une action, un processus] 1.

Embaumer quelque chose, quelqu'un. a) [Le complément d'objet direct désigne un lieu ou une personne] Emplir, couvrir, imprégner d'une odeur suave, d'un parfum.

Embaumer les airs; être embaumé de fleurs, d'une odeur, d'un parfum.

Un bonheur répand un suave parfum sur notre vie, comme le chèvrefeuille embaume l'air qui l'entoure et le vent qui le balance en passant (ALPHONSE KARR, Sous les tilleuls, 1832, page 107 ).

Les émouvantes odeurs orientales embaumaient l'ombre et faisaient un doux contraste avec l'air froid des pics neigeux (PIERRE BENOÎT, L'Atlantide, 1919, page 133) : Ø 2.

L'odeur du bois de cèdre embaume partout le bazar; et cette atmosphère, composée des mille parfums divers qui s'exhalent des boutiques (...) me rappelle l'impression que j'éprouvai la première fois que je traversai Florence, où les charpentes de bois de cyprès remplissent les rues d'une odeur à peu près pareille. ALPHONSE DE LAMARTINE, Souvenirs, impressions, pensées et paysages pendant un voyage en Orient (1832-1833) ou Note d'un voyageur, tome 2, 1835, page 228. — Emploi pronominal.

Comme tout sent bon! Ah! ce grand Paris qui se fleurit et s'embaume, ce Paris où grandit toujours la passion des fleurs (ÉMILE ZOLA, L'Enfant roi, 1881, III, 1, page 526 ). b) Par métaphore.

[Le sujet et le complément d'objet direct désignent des choses abstraites ou une chose concrète et une chose abstraite] Emplir d'une impression agréable qui évoque, par sa suavité, le baume, le parfum.

Le véritable amour, celui qui nous embrase sans nous consumer et qui (...) embaume et parfume pour l'éternité tout ce qu'il pénètre (ANATOLE- FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Thaïs, 1890, page 149 ).

Ceux-là [des baisers] qui semblaient embaumés d'enfance, Dont l'arôme évoquait les fins peupliers Qui 2. »

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