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Dictionnaire en ligne: ERRANT2, -ANTE, participe présent et adjectif.

Publié le 31/01/2016

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Dictionnaire en ligne: ERRANT2, -ANTE, participe présent et adjectif. I.— Participe présent de errer* II.— Adjectif. A.— Vieux, littéraire. Qui se trompe, qui est, qui s'égare dans l'erreur (voir errer A). Les catholiques sont tous occupés de damner leurs frères errants (FÉLICITÉ-ROBERT DE LAMENNAIS, Essai sur l'indifférence en matière de religion, tome 2, 1817-23, page 33 ). — Emploi comme substantif : Ø 1. Les guerres des Albigeois, les persécutions contre les vaudois, les cathares, les bogomiles (...) ne me choquent pas plus que les croisades : c'étaient là réellement des errants, sortant de la grande forme de l'humanité... ERNEST RENAN, L'Avenir de la science, 1890, page 346. B.— Usuel (avec souvent interférence de sens avec errant1)). Qui va çà et là sans direction ni but précis, sans se fixer nulle part (voir errer B). 1. [Le mot déterminé désigne un animé] a) [En parlant d'une personne, d'un animal ou d'une collectivité] Chiens errants. Les routes sont encombrées de familles errantes qui fuient au hasard et sans savoir où (ANDRÉ GIDE, Journal, 1940, page 26) : Ø 2.... les hordes errantes le sont parce qu'elles abandonnent chaque matin la place occupée chaque soir, qu'elles déplient et replient leurs tentes sans rien fertiliser alentour, ajoutant en les piétinant à la stérilité des déserts, parce qu'elles ne savent jamais que faire halte. JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1932, page 129. · Esprit, âme errante. Âme en peine, spectre, fantôme. L'âme de ce mort sortait de sa demeure paisible et devenait une âme errante qui tourmentait les vivants (NUMA-DENIS FUSTEL DE COULANGES, La Cité antique, 1864, page 18 ). — Emploi comme substantif : Ø 3.... jamais elle [Lydie] n'avait pu voir un chemineau s'arrêter le soir à ce croisement de routes (...) sans songer que cet errant avait été tout petit, bercé, choyé par une mère tendre... ALPHONSE DAUDET, La Petite paroisse, 1895, page 71. b) [En parlant d'un attribut de la personne] a ) [d'un élément de sa morphologique] Leurs mains errantes cherchaient sur leur visage (ÉMILE ZOLA, La Faute de l'Abbé Mouret, 1875, page 1390 ). À peine effleurent-ils de doigts errants ta vie [d'Anne] Tout leur sang les accable aussi lourd que la mer (PAUL VALÉRY, Album de vers anciens, 1900, page 56 ). — [d'une activité, d'un comportement] Le regard errant va chercher ses visions à côté et comme derrière nous toujours (ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Système des beaux-arts, 1920, page 29 ). — [Par hypallage, d'une personne errante] . Au cours de notre promenade errante (HENRI, ALBAN FOURNIER, DIT ALAIN-FOURNIER, Le Grand Meaulnes, 1913, page 278 ). Sa course errante à travers les taillis dans la grande colère du vent et le flagellement de la pluie (GEORGES BERNANOS, Nouvelle histoire de Mouchette, 1937, page 1301 ). · Mener une vie errante. Se déplacer beaucoup, voyager sans cesse. « L'Univers est une espèce de livre dont on n'a lu que la première page, quand on n'a vu que son pays. » Il vécut donc une vie errante (PAUL BOURGET, Essais de psychologie contemporaine, 1883, page 234 ). Par métaphore. Les griots sont les gens du monde les plus philosophes et les plus paresseux; ils mènent la vie errante et ne se soucient jamais du lendemain (JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Le roman d'un Spahi, 1881, page 156 ). ß ) [d'un élément de sa vie intérieure] Imagination errante. Les caractères excessifs et les coeurs errants (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, tome 13, 1863-69, page 199) : Ø 4. En somme, quand je la voyais, je remarquais qu'elle avait un grain de beauté, mais ma mémoire errante le promenait ensuite sur la figure d'Albertine et le plaçait tantôt ici tantôt là. MARCEL PROUST, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, page 876. 2. [En parlant d'un inanimé] Qui se déplace en tous sens sans se fixer nulle participe. a) [d'un inanimé concret] Le ciel immense, où passaient lentement des brumes errantes (JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Pêcheur d'Islande, 1886, page 233 ). La barque errante, symbole immémorial de la destinée humaine (RENÉ HUYGHE, Dialogue avec le visible, 1955, page 336) : Ø 5. LES JEUNES FILLES. — Si tu peux saisir en ta main close l'ombre errante des nuages, alors; essaie de fixer sur toi l'amour des hommes. JEAN GIONO, Esquisse d'une mort d'Hélène, 1943, page 356. — Vieux. Astres, étoiles errantes. Les planètes, par opposition aux étoiles fixes. Tu n'es point l'habitant d'une planète errante (ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Terre des hommes, 1939, page 148 ). b) [d'un inanimé du domaine des sens] Cette névralgie errante (JULES MICHELET, Journal, 1843, page 512 ). La lumière errante des falots (JULES MICHELET, Sur les chemins de l'Europe, 1874, page 34) : Ø 6. Un parfum subtil, errant, inidentifiable, offrait juste le début d'une prise floue, puis s'évanouissait dans l'air redevenu neutre. JOSEPH MALÈGUE, Augustin ou le Maître est là, tome 1, 1933, page 20. STATISTIQUES : Errant1 et 2. Fréquence absolue littéraire : 1 670. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 3 373, b) 2 492; XXe. siècle : a) 2 233, b) 1 544. Forme dérivée du verbe "errer" errer ERRER, verbe intransitif. A.— Vieux, littéraire. Commettre une erreur, se tromper. Il faut donc savoir trancher les questions, même au risque d'errer (CLAUDE BERNARD, Introduction à l'étude de la médecine expérimentale, 1865, page 65 ). Errer étant humain, faillir est véniel (VICTOR HUGO, La Fin de Satan, 1885, page 816) : Ø 1. Il n'est pas vrai que, pour être dans l'église, il faille nécessairement être en communion de foi avec le pontife romain; et les conciles oecuméniques qui ont défini le contraire, ont erré... FÉLICITÉ-ROBERT DE LAMENNAIS, De la Religion considérée dans ses rapports avec l'ordre politique et civil, 1826, page 180. B.— Usuel. 1. [Le sujet désigne un animé] Aller d'un côté et de l'autre sans but ni direction précise. a) [En parlant d'un homme, d'un animal ou d'une collectivité] La bête de l'Apocalypse erre maintenant dans la contrée et tout le monde est plein d'agitation (BLAISE CENDRARS, L'Or, 1925, page 190 ). Geneviève errait dans les champs, sans but (HENRI BOSCO, Le Mas Théotime, 1945, page 61) : Ø 2. D'autres promeneurs couraient, jouaient à travers les avenues, chacun errant à sa guise, conduit seulement par sa libre fantaisie. HENRI, ALBAN FOURNIER, DIT ALAIN-FOURNIER, Le Grand Meaulnes, 1913, page 103. — Errer après quelque chose. Mon amour errait après vos pensées (PAUL VERLAINE, Œuvres complètes, tome 1, La Bonne chanson, 1870, page 101 ). J'erre après un rêve vague et beau (STÉPHANE MALLARMÉ, Poésies, 1898, page 34 ). b) [En parlant d'un attribut de la personne] a ) [d'une partie de sa morphologie] Jeanne ouvrit le piano, laissa errer ses belles mains sur le clavier (PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 1, 1859, page 307 ). Ses doigts [d'Odette] errent partout sur l'intérieur du meuble (PAUL BOURGET, Un Drame dans le monde, 1921, page 29 ). ß ) Au figuré. — [d'un phénomène lié à l'esprit, à la pensée] Divaguer, progresser sans retenue, sans discipline. La pensée, l'imagination errent. Je laissais ma pensée errer dans les plaines solitaires (ALEXANDRE DUMAS FILS, La Dame aux camélias, 1848, page 242 ). Jordan, les yeux au loin, par une des fenêtres, laissait sa songerie errer sous les grands arbres (ÉMILE ZOLA, Travail, tome 1, 1901, page 183) : Ø 3. Excusez-moi d'errer si loin de l'objet de cette lettre. J'aurai encore bien des choses à vous dire — mais mon quart de dimanche s'exténue, et demain nul loisir. PAUL VALÉRY, Lettres à quelques-uns, 1945, page 96. · Laisser errer sa plume. Donner libre cours à son inspiration. Elle [Alice] (...) laissa errer son crayon, obsédée par la chute musicale de la pluie sur le balcon (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Duo, 1934, page 170 ). · Laisser errer ses yeux, son regard sur quelque chose ou sur quelqu'un. Parcourir quelque chose ou quelqu'un du regard sans fixer son attention quelque part. Les yeux de Cosette erraient vaguement (VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 2, 1862, page 84) : Ø 4. Il ne trouvait aucune parole à prononcer, lui si loquace, et, d'instinct, il ôta devant elle son béret. Ses regards hardis seuls le décelaient, et la jeune fille les sentait errer sur elle et s'attacher à sa figure levée comme une brûlante caresse. JOSEPH DE PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, page 228. — [d'une manifestation traduisant un état intermédiaire] · [Le sujet désigne un trait de la physionomie : un sourire, une moue] Apparaître brièvement, d'une manière fugace et presque imperceptible. Le sourire des anges tristes errait sur ses lèvres de corail rehaussées par de belles dents (HONORÉ DE BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, page 30 ). · [Le sujet désigne une parole] errer sur les lèvres. Être sur le point d'être prononcé sans l'être toutefois. L'aveu a erré sur mes lèvres (MADAME COTTIN, Claire d'Albe, 1799, page 163 ). Yousouf sentit errer sur ses lèvres quelques représentations qu'il lui fut impossible de formuler (GÉRARD DE NERVAL, Voyage en Orient, tome 2, 1851, page 173 ). c) Au figuré. Hésiter, tergiverser.... mais vive La France encore mieux, puisque, sans plus errer, Il faut mourir ou revenir, proie ou convive! (PAUL VERLAINE, Œuvres complètes, tome 3, Chair, Paris, éditions de Cluny, 1896, page 128 ). Elle [Ida] continuait (...) d'errer, sans découvrir le prétexte à alléguer (ÉDOUARD ESTAUNIÉ, Madame Clapain, 1932, page 237 ). 2. [Le sujet désigne un inanimé] a) [Un inanimé mû par un agent extérieur] Être transporté d'un lieu à un autre sans se fixer quelque part. a ) [Un inanimé concret] Les flocons de neige, glissent, errent et flottent (...) À cet ensemencement se mêle une bise forcenée (VICTOR HUGO, L'Homme qui rit, tome 1, 1869, page 99) : Ø 5. On aperçut la pointe du mât (...). Cette pointe erra au haut des roches, et sembla s'y enfoncer. On ne la vit plus... VICTOR HUGO, L'Homme qui rit, tome 1, 1869 page 47. ß ) [Un inanimé du domaine des sens] Aucun blond parfum n'errait (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Chéri, 1926, page 114) : Ø 6. L'officier, impatient, balançait au bout de son bras sa lanterne dont la lumière errait sur d'incompréhensibles décors. JEAN THARAUD, JÉRÔME THARAUD, La Ville et les champs, 1907, page 55. b) [Un inanimé inerte] Être disposé çà et là sans ordre ni organisation. Le charme tout lunaire d'un léger édifice errant parmi les oliviers (JEAN THARAUD, JÉRÔME THARAUD, L'An prochain à Jérusalem, 1924, page 79) : Ø 7. Sur le manteau de la cheminée erraient un rasoir, une paire de pistolets, une boîte à cigares. HONORÉ DE BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, page 280. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 2 118. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 3 518, b) 3 040; XXe. siècle : a) 3 159, b) 2 476.

« le flagellement de la pluie (GEORGES BERNANOS, Nouvelle histoire de Mouchette, 1937, page 1301 ). · Mener une vie errante.

Se déplacer beaucoup, voyager sans cesse.

« L'Univers est une espèce de livre dont on n'a lu que la première page, quand on n'a vu que son pays.

» Il vécut donc une vie errante (PAUL BOURGET, Essais de psychologie contemporaine, 1883, page 234 ). Par métaphore.

Les griots sont les gens du monde les plus philosophes et les plus paresseux; ils mènent la vie errante et ne se soucient jamais du lendemain (JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Le roman d'un Spahi, 1881, page 156 ). ß ) [d'un élément de sa vie intérieure] Imagination errante. Les caractères excessifs et les coeurs errants (CHARLES- AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, tome 13, 1863-69, page 199) : Ø 4.

En somme, quand je la voyais, je remarquais qu'elle avait un grain de beauté, mais ma mémoire errante le promenait ensuite sur la figure d'Albertine et le plaçait tantôt ici tantôt là. MARCEL PROUST, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, page 876. 2.

[En parlant d'un inanimé] Qui se déplace en tous sens sans se fixer nulle participe. a) [d'un inanimé concret] Le ciel immense, où passaient lentement des brumes errantes (JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Pêcheur d'Islande, 1886, page 233 ).

La barque errante, symbole immémorial de la destinée humaine (RENÉ HUYGHE, Dialogue avec le visible, 1955, page 336) : Ø 5.

LES JEUNES FILLES.

— Si tu peux saisir en ta main close l'ombre errante des nuages, alors; essaie de fixer sur toi l'amour des hommes. JEAN GIONO, Esquisse d'une mort d'Hélène, 1943, page 356. — Vieux.

Astres, étoiles errantes.

Les planètes, par opposition aux étoiles fixes.

Tu n'es point l'habitant d'une planète errante (ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Terre des hommes, 1939, page 148 ). b) [d'un inanimé du domaine des sens] Cette névralgie errante (JULES MICHELET, Journal, 1843, page 512 ).

La lumière errante des falots (JULES MICHELET, Sur les chemins de l'Europe, 1874, page 34) : Ø 6.

Un parfum subtil, errant, inidentifiable, offrait juste le début d'une prise floue, puis s'évanouissait dans l'air redevenu neutre. JOSEPH MALÈGUE, Augustin ou le Maître est là, tome 1, 1933, page 20. STATISTIQUES : Errant1 et 2.

Fréquence absolue littéraire : 1 670.

Fréquence relative littéraire : XIXe.

siècle : a) 3 373, b) 2 492; XXe.

siècle : a) 2 233, b) 1 544. Forme dérivée du verbe "errer" errer ERRER, verbe intransitif. A.— Vieux, littéraire.

Commettre une erreur, se tromper.

Il faut donc savoir trancher les questions, même au risque d'errer (CLAUDE BERNARD, Introduction à l'étude de la médecine expérimentale, 1865, page 65 ).

Errer étant humain, faillir 2. »

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