AVRIL 1975 DANS LE MONDE

« contrairement à la position constante de la France, que le mécanisme correcteur porte aussi sur les « ressources ·propres » tirées des droits de douane et des prélèvements agricoles.

Le Conseil européen s'est terminé, au soir du 11 mars, par un laborieux compromis sur la contribution britannique, qui sera substan­ tiellement réduite, et sur les produits laitiers de la Nouvelle~Zélande; il ne fait guère de doute que M.

Wilson recommandera aux élec­ teurs le maintien de la Grande-Bretagne dans la C.E.E.

lors du prochain référendum.

A Du­ blin, M.

Wilson était-il en position de force ? Un « non » britannique aurait été un échec politique important pour les Neuf, mais le re­ trait de la Grande-Bretagne serait pour elle une catastrophe économique .

Sur le problème de l'énergie, avant la confé­ rence proposée pour le 7 avril par M.

Giscard d'Estaing, les chefs de gouvernement ont ac­ cepté le projet du chancelier Schmidt de creei· un comité chargé d'examiner toutes les ques­ tions y afférant : recyclage des pétrodollars , aide au développement, économies d'énergie, · prix du pétrole et possibilité de mettre le pro­ blème .

de toutes les matières premières à l'ordre dili jour de la ·conférence.

3) Accord historique à Lomé Une convention liant pour cinq ans la C.E.E.

à quarante-six pays du tiers-monde d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique a été signee, le 28 février, à Lomé (Togo) · en présence des re­ présentants de la C.E. E.

: les Neuf garantissent à ces pays la stabilité de leurs recettes d'expor­ tations.

La Communauté est le premier partenair~ commercial de ces quarante-six pays qui comp­ tent une population de 268 millions d'habitants.

La convention de Lomé ·prévoit un système de coopération mettant en œuvre les instruments d'aide au développement dans les domaines com­ merciaux, industriels, techniques et d'assistance financière.

Mais, avant tout, elle assure la sta­ bilité des recettes d'exportations contre les ris­ ques de mauvaise récolte ou de chute des cours .

La C.E.E .

promet, en outre, une aide de 16,5 milliards de francs.

Cet accord amplifie la convention de Yaoundé qui liait la C.E.E.

depuis 1964 · à dix-neuf pays afriCains francophones (excepté la Somalie) ; il entrera en vigueur,.

après .

ratification des pays concernés, à la fin de 1975.

M.

Ortoli, président de la Commission euro­ péenne, a conclu : « cette convention prouve qu'il est possible d'assurer la difficile nais­ sance d'un nouvel accord mondial par la voie de la coopération et non plus par celle de la confrontation :..

PEROU Difficultés de \a -voie révolutionnaire péruvienne Le 5 février 1975, à Lima, l'armée décide de prendre d'assaut une caserne où des policiers, en grève pour des questions de salaires, .se sont barricadés.

Cet affrontement provoque émeutes et pillages dans le centre de la ville, ct l'armée intervient brutalement : bilan, cent morts.

Le gouvernement du général Velasco Alvaredo a proclamé l'état d'urgence sur l'eu­ semble du territoire, des incidents ayant eu lieu également à Arequipa et à Trujillo, et la sub­ version menaçant de gagner tout le pays.

Cette situation tendue met en évidence les li­ mites et les faiblesses de l'expérience nationa­ liste et révolutionnaire des militaires péruviens , au pouvoir depuis octobre 1968, et montre les graves difficultés que peut rencontrer un régime progressiste mais autoritaire quand il veut. »