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AVRIL 1977 DANS LE MONDE

Publié le 15/11/2011

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Le président Carter, qui a reçu un autre dissident soviétique expulsé, M. Boukovski (1er mars), a franchi un nouveau pas dans sa politique de moralisation, ce qui pourrait opérer un changement dans les relations entre les deux grandes puissances mondiales, sans toutefois gèner l'évolution de la politique de détente : les réalités économiques et militaires ressortissant à un autre domaine que les principes moraux ... Le principe de non-ingérence a permis au gouvernement français de justifier son refus de prendre position publiquement sur les cas de répression, aussi bien à l'Est qu'à l'Ouest. C'est aussi au nom de ce principe et de la raison d'Etat que M. Giscard d'Estaing a refusé de recevoir M. Almarik, écrivain soviétique contestataire et membre du Groupe de surveillance de l'application du traité d'Helsinki, qui lui demandait une entrevue.

« multiplie les déclarations sur ses intentions : se laissant guider par un moralisme certain, il se pré­ sente comme le défenseur des libertés et des droits de l'homme dans le monde entier (V.

infra) et il se lance dans une croisade contre la prolifération ato­ mique et pour le désarmement.

Quant aux négociations SALT, le président amé­ ricain estime qu'il faudrait arriver rapidement à la réduction du potentiel atomique, ainsi qu'à un désarmement conventionnel, d'où son désir de res­ treindre les exportations d'armes.

Il n'est pas sûr que ces projets de désarmement soient conformes aux vues des Européens sur l'équilibre des forces et leur propre sécurité ; mais si M.

Carter est disposé à considérer l'Europe comme un partenaire, il ne renonce pas au « lea­ dership » américain et l'Europe devient gènante quand elle essaie de freiner la diplomatie de Was­ hington.

La France est redevenue un partenaire à part égale dans l'Alliance atlantique et la normalisation des relations entre Paris et Washington a permis une consultation permanente sur les grands sujets de la politique mondiale.

Mais ce climat de confiance, qui devrait faciliter la définition des futurs rapports entre l'Europe et les Etats-Unis, ne risque-t- il pas d'ètre altéré par le malheureux et épi­ neux problème de l'atterrissage · du Concorde sur l'aéroport de New York? Ce nouveau départ de la diplomatie américaine, en ce qui concerne les rapports entre l'Europe et les Etats-Unis, a renforcé le besoin de solidarité euro­ péenne.

Le chancelier Schmidt a reconnu, lors du dernier sommet franco-allemand (3 février) l'utilité de la notion française de l'Europe européenne.

Dans le domaine nucléaire, il a défini la position commune : ne pas favoriser la prolifération, utiliser pacifiquement l'énergie atomique, défendre les exportations de l'industrie nucléaire européenne ; il ira peut -ètre jusqu'à participer au projet français d'enrichissement d'uranium afin de ne pas dépen­ dre des Etats-Unis.

La France et l'Allemagne sou ­ haitent que M.

Schlesinger, qui doit diriger aux Etats-Unis la nouvelle« Agence de l'énergie», défi­ nisse et applique une politique énergétique sur laquelle elles puissent compter.

Un autre point risque d'apporter des frictions ; à la demande de Washington ou sur sa propre initia­ tive, M.

Jenkins, président britannique du Conseil des ministres européens, tient à subordonner les décisions ou projets européens au consentement préalable des Américains, ce qui conduit momenta­ nément à bloquer l'affaire de Chypre, le dialogue euro-arabe et mème toute politique au Proche­ Orient.

C'est pourquoi si l'Europe veut faire entendre sa voix, elle doit parler en tant qu'unité et avoir le courage de prendre des initiatives comme une com­ munauté consciente de ses droits sans attendre les directives de Washington.

FRANCE La cc bataille de Paris 11 pour les élections municipales Un mauvais vent avait souffié sur la majorité et allumé la discorde depuis que le président Giscard d'Estaing avait imposé la candidature de M.

d'Or­ nano à la mairie de Paris, contre celle de M.

de la Malène que soutenait depuis longtemps le R.P.R.

En apprenant cette désignation, M.

Bernard Lafay, président du Conseil municipal de Paris, écrivait au président de la République : « Au moment où la ville se trouve restaurée dans ses fonctions municipales, est-ce au pouvoir exécutif de déterminer le premier usage qu'elle doit en faire, mème si cette situation a été ratifiée par le Premier ministre et plusieurs membres du gouvernement ? » Cette discorde avait été amplifiée quand M.

d'Ornano annonça qu'il conduirait une liste dans le 17• arrondissement où M.

Bernard Lafay, soutenu par le R .P.R., est implanté depuis longtemps.

L'an- L'étonnante poussée des écologistes à Paris : un des faits les plus marquants sans doute de ces élections municipales .

!Jean- Pierre Daudier). »

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