Balistique - René de Obaldia, Innocentines

« l'élan qui pousse le fils vers sa mère.

Mais la haine reste enfantine.

Si l'aversion est forte, elle se manifeste de façonpuérile par le jeu de la fronde.

Une sorte de délectation teinte la «terrible» vengeance : la reprise du mot «noyaux»,la précision de la description du jet laissent entendre que l'enfant savoure son acte.

D'autant qu'il le commet, en secachant, «incognito», «sans qu'on le voie».

Ici encore le jeu se mêle au sentiment fort grave de la jalousie. Deuxième partie.

L'agrément du texte. a) La composition du texte provoque un effet de surprise.

Le titre, tout d'abord, «Balistique» oriente vers la trèssérieuse science militaire.

Or le texte commence par deux strophes d'une tonalité enfantine, attendrissante, etmême un peu mièvre.

La troisième strophe introduit un personnage important pour le récit, et assemble cette fois levocabulaire enfantin et l'expression un peu argotique «caisse à boniments».

Les deux dernières décrivent lavengeance et changent alors l'impression du début : la méchanceté ou du moins le plaisir de faire mal modifientconsidérablement «l'angélisme» auquel les premiers vers pouvaient faire croire. b) Le langage enfantin domine le texte : «maman», «le monsieur», «Viendra lui faire de l'œil à maman».

Il voisineavec des expressions familières «caisse à boniments», «fait de l'œil».

Surtout le style imaginatif de l'enfant permet àRené de Obaldia de créer certains effets poétiques.

Dans le premier quatrain, l'enchaînement des mots : boucles d'oreille, boucles de cerises, des cerises rouges, comme le soleil, dessoleils tout rouge, rappelle un jeu enfantin bien connu.

En outre, comme dans ce jeu, l'on revient au point de départ: ici, les oreilles, éléments les plus importants.

Le glissement de l'imagination qui illumine la première strophedégénère à partir de la couleur rouge en image beaucoup plus inquiétante «les noyaux de cerises pleins de sang».Ce vers souligne alors la volonté de tuer, et le terme balistique se trouve alors expliqué.

De même, les deux derniersvers jouent sur le sens premier et figuré de : ...

« Taperont juste dans l'œil Du monsieur qui fait de l'œil.

» et expriment une justice enfantine, proche de la loi du talion ! 2) Plan qui suit le premier libellé. Nous ne reprendrons pas en détail l'explication du texte, nous indiquerons simplement des directions d'études. Première partie.

Les sentiments de l'enfant. — L'amour pour sa mère : reprise, ici, des remarques effectuées plus haut dans la première partie (1,a). La jalousie (cf.

1 ,c). — On peut alors souligner comment le sentiment dégénère de façon inquiétante dans la deuxième partie du texte.

Lacomposition du poème devrait être étudiée ici. Deuxième partie.

Le goût du jeu. — La spontanéité et la versatilité des intentions. — Le sérieux des sentiments et la forme d'expression qu'ils prennent (lancer de noyau ...). — Le rôle de l'imagination : jeu sur les mots.. »