Valéry LARBAUD : Enfantines

« Photo Haut /Sipa-Icono Publiées en recueil dès1918, composées à partir de souvenirs réels etlittéraires, Enfantines témoi gnent d'un amour des mots, et de la na ture comme source devie intérieure. Ilustralion J.Simon Le livre Le dénominateur commun des huit histoires dites sur un ton degraveconfidence s'avèreêtreledifficile passage de l'enfance àl'adolescence Rose Lourdin, RachelFrutiger et Dolly racontent l'expé rience d'une premièreamitiéamoureuse. L'Heure avec la Figure forme le"mystérieux entretiend'(un) enfant qui confie ses pensée à la Figure (...)discernée dans le marbre de lacheminée". Le petit Miloudu Couperet, huit ans, pour aimer la petite Jus tine,l'accueille dans sonmondeimaginaire ets'inflige avec un couperet une blessure pareille à la sienne. Dans La Grande Époque, trois enfants transforment leparc d'une maisonenterritoire de jeu. Le fils de la maisonéprouve lahiérarchie sociale comme un obstacle àl'amitié vraie. Lenarrateur deDevoirs de Vacances annonceenfiligrane sa vocation d'écrivain. Éliane, prénom d'une jeune fille qui signifie à un jeune homme cequ'elle ne sait être l'éveilde sa sensualité. Un jeu avec l'espace et le temps C'est à un voyage entre imaginaireet réel que nous invitent Enfantines. Narrés par un adulte rappelant que les grandespersonnes "ont l'air d'avoirtout oublié de leur en fance", cesrécits révèlent uneintimité entrenarrateur, person nages et lecteur.

Le souvenir forme en effet le moteur des huit nouvelles :retrouver laliberté du jeu suppose, pour les deux héros de Devoirs de vacances etL'Heure avec la Figure, de se rappeler leur double féerique, "la Figure", grâce à laquelle l'un part enimagination dans les bois, l'autreécrit ses impressions de vacances. L'enfance est lagrande époque du jeu,véritable langagepar le moyenduquel vivreunrapport privilégié à l'espace et au temps.

Larbaud nous fait passer "de l'autrecôté du miroir" où "le temps est aboli par décret" et l'espacemalléable à loisir.

Et nous aussi, jouonsà ne pas déclinerl'invitation àvoyager au merveilleux pays des mots, à la recherche de l'enfantque nous fûmes !. »