Zanzibar

« 4 Abld Karoumé, leader du Parti afro-shirazi, ASP, sut utiliser ce mécontentement.

Toutefois, ce fut surtout l'Intervention de quelques marxistes, réunis au sein du parti Oumma, qui fournit aux masses un dynamisme absent jusqu'alors.

L'organisateur de ce mouvement est Abdoul Rahman Babou.

Affilié à la Fédération syndicale mondiale d'obédience communiste, il exerce depuis 1959 le r61e de correspondant de l'agence d'Information Chine nouvelle.

Il a multiplié les voyages à Pékin.

Son prestige est immense auprès des jeunes militants d'Afrique orien­ tale.

Mais il ne peut empêcher le président Karoumé d'obtenir l'appui du président Julius Nyerere.

Une fédé­ ration est proclamée entre le Tanganyika (9 millions d'ha­ bitants) et Zanzibar (300 000 habitants) qui, en octo­ bre 1964, prend le nom de Tanzanie.

5 En l'englobant dans une Tanzanie neutraliste, la fusion fait disparaltre la première démocratie populaire afri­ caine, qu'à l'époque on compare à Cuba.

Sur le plan local, les lnsUtutlons communistes demeurent à Zanzi­ bar, où le président Karoumé est d'ailleurs assassiné en 1972.

L'oligarchie arabe a été détruite par la révolution, mais l'empreinte de l'islam subsiste tant l'arabisation est multlséculalre, beaucoup plus .forte qu'en Somalie voi­ sine, pays membre à part entière de la Ligue arabe.

6 Zanzibar, territoire sans ressources, toujours marginal, insulaire et minuscule, ne pouvait développer sa révolution qu'en vase clos, sans contact véritable avec le conti­ nent ni de relations avec le monde arabe.

Même la Somalie de Mohamed Siad Baré et le Sud-Yémen de Mohamed Salam Roubaya, qui poursuivent une révo­ lution de gauche, continuent d'ignorer Zanzibar, un peu comme si demeurait ineffaçable le souvenir des massacres de 1964.. »