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Publié le 01/06/2016

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  Winston Churchill, Discours sur les Etats-Unis d’Europe, tenu à Zurich, le 19 septembre 1946 [extraits reproduits dans The Times du 20 septembre 1946]   1               Je  voudrais  vous  parler  de  la  tragédie  de  l’Europe,  ce  continent  magnifique,  qui 2      comprend les régions les plus belles et les plus civilisées de la terre, qui a un climat tempéré 3      et agréable et qui est la patrie de tous les grands peuples apparentés du monde occidental. 4      L’Europe est aussi le berceau du christianisme et de la morale chrétienne. [...] Elle est le point 5      de départ de la plus grande partie de la culture, des arts, de la philosophie et de la science du 6      passé et du présent. Si l’Europe pouvait s’entendre pour jouir de cet héritage commun, il n’y 7      aurait pas de limite à son bonheur, à sa prospérité, à sa gloire, dont profiteraient ses 300 ou 8      400 millions d’habitants. 9               En revanche, c’est aussi d’Europe qu’est partie cette série de troubles nationalistes 10      épouvantables déclenchés par les Teutons dès leur arrivée au pouvoir et que nous avons vus 11      au XXe siècle. La paix a été ainsi troublée et les perspectives de l’humanité entière réduites à 12      néant. [...] Mais il y a un moyen d’y parer et si la grande majorité de la population de 13      nombreux Etats le voulait, toute la scène serait transformée comme par enchantement et un 14      peu d’années l’Europe, ou pour le moins la majeure partie du continent, vivrait aussi libre et 15      heureuse que les Suisses le sont aujourd’hui. 16               En quoi consiste ce remède ? Il consiste à recréer la famille européenne, cela dans la 17      mesure du possible, puis à élever de telle sorte qu’elle puisse se développer dans la paix la 18      sécurité et la liberté. Nous devons créer un genre [autre traduction : Il nous faut édifier une 19      sorte]  d’Etats-Unis  d’Europe.  De  cette  façon  seulement,  des  centaines  de  milliers  de 20      travailleurs pourront recouvrer les simples joies et espoirs qui rendent la vie digne d’être 21      vécue. La marche à suivre est simple. Tout ce qu’il faut, c’est que des centaines de millions 22      d’hommes et de femmes décident de faire le bien au lieu de faire le mal, et méritent, comme 23      récompense, qu’on les bénisse au lieu de les maudire. 24               Beaucoup  de  travail  a  déjà  été  fait  dans  ce  sens  par  les  efforts  de  l’Union 25      paneuropéenne, qui doit tant à Aristide Briand, patriote et homme d’Etat français célèbre, qui 26      s’est dévoué à sa cause. Il y a aussi cette immense organisation qui a vu le jour parmi tant de 27      beaux espoirs après la Première Guerre mondiale, je veux parler de la Société des Nations. 28               [...] 29               J’ai été très content de lire dans les journaux, il y a quelques jours, que mon ami le 30      président Truman[AG1]  avait exprimé son intérêt et sa sympathie pour ce grand projet. Il n’y a 31      aucune raison pour que l’organisation régionale de l’Europe se heurte, en quelque sorte, à 32      l’organisation mondiale des Nations unies. Au contraire, je crois que cette synthèse plus 33      grande des nations ne peut survivre que si elle est fondée sur de larges groupements naturels. 34               Il existe déjà un groupement naturel dans l’hémisphère occidental.  Nous autres 35      Britanniques, nous avons notre propre Commonwealth des nations[AG2] [AG3] .  Ces groupements 36      n’affaiblissent pas, mais au contraire renforcent l’organisation du monde.  En fait ils 37      constituent son principal soutien. Et pourquoi n’existerait-il pas un groupement européen qui 38      donnerait un sens de patriotisme plus large et de citoyenneté commune aux peuples éperdus 39      de ce puissant continent ? Et pourquoi ce groupement ne prendrait-il pas la place qui lui 40      revient parmi les autres grands groupements, et n’aiderait-il pas à modeler un avenir glorieux 41      pour l’humanité ? 42               Pour que cela puisse être accompli, il faut un acte de foi, auquel devraient s’associer en 43      toute conscience des millions de familles de langues diverses. 44               [...] 45               Je vais maintenant vous dire quelque chose qui vous surprendra : le premier pas vers la 46      reconstitution  de  la  famille  européenne  doit  être  une  association  entre  la  France  et 47      l’Allemagne. C’est ainsi seulement que la France pourra reprendre sa direction culturelle 48      générale  de  l’Europe.  Il  ne  peut  y  avoir  de  renaissance  de  l’Europe  sans  une  France 49      spirituellement grande et sans une Allemagne spirituellement grande aussi. 50               La structure des Etats-Unis d’Europe sera telle qu’elle rendra moins importante la force 51      matérielle d’un Etat quelconque. Les petits Etats compteront autant que les grands, et seront 52      considérés d’après leur contribution à la cause commune. Les anciens Etats et principautés de 53      l’Allemagne, réunis librement pour leur intérêt commun dans un système fédéral pourront 54      prendre leurs places individuelles parmi les Etats-Unis de l’Europe. 55               [...] 56               Il faut maintenant que je vous résume les propositions qui vous sont soumises. Notre but 57      constant doit être de créer et d’accroître la force de l’Organisation des Nations unies. Sous la 58      direction et dans le cadre de cette organisation mondiale, nous devons recréer la famille 59      européenne dans un cadre régional qui s’appellera – peut-être – les Etats-Unis d’Europe, et le 60      premier pas pratique sera de constituer un Conseil de l’Europe... Je vous dis donc : Debout, 61      Europe ! [autre traduction :] Que l’Europe ressuscite ! [en anglais : Let Europe arise !] 62 Extraits reproduits dans The Times du 20 septembre 1946.

« nationalistes 10      épouvantables déclenchés par les Teutons dès leur arrivée au pouvoir et que nous avons vus 11      au XXe siècle.

La paix a été ainsi troublée et les perspectives de l'humanité entière réduites à 12      néant.

[...] Mais il y a un moyen d'y parer et si la grande majorité de la population de 13      nombreux Etats le voulait, toute la scène serait transformée comme par enchantement et un 14      peu d'années l'Europe, ou pour le moins la majeure partie du continent, vivrait aussi libre et 15      heureuse que les Suisses le sont aujourd'hui. 16               En quoi consiste ce remède ? Il consiste à recréer la famille européenne, cela dans la 17      mesure du possible, puis à élever de telle sorte qu'elle puisse se développer dans la paix la 18      sécurité et la liberté.

Nous devons créer un genre [autre traduction : Il nous faut édifier une 19      sorte]  d'Etats-Unis  d'Europe.

 De  cette  façon  seulement,  des  centaines  de  milliers  de 20      travailleurs pourront recouvrer les simples joies et espoirs qui rendent la vie digne d'être 21      vécue.

La marche à suivre est simple.

Tout ce qu'il faut, c'est que des centaines de millions 22      d'hommes et de femmes décident de faire le bien au lieu de faire le mal, et méritent, comme 23      récompense, qu'on les bénisse au lieu de les maudire. 24               Beaucoup  de  travail  a  déjà  été  fait  dans  ce  sens  par  les  efforts  de  l'Union 25      paneuropéenne, qui doit tant à Aristide Briand, patriote et homme d'Etat français célèbre, qui 26      s'est dévoué à sa cause.

Il y a aussi cette immense organisation qui a vu le jour parmi tant de 27      beaux espoirs après la Première Guerre mondiale, je veux parler de la Société des Nations.. »

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